[Porc] Reprise des hausses dans le nord de l’Europe

[Note hebdomadaire Semaine 12 - 2023]

Les préparatifs des fêtes de Pâques stimulent le commerce et permettent aux marchés de l’offre du nord de l’Europe de sortir enfin de leur léthargie après un mois de cours systématiquement reconduits.

En Allemagne, la faiblesse des offres est particulièrement vive dans certaines régions et un regain de la demande liée aux prochaines fêtes de Pâques et à une météo plus printanière a finalement déséquilibré le marché et conduit à une hausse de 5 cents de la référence officielle. Le commerce est plus dynamique à destination notamment des pays de l’Europe de l’Est et centrale pour certaines pièces comme le jambon traditionnellement servi au moment des fêtes Pascales. Le nombre de porcs abattus en Allemagne est stable, la fluidité dans les élevages est très bonne et les poids baissent.

En Belgique, la demande sur le marché intérieur est encore timide mais les ventes de demi-carcasses vers les pays de l’Est de l’Europe sont très satisfaisantes et permettent des hausses de tarifs.

En Autriche le prix du porc a été réévalué de 5 cents dans un contexte d’offre inférieure de 6% à celle de l’an passé. Toutefois, ce niveau de prix n’est pas toujours bien accepté par le secteur de l’aval qui se plaint des difficultés à répercuter de plus en plus difficilement ces hausses.

Au Danemark, Danish Crown augmente son prix d’acompte de l’équivalent de 8 cents pour une gamme de poids plus réduite.

En Espagne, la situation de l’offre reste identique à celles des semaines passées, à savoir bien insuffisante pour les grandes capacités d’abattages du pays. Sur le marché de la viande les tarifs sont stables depuis la fin février, la consommation est en berne. Sur le front de l’export, quelques acheteurs du sud-est asiatique se manifestent un peu plus mais la viande espagnole reste peu compétitive face aux viandes danoises et aux viandes américaines, produites aux USA et au Brésil notamment.

Aux Etats-Unis, le prix du porc est en repli. L’une des raisons avancées est un plus grand nombre de porcs mis sur le marché que ce que l’USDA avait prévu. Toutefois, s’il y a un peu plus de porcs abattus, les poids sont plus légers que l’an passé ce qui signifie moins de viande sur le marché. C’est donc bien la demande qui détermine cette tendance du prix du porc actuellement alors que les tarifs des jambons et des poitrines de porc ont récemment beaucoup baissé, impactant ainsi le prix du porc. Les rendements estimés par l'Université de l'État de l'Iowa (ISU) au cours du mois de février pour une exploitation de naisseur-engraisseur ont affiché une nouvelle perte importante de 34,39 dollars par tête. Il s'agit d'un changement radical par rapport à l'année dernière, où un bénéfice de 21,36 dollars par tête avait été enregistré. Le coût total des aliments pour animaux a été l'un des changements les plus importants par rapport à l'année dernière. Le coût total élevé des aliments pour animaux et les faibles prix des porcs pour le début de l'année 2023 sont préjudiciables à la rentabilité des élevages.

 Le prix du porc en Chine s’établit à 15,06 CNY le 24 mars (2,03 euros). La faible demande et l’offre excédentaire pèsent sur le prix du porc depuis la fin de l’année dernière. La résurgence de la Fièvre Porcine Africaine signalée dans le nord du pays pourrait amener plus de porcs sur le marché et constituer un frein à la reprise. Selon un analyste chinois : « bien que moins grave qu'en 2019, la maladie pourrait réduire la production de plus de 10% ».

MPB : hausse de 0,5 cent dans la semaine à 2,379 euros

Depuis deux semaines à présent, l’augmentation du prix du porc au Marché du Porc Breton reste contenue en dessous du centime d’euro ; la semaine passée a vu le prix haussé de 0,5 cent à 2,379 euros. 895 porcs lundi et 2 533 porcs jeudi ont été refusés à la vente par certains groupements vendeurs pour enchère insuffisante.

Les abattoirs n’ont pas réagi à cette résistance des groupements et l’amplitude des prix a été limitée à 0,5 cent au cours des 2 séances, traduisant ainsi une grande homogénéité des positions à l’achat des abattoirs.

Pour la première fois cette année, les poids moyens ont surpassé les poids de l’an passé qui avaient baissé de 340 grammes la même semaine 2022 à 95,66 kg. UE 27 : exportations vers pays tiers (hors UK) janvier 2023 : -12,8% Les exportations européennes vers les pays tiers (hors UK) pour le mois de janvier 2023 ont été publiées par Eurostat. Le total des volumes s’élève à 319 691 tonnes, en retrait de 12,8% par rapport à janvier 2022.

En dehors du Japon et de la Côte d’Ivoire, les principaux débouchés sont en repli, conséquence de la baisse de production en Europe et d’une difficile compétitivité des viandes européennes face à des viandes concurrentes plus attractives comme celles provenant des Etats-Unis, du Canada et du Brésil notamment.

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