« Pourquoi parler de fertilité des sols ? »

A l'occasion des « Journées de l’Innovation 2024 », huit colloques feront un point complet et régionalisé sur un sujet phare : la fertilité des sols. Ingénieure régionale d’Arvalis pour les Hauts-de-France, Élodie Gagliardi en présente les enjeux.

Perspectives Agricoles : À qui s’adressent les Journées de l’Innovation ?
Élodie Gagliardi :
Entre fin janvier et mi-février 2024, Arvalis organise une série de colloques régionalisés à la thématique commune, mais aux contenus adaptés au contexte pédoclimatique et aux grandes cultures de chaque région qui les accueille (carte). Ces rendez-vous incontournables se déroulent en salle et permettront des échanges tout au long de la journée avec les intervenants lors des présentations, des séances de questions/réponses ou encore des tables rondes.
Animées par les équipes d’Arvalis, les « Journées de l’Innovation » s’adressent aux agriculteurs, aux techniciens ainsi qu’aux acteurs des filières « grandes cultures » de la région d’accueil. Ces colloques abordent des thématiques innovantes et prospectives, et s’intéressent aux nouveaux modes de production et aux enjeux de demain.

P. A. : Pourquoi avoir choisi le thème de la fertilité des sols ?
É. G. :
Le sujet est ressorti des attentes du monde agricole. Les agriculteurs sont confrontés à des contraintes croissantes : impasses techniques, aléas climatiques et économiques, hausse du prix des intrants (voire à leur indisponibilité), accès à la ressource en eau difficile… Ils sont à la recherche d’alternatives agronomiques où le sol et l’enracinement des cultures jouent un rôle-clé.
Les problématiques liées à la fertilité des sols varient avec la région de production. Dans les Hauts-de-France, par exemple, les sols offrent de hauts niveaux de productivité, mais les systèmes de production et les aléas climatiques peuvent être contraignants, avec des problématiques de tassement, d’érosion, de baisse de matière organique ou encore de phénomènes d’hydromorphie. Dans cette région où les surfaces en lin et en pomme de terre sont en hausse, la préparation et la qualité des sols pour ces cultures sensibles revêtent une importance particulière.

P. A. : Quels seront les sujets plus spécifiquement abordés lors de ces Journées ?
É. G. :
Cela dépend de la région d’accueil. En Hauts-de-France, trois journées sont prévues, une pour chacune des principales filières de la région : céréales, lin et pomme de terre. Mais dans tous les colloques, une session approfondira la notion de fertilité des sols et la manière de la mesurer en détaillant les indicateurs et les référentiels utilisés. Un focus sur l’activité biologique des sols sera fait dans certains colloques. La problématique de préservation de la structure de sols pour conserver son potentiel de production sera également abordée.
Enfin, les leviers qui permettent de préserver et d’améliorer la fertilité sur un territoire donné seront détaillés, avec des témoignages de partenaires techniques et d’agriculteurs. Dans le Nord, on abordera notamment la structure des sols, le rôle des couverts, ou encore les alternatives pour réduire la dépendance aux engrais minéraux.