Provence-Alpes-Côte d'Azur : le compost de fumier de cheval à l'essai

Le projet Compost du Ceta du Pays d’Aubagne mobilise les maraîchers autour de l’intérêt agronomique et économique des composts de fumier de cheval pour améliorer la fertilité des sols.

Le projet Compost du Ceta du Pays d’Aubagne a eu comme objectif d’encourager les agriculteurs provençaux à utiliser des matières organiques pour améliorer la fertilité des sols. « Pour cela, nous avons mis en place une expérimentation de compostage au champ. Suivant les conseils du Laboratoire BRDA Hérody, un fumier hygiénisé a été réalisé », explique François Veyrier, Ceta Pays d’Aubagne et de l’Etoile. Le mélange a été réalisé à partir de fumier de cheval (six godets) et de fientes de volaille (un godet). Le tas bâché pendant 21 jours était remué deux fois dans l’intervalle. La manipulation de retournement des tas se faisait en bout de champ, à l’épandeur à poste fixe. Le tas était protégé des pluies avec une bâche.

Un contexte d’augmentation du prix de l’azote

« Les jus qui sortent naturellement du tas en fermentation doivent être récupérés à l’aide d’une bâche ou dalle en ciment. C’est un principe de base pour ne pas perdre d’éléments nutritifs, notamment l’azote », précise le spécialiste. La température du fumier mesurée dans le tas était de 70 °C, soit la garantie d’une certaine hygiénisation (assainissement des pathogènes et destruction des semences d’adventices). L’hydrolyse des pailles produit des « sucres » faciles à absorber pour la flore du sol et les cultures. « Le compost obtenu est enfoui rapidement dans le sol, il vient stimuler fortement l’activité biologique. Les micro-organismes peuvent y trouver une source d’énergie facile à récupérer, favorisant leur développement et leur activité », précise-t-il.

Le produit obtenu après analyse par le Laboratoire Celesta-Lab avait une teneur en N-P-K de (9,4/6,9/11,8) unités/tonne. Il a été épandu dans un essai tomates en plein champ à 25 t/ha. « Ce fumier a donné satisfaction et un rendement égal comparé au fumier de cheval non composté, épandu à 50 t/ha », mentionne François Veyrier. Selon le technicien, la connaissance et le bon usage des matières organiques ont convaincu les producteurs de modifier leurs pratiques en vue d’une production durable. Elles intéressent à nouveau les producteurs dans un contexte d’augmentation du prix de l’azote ou de rationnement des engrais. « Pour la facilité de la production, il faudrait sous-traiter le concept à un centre équestre », commente-t-il.