Référent territorial : conserver la dynamique professionnelle

Référent territorial sur l’intercom de Villedieu pour le compte de la FDSEA de la Manche, Yannick Morin veut continuer à défendre la dynamique professionnelle qui existe sur ce territoire. D’un naturel optimiste, il veut tout de même avoir l’œil sur l’urbanisme afin que chaque production puisse continuer à exister.

Depuis quatre ans, Yannick Morin est président cantonal de Percy-en Normandie de la FDSEA de la Manche. Au dernier renouvellement en 2020, il a été élu référent territorial à l’échelle de Villedieu Intercom, intercommunalité qui regroupe les cantons de Percy, Villedieu-les-Poêles et quelques communes du canton de Saint-Pois. Le secteur de Percy a été fortement impacté par la crise du lait en 2009. Alors, « la défense syndicale a d’autant plus sa place pour permettre de continuer à conserver la dynamique professionnelle qui existe sur le territoire », assure Yannick Morin. Installé à Percy, il connait d’autant plus le secteur. Un secteur qui compte 30 sièges d’exploitations, avec « une dynamique, des jeunes motivés, des parents engagés », précise-t-il.

Un territoire à vocation rurale

Cette présence agricole ne doit pas être oubliée au niveau du PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal). Celui de Percy a été validé il y a déjà quelques années. « Le fait de se déplacer et d’avoir amené des arguments a permis de récupérer 80 ha notifiés au départ en zones naturelles, reconnus aujourd’hui en terres agricoles », défend Yannick Morin. Le PLUI est en cours d’élaboration à l’échelle de l’intercommunalité. Alors, la démarche sera similaire. « Il nous faut être vigilant pour que les producteurs d’aujourd’hui puissent continuer à travailler demain, sachant que la majorité des producteurs sont en conventionnels. Toute la profession agricole fait travailler l’économie locale. Il faut donc la conserver pour faire vivre cette intercommunalité à vocation rurale », poursuit-il. Reste qu’aujourd’hui les réunions sont réduites en raison de la crise sanitaire, et les échanges également. Pour autant, Yannick Morin indique que le président de Villedieu Intercom reste « ouvert à la discussion ».

Un approvisionnement local

D’autres sujets font l’objet d’attention. C’est le cas de l’ex-abattoir de Sainte-Cécile qui devrait reprendre vie en juillet 2021. « C’est une dynamique pour notre profession », affirme le référent territorial. Quant au projet de cuisine centrale à l’échelle de la commune de Percy, il y voit l’intérêt d’un approvisionnement local. Mais quand il évoque la dimension locale, il parle avant tout de production française. Une provenance qui devrait être préconisée. Un cheval de bataille du syndicat agricole.

Le parcours de Yannick Morin
Installé en 1993, Yannick Morin a rejoint son père sur l’exploitation familiale. Aujourd’hui, il pilote le Gaec des Palmes à Percy-en-Normandie avec son épouse, Marie-Andrée, arrivée en 1997 et son fils, Florent présent depuis 4 ans. Cette année, la structure s’est spécialisée principalement en lait, avec 200 vaches Normandes, une production de 1 250 000 l de lait livrés à Agrial et 200 ha. L’activité de poules pondeuses en cages a pris fin en 2020 en raison de l’évolution du marché, de la crise sanitaire et par conséquent de la crise de l’œuf. « Nous avons annulé le bon de poulettes en novembre. Avec le Covid, on perdait de l’argent. Alors, nous avons fait le choix d’arrêter », explique Yannick Morin. Le bâtiment de 20 000 poules pondeuses a connu deux mises aux normes. Et pour les éleveurs, il n’était pas envisageable économiquement d’investir.
Le second fils, qui est en études agricoles, pourrait rejoindre dans quelques années l’exploitation familiale. « Mais ce ne sera pas en s’agrandissant », note le papa, âgé aujourd’hui de 50 ans.