« Semer tôt afin d’obtenir des colzas forts à l’entrée de l’hiver »

La culture du colza est fréquente dans un département comme celui de l’Allier. Le semis doit être réfléchi en privilégiant les semoirs monograines et la lutte agronomique pour parvenir à de bons rendements lors de la récolte.

Friedrich Schabert est exploitant agricole en Earl depuis 1994 après avoir repris la suite de ses parents. L’exploitation s’étend sur 150 hectares répartis sur les communes de Bresnay, Besson et Souvigny. Exclusivement dédiées à la culture des céréales, les parcelles accueillent chaque année des cultures de blé, tournesol et colza : « les années normales, j’essaie de consacrer la moitié de la surface au blé et le reste, à parts égales, entre colza et tournesol. Malheureusement, les années précédentes ont été très sèches et la culture du colza a été compliquée et je n’ai pas pu en implanter pour les récoltes 2019 et 2020 », précise Schabert Fredriech.

Maitriser la problématique du désherbage

Le choix du colza était, pour Friedrich, une évidence : « Ici, nous avons des terres d’assolement qui permettent d’obtenir des marges correctes. Nous arrivons ainsi à maitriser les problématiques de désherbage dans le blé, notamment en ce qui concerne le vulpin face auquel nous luttons à l’entrée de l’hiver, en novembre et décembre à l’aide d’un antigraminée ».

Cette année, la moisson a eu un impact important sur les sols en les déstructurant suite à la présence d’eau en abondance. Friedrich passe donc la dent, parfois, à certains endroits, plus gras, à deux reprises pour le restructurer sur une profondeur de quinze centimètres. Cette année, je suis même obligé de laisser sécher une petite semaine les sols avant de passer les disques ou les rouleaux pour un affinage, suivant la météo.

Des semis plus tôt pour des pieds plus forts

Le semis, Fredriech espère l’effectuer entre le 15 et le 20 août sur les 55 hectares dédiés à la production de colza. Les semences sont acquises par un groupement d’achat et livrées sur place. Depuis deux ans, il s’est équipé d’un semoir monograine : « J’essaie de maintenir la densité à 25 grains au m2 avec de la semence hybride. J’apporte, dans la foulée, 100 kg de 18/46 pour provoquer un effet starter sur la ligne de semis ». Fredriech a l’habitude d’apporter une quinzaine de tonnes de fumier sur ses parcelles. La météo étant à la pluie, il n’en a pas eu besoin cette année. Tout au long des prochains, il appliquera plusieurs désherbages et insecticides : « En ce qui concerne la lutte chimique, j’utilise un kg de Boravi WG à l’automne mais il y a surtout la lutte agronomique. Apparemment j’avais associé la culture de colza avec celle de féveroles. Je ne le fais plus depuis que nous semons plus tôt car la concurrence est trop forte entre les deux espèces. Cette compétition favorisant l’élongation à l’automne. Aujourd’hui il faut avoir d’autres leviers, notamment à travers des colzas plus forts avec une densité faible à l’entrée de l’hiver ».

Une humidité indispensable

La levée, Fredriech, l’a voit évoluer d’une saison à l’autre : « L’an passé, elle s’est déroulée impeccablement grâce un orage juste après le semis. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas et, sans eau, les espoirs s’effondrent ».

Une culture structurante et incontournable

La culture du colza est aussi, pour Fredriech, « une culture indispensable dans les rotations, notamment pour lutter contre le salissement des terres, une culture structurante avec un pouvoir racinaire important ».

Chaque année, Fredriech approche les 35 quintaux lors des récoltes de colza.