Un nouveau Blé OGM voit le jour au Royaume-Uni

Un blé OGM avec des grains plus gros au Royaume-Uni et un séquençage de variétés de blé au Canada viennent de voir le jour.

Des chercheurs de l’université de York (Royaume-Uni) ont annoncé le 24 novembre la mise au point, via des techniques OGM, d’un blé pouvant produire des grains « jusqu’à 12 % plus gros » qu’un grain des variétés conventionnelles actuellement sur le marché. Jusqu’alors, il était convenu qu’il existait une limite entre le nombre de grains contenus dans un épi et le poids de ses grains. Et on avait tendance à penser que cette limite n’était pas dépassable.

Mais ce que les travaux du Centre de nouveaux produits agricoles (CNAP) de l’université semblent montrer, c’est que l’on peut dépasser cette apparente contrainte. « Nous l’avons fait en augmentant les niveaux de la protéine appelée expansine, qui est un déterminant majeur dans la croissance des plantes. Nous avons ciblé cette modification afin qu’elle soit cantonnée au développement du grain de blé » précise le professeur Simon McQueen-Mason du département de biologie du CNAP.   

Des expérimentations menées au champs par l’université australe du Chili ont montré que cet accroissement du poids des grains était réel « sans baisse du nombre de grains, résultant ainsi par une augmentation du rendement » précise le communiqué de l’université. L’équipe universitaire britannique « cherche désormais à rendre cette recherche accessible aux agriculteurs et à l’industrie ».

Le 25 novembre, c’était au tour d’une équipe de chercheurs du Laboratoire de recherche sur les grains de la Commission canadiennes des grains d’annoncer une avancée majeure : la connaissance du code génétique de 15 variétés de blé. Cette découverte devrait permettre aux scientifiques et aux obtenteurs variétaux « d’identifier rapidement les gènes influents et améliorer le rendement, la résistance aux maladies, la qualité nutritionnelles et d’autres aspects intéressants des blés ».

Le projet, baptisé “10+ Wheat Genome Project » est le fruit d’un partenariat entre une centaine de scientifiques travaillant en universités et instituts au Canada, en Suisse, en Allemagne, au Japon, au Royaume-Uni, en Arabie saoudite, au Mexique, en Israël, en Australie et aux Etats-Unis. Les résultats des recherches ont été publiés dans le magazine Nature.

En marge de cette étude, l’université du Saskatchewan, leader de ce projet, précise que le blé procure aujourd’hui 20 % des besoins en calories de la population mondiale et que sa production devra augmenter de 50 % pour répondre à la demande de la planète d’ici 2050. Enfin, toujours selon l’université, le génome du blé est cinq fois plus grand que le génome humain et l’un des plus complexes qui soit parmi les plantes servant à produire des grains.

Thierry Michel