Une fin de mois compliquée pour la consommation

Avec le gros coup de chaleur de la semaine passée, la consommation a fortement fléchi pour l’ensemble des produits carnés.

Après un mois de mai qui a battu des records de chaleur, et un mois de juin qui fait apparaitre la canicule la plus précoce de l’histoire, la sécheresse s’accentue dans de nombreuses régions. Les sols sont très secs et l’épisode de flux d’ouest qui a apporté une pluie bienfaitrice il y a quinze jours n’est qu’un souvenir, cette eau disponible, a soit été absorbée par les plantes ou évaporée par la chaleur. Les prairies changent rapidement de couleur avec une canicule qui a stoppé la pousse. Les stocks de fourrages seront très importants, dans un contexte où tout nouvel achat d’intrant serait catastrophique pour les éleveurs au regard des tarifs pratiqués. Les orages seront les seuls apporteurs de pluie, mais ils peuvent être dévastateurs et sont souvent plus redoutés que souhaités.  

A cette période de l’année, les herbagés commencent à décharger les prairies, pour vendre des animaux qui ont généré peu de frais avec un engraissement à l’herbe. Ils ne veulent pas engendrer de frais supplémentaires pour la finition de leurs bovins et profitent de tarifs très attractifs.   

Avec le gros coup de chaleur de la semaine passée, la consommation a fortement fléchi pour l’ensemble des produits carnés. Pendant deux jours, la France est tombée en léthargie, où chacun se confinait dans les endroits « frais », pour manger plus facilement des légumes et fruits de saison plutôt que de la viande. Les ventes ont fortement chuté dans les boucheries et les GMS. Ce coup d’arrêt est à conjuguer avec la fin de l’année scolaire, et pour le budget des ménages, le début des soldes et des congés d’été. Si la nouvelle flambée des prix des carburants est inquiétante à la veille des départs en vacances, elle est surtout très pénalisante pour tous ceux qui sont obligés d’utiliser un véhicule pour leur activité professionnelle ou pour aller au travail.

Depuis quelques années, on assiste à un recul du cheptel bovin que ce soit en France comme dans toute l’Europe avec un renouvellement des générations insuffisantes. Cette baisse est-elle le fait exclusif d’un manque d’attrait ou d’une volonté plus profonde des décideurs politiques qui y voient une façon de respecter leurs engagements sur les émissions de gaz à effet de serre (comme aux Pays Bas) ? L’érosion de la production (allaitante ou laitière) s’accélère, car dans de nombreux cas, quand une exploitation est cédée, les animaux partent pour être remplacés par des cultures dans les régions où c’est possible. Les zones de montagne ou de productions fromagères labellisées sont, quant à elles, souvent protégées par une rémunération supérieure du prix du lait. Quand la moitié de l’approvisionnement en viande provient du troupeau laitier, le niveau de rémunération du lait a toute son importance. Or la production laitière ne cesse de baisser (-2% sur avril). Les industriels laitiers ont des besoins, et les éleveurs retardent les mises à la réforme, ce qui impacte souvent la qualité finale des animaux (avec beaucoup de P-1 ou P-2).

Dans le secteur allaitant, on observe une érosion de la demande dans le secteur de la cheville, même si ce ne sont pas les catégories qui ont connu les plus fortes variations de prix. Les tarifs du cœur de gamme (R à U-) se stabilisent face à une offre saisonnière assez modeste.    

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