Viande bovine : les mauvais (et bons) chiffres 2022

La production de bovins finis a baissé de 4,3% sur un an, affectant toutes les catégories d’animaux. Les exportations de viande ont baissé de 2,3% tandis que les importations ont bondi de 23,3%, accentuant le déficit commercial. Les cours de la viande ont atteint des niveaux record, à 4,97 €/kg carcasse en moyenne sur l’année, progressant davantage que la hausse des coûts de production. La consommation de viande bovine progresse de 0,9%.

Cheptel : 17 millions de têtes, -2% sur un an

Fin 2022, le cheptel bovin français s’élève à 16,99 millions d’animaux, en repli de 2,0% sur un an. En baisse régulière depuis 2015, le cheptel laitier (3,23 millions de têtes) se replie de 2,7% en 2022 et l’allaitant de 2,4% (3,79 millions de têtes). Côté cheptel reproducteur, les effectifs de génisses laitières de 12 à 24 moins et de plus de 24 baissent respectivement de 3,3% et 5,4% sur un an. S’agissant des génisses allaitantes, la situation est moins tendue : respectivement +0,7% et -0,7% pour celles de 12 à 24 mois et celles de plus de 24 mois. Cette baisse du cheptel reproducteur se traduit par un recul des naissances sur un an (- 1,5 %), avec un repli plus marqué pour le cheptel laitier (- 4,8 %) qu’allaitant (- 1,0 %). Au niveau européen, la baisse du cheptel atteint 6,1%.

Bovins finis : 4ème année de baisse, -4,3% sur un an

En 2022, la production de bovins finis recule pour la quatrième année consécutive, à hauteur de -4,3% sur un an. La baisse de la production concerne toutes les catégories d’animaux, à commencer par les gros bovins mâles (-5,9%), les veaux de boucherie (-5,5%), les vaches (-3,8%), les génisses (-0,8%). En poids, la production d’animaux finis diminue de 4,4% en tec sur un an.

Abattages : -4,4% sur un an

Tous bovins confondus, les abattages ont baissé de 4,4% sur un an. La baisse est de 5,5% pour les laitières, sous l’effet de hausse continue du prix du lait et du repli des effectifs de génisses de renouvellement. Les abattages d’allaitantes se replient de 2,1%. En 2022, les abattages en têtes de bovins mâles de plus de 8 mois sont en retrait de 5,9 % sur un an, ceux des veaux de boucherie de 6,2%. Extrêmement faible (4600 animaux), le solde entre exportations et importations d’animaux finis ne pèse pas sur les abattages.

Balance commerciale : le déficit double sur un an

En 2022, le solde des échanges de viande bovine s’est dégradé, sous l’effet d’une hausse des importations (+23%) et d’une baisse des exportations (-2,3%). En volume, le déficit du commerce extérieur français de viande bovine a doublé en un an, pour s’établir à 150.000 tec. Il dépasse les niveaux élevés de 2012 et 2013. En 2022, la France a accru ses importations auprès de ses principaux pays fournisseurs. Les plus fortes hausses concernent la Pologne (+ 85,3%), l’Irlande (+71,6 %) et l’Allemagne (+71,6 %). Les Pays-Bas restent le premier fournisseur de la France, en particulier de viande de veau. La viande fraiche représente 60,1% de la viande bovine importée en France contre 29,3% pour la viande congelée.

Broutards : 3ème année de baisse, -5,8% sur un an

Les exportations de bovins maigres, qui représentent les deux tiers (68,2%) des ventes à l’export d’animaux vivants, ont baissé de 5,8% sur un an, dans la lignée de la destination Italie (-5,3%), qui pèse pour 81% du marché export. Les plus de 300 kg de poids vif continuent de dominer le marché français : 66,2%, contre 58,9% en moyenne quinquennale. À 3,32€/kg vif, le cours moyen des broutards dépasse de 26,8% son niveau de 2021 et de 23,4% celui de la moyenne 2017-2021.

Cours : 4,97 €/kg, un niveau record

À 4,97 €/kg carcasse en moyenne sur l’année, le prix moyen des gros bovins dépasse de 30,3% le niveau de 2021 et de 37,3 % celui de la moyenne quinquennale 2017-2021. Ces hausses, entamées en 2021, concernent toutes les catégories de gros bovins et conduisent les cours à s’établir à des niveaux record. En ce qui concerne les coûts de production, l’Ipampa bovins viande fait état d’une hausse moyenne de 19,4% sur un an.

Consommation : hausse de 0,9% à 22,2 kilos

Après trois années de baisse, la consommation apparente de viande bovine (hors et à domicile) repart légèrement à la hausse : +0,9% sur un an. En dix ans, la consommation moyenne par habitant a cependant diminué, passant de 24,4 kilos équivalent-carcasse (kgec) en 2012, à 22,2 kgec en 2022, soit -9%.