Viande bovine : recul de la demande

Les contraintes budgétaires des différentes hausses déjà actées ont un impact sérieux sur les ventes dans les boucheries ou les GMS.

La viande bovine fait les frais des conséquences de la guerre en Ukraine. Alors que les prix ont souvent peu évolué sur ces catégories, le recul des ventes oscille entre 10 et 15% suivant les magasins. Cette évolution est assez inquiétante quand on observe la forte amplitude des prix non encore répercutée sur les linéaires. Ce tassement des ventes est ressenti sur l’ensemble des produits, mais ce sont les pièces nobles qui sont les plus touchées.

Un rapport de l’APCA de 2018 sur le comportement des consommateurs indiquait que quand le prix de la viande monte de 1%, la consommation baisse de 0,54 % et que si les céréales (farines…) montent de 1%, la consommation de viande baisse de 0,23%.  Il y a un an, les bonnes vaches Holsteins se négociaient 2,90€, elles approchent aujourd’hui des 4,50€ en livraison dans les abattoirs. En juillet 2021 le blé se négociait autour des 200€, aujourd’hui il flirte avec les 400€. Cela laisse à réfléchir sur les évolutions de marchés pour les mois à venir.

Les abatteurs ressentent déjà une baisse des commandes dans les animaux de valeur, malgré un beau week-end Pascal qui se profile. Les côtes de bœuf, les filets et les entrecôtes attendent le retour des barbecues et sont mis en congélation. Le budget des ménages accentue un repli des achats vers la viande hachée. Cette mutation trop rapide des modes de consommation ne sera pas sans conséquences sur l’élevage des femelles de qualité bouchère dont les coûts de production sont très élevés. Quid de la contractualisation dans ce marché en pleine évolution ?

Dans les campagnes, le commerce de la viande continue son évolution indépendamment des conséquences de la guerre. La chute structurelle du cheptel perdure avec une période qui va être très compliquée à gérer pour les industriels et avec de très gros risques financiers pour les plus fragiles. Au regard de l’évolution des prix dans le nord de l’Europe, les tarifs vont continuer leur progression dans le bétail d’entrée de gamme dans les mois à venir, alors que les animaux de qualité bouchère seront moins recherchés par des consommateurs qui feront des choix budgétaires. La fourchette de prix qui était de 2,50€ entre l’entrée et le haut de gamme va encore se réduire pour tendre vers les 1,50€.   

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