Des viticulteurs manifestent contre la révision de l'appellation de Bourgogne

Quelques centaines de viticulteurs bourguignons manifestaient jeudi devant le siège de l'institut national des appellations d'origine (Inao) à Montreuil (est de Paris) contre le projet de révision du découpage géographique de l'appellation, qui prévoit "l'amputation" de secteurs "entiers de la Bourgogne historique" comme Chablis.

Le projet prévoit de sortir 64 communes de Bourgogne représentant 7.000 hectares de l'aire de production de l'AOC Bourgogne, en particulier dans les secteurs de Chablis, Dijon et du nord de la Côte-d'Or. Il maintiendrait en revanche un certain nombre de communes du Beaujolais (plus au sud, près du Rhône) dans l'appellation Bourgogne. "Ce n'est pas une guerre contre le Beaujolais, c'est une guerre avec l'institut qui ne nous entend pas et ne nous parle pas avant d'engager une révision des tracés délimitant les zones de production autorisées de vins de Bourgogne que nous avons nous même demandé" a déclaré à l'AFP Thiebault Huber, président de la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne (CAVB).

Les vignerons arrivés dans une dizaine de bus sont venus de toutes les régions de Bourgogne. Ils brandissent des panneaux dénonçant une "crise identitaire" de la Bourgogne et ont installé une immense table de banquet dans la rue devant l'INAO, l'organisme qui gère les appellations de produits agricoles en France (AOP, AOC, IGP, labels rouge etc..). Malgré le retrait in extremis par l'Inao mercredi soir du texte qui aurait du être soumis au comité national de l'institut jeudi, les vignerons disent vouloir "participer à ce redécoupage" a indiqué Bruno Verret, qui dirige le groupement des producteurs, lui-même viticulteur à à Saint-Bris-le-Vineux.

Une délégation de viticulteurs, accompagnés d'une dizaine d'élus, députés ou sénateurs de la région, dont François Patriat (LREM), ont été reçus jeudi matin.