Halte à l’écologie punitive

C’est le message commun de quatre organisations agricoles représentantes des grandes cultures. La réforme de le Redevance pour pollution diffuse (RPD) est la goutte de phyto qui fait déborder le vase d’expansion.

« Conseil stratégique obligatoire, séparation du conseil et de la vente, suppression des remises rabais ristournes sur les produits phytosanitaires, interdiction de produits sans solutions, la liste des contraintes imposées par le gouvernement, ayant un fort impact économique sur l'activité des producteurs de grandes cultures, s'allonge tous les jours. Et que dire du fait que ces décisions arbitraires, n'aient fait l'objet d'aucune étude d'impact ». L'AGPB (céréales), l'AGPM (maïs), la CGB (betterave) et la FOP (oléoprotéagineux) sont montées au créneau ce mercredi pour dénoncer l'écologie punitive dont serait frappée l'agriculture française.

La RPD, un tiers du résultat moyen

Dans le viseur des organisations figure notamment la plateforme mise en ligne par le gouvernement sur la sortie du glyphosate. La Réforme de la redevance pour pollution diffuse (RPD) est jugée tout aussi stigmatisante. Entrant en vigueur le 1er janvier prochain, elle va se traduire par une hausse des taxes sur les substances les plus problématiques pour l'environnement. Le taux de la redevance variera de 0,90 à 9 €/kg contre une fourchette de 0,90 à 5,10 €/kg actuellement, auquel va s'ajouter un taux additionnel de 2,5€/kg ou 5 €/kg selon les substances. Le tout va se traduire par une « augmentation de plus de 100 millions d'euros prévue dans le projet de loi de finances pour 2019 », dénoncent les organisations. « Les Pouvoirs publics savent-ils qu'une exploitation de grandes cultures dont le revenu moyen par actif est, sur les cinq dernières années, de l'ordre de 2500 euros par an (*), va subir un surcoût de plus 1500 euros, soit potentiellement le tiers de son résultat ! Comment peuvent-ils envisager une hausse de taxe au détriment d'un secteur qui traverse une crise sans précédent depuis maintenant cinq années ? ».

Trois exigences

L'AGPB, l'AGPM, la CGB et la FOP appellent « le gouvernement et les parlementaires à renoncer à l'augmentation de la RPD, à fermer la plateforme « glyphosate », à revenir à une position de sagesse sur la séparation du conseil et de la vente des produits phytopharmaceutiques ».

(*) Charges sociales déduites – Source Agreste – RICA OTEX 15