Le revenu des agriculteurs augmenterait de 22% en 2017 (Comptes de l’agriculture)

Ce jeudi, la commission des comptes de l’agriculture a publié les chiffres prévisionnels des revenus des agriculteurs pour l’année 2017, ils seraient en augmentation de 22,2%. Les données prises en compte sont estimées au 17 novembre 2017.

Le monde agricole va-t-il mieux ? Il faut croire que oui d'après la Commission des Comptes de l'Agriculture de la Nation (CCAN). En effet, les chiffres prévisionnels estimés au 17 novembre et publiés le 14 décembre 2017, indiquent un résultat net par actif non salarié de la branche agricole1 en augmentation de 22,2 % en termes réels entre 2016 et 2017. « Il rattraperait ainsi le niveau 2015 », explique le document de la CCAN. Cette forte augmentation s'explique par les niveaux très bas de 2016 « pour l'ensemble des exploitations. » La commission des comptes précise que 25% des exploitations avaient un résultat négatif en 2016, contre 14% en 2015.

La valeur de la production de la branche agricole hors subventions sur les produits se redresserait de 2,4% sans effacer la chute de 2016 à -6,6%. Au global, la valeur de la production végétale reste globalement stable à +0,3% tandis que la valeur de la production animale s'oriente à la hausse de 5,9%. La valeur des consommations intermédiaires diminuent de 2,3% ce qui permet à la valeur ajoutée brute2 de 9,8%.

En céréales, la valeur de la production se redresse fortement (+25% après -31,3%) du fait des volumes tandis que les prix continuent de se replier (-1,1%). 

En plantes industrielles, la valeur de la production est en augmentation de 10,7%. Les volumes se sont redressés en oléagineux (+18%), en protéagineux (+25%) et en betteraves (+23%). À l'inverse les cours ont reculé de 5,1%.

En fruits, légumes et pommes de terre, la valeur de la production est en forte diminution de 10,7% conséquence d'une chute des prix de 16,1% (-40% pour les pommes de terre). La récolte de pomme de terre rebondit de 20% en raison de la hausse combinée des surfaces et des rendements après deux années de recul et de cours très élevés.

En viticulture, baisse de la valeur de la production de 9,2% (-12,2% en volume, +3,4% en prix). Après une récolte 2016 des plus faibles, 2017 s'annonce très mauvaise avec des conditions météorologiques particulièrement défavorables (gel de printemps). 

En bétail, la valeur de la production augmente de 1,1% (-2,2% en volume, +3,4% en prix). La hausse des prix est sensible en porcins mais en cette fin d'année la demande chinoise s'essouffle et l'on constate un recul marqué des cours.

En aviculture, hausse de la valeur de la production de 3,7%. Cela touche principalement les œufs dont les prix se sont envolés de 19% suite à la crise du Fipronil.

En lait et produits laitiers, progression de la valeur de la production de 14 %, exclusivement due à l'augmentation des cours, suite à la forte demande des consommateurs en beurre et ceci malgré des prix bas au niveau de la poudre de lait.

2016 : une année « difficile »

Pour l'année 2016, le résultat courant avant impôts (RCAI) pour les grandes et moyennes exploitations s'élevait en moyenne à 25 600 euros en baisse de 29% par rapport à 2015. Dans ce contexte, l'excédent brut d'exploitation (EBE) s'établi à 60 198 euros en moyenne, soit chute de 16 % par rapport à 2015. Le RCAI par actif non salarié médian diminue également nettement, à 14 000 euros contre 20 100 euros en 2015. Pour la deuxième année consécutive, les charges courantes sont en baisse (-1,5%). Elles s'établissent à 191 400 euros en moyenne pour les grandes et moyennes exploitations. 

En 2016, en céréales et oléoprotéagineux, le RCAI par actif non salarié3 chute "très fortement". Il est même négatif : -4 400 euros. Pour ces mêmes exploitations, l'EBE par actif non salarié4 baisse de 51% par rapport à l'année précédente pour s'établir à 22 200 euros.

En betteraves sucrières, pommes de terre et légumes de plein champs le RCAI3 est de 19 400 euros, soit une baisse de 53%. L'EBE rapporté au nombre d'actifs non salariés atteint 52 200 euros soit une baisse de 53%.

En viticulture, le RCAI3 s'établit à 44 700 euros en moyenne, en baisse de 9 % par rapport à 2015. L'EBE4 des exploitations viticoles s'établit à 66 700 euros, soit une baisse de 5%.

Pour les bovins lait, 14 500 euros pour le RCAI3, soit une baisse de 20%. L'EBE3 pour ces mêmes exploitations, s'établit à 39 400 euros, soit une baisse de 10% par rapport à 2015.

En bovins viande, le RCAIest en baisse de 7% et atteint 19 300 euros. L'EBE4 accuse une baisse plus modérée de 4% par rapport à l'année précédente et s'établit à 39 000 euros en moyenne.

Concernant les volailles, le RCAI3 est de 22 800 euros soit une baisse de 19%, quand l'EBE4 atteint 55 400 euros en moyenne (-11%).

Les ovins caprins, sont les seules à avoir des chiffres en hausse : le RCAI3 s'établit à 21 800 euros , en hausse de 5 % par rapport à 2015 et l'EBE4 est de 39 000 euros, soit une progression de 4%.

1 : le « revenu net de la branche agricole » (RNBA) est égal à : revenu des facteurs de la branche agricole net - salaires - cotisations sociales sur les salaires - intérêts - charges locatives nettes.

2 : la « valeur ajoutée brute » est égale à : production - consommations intermédiaires.

3 : Résultat courant avant impôts par actif non salarié.

4 : Excédent brut d'exploitation par actif non salarié.