Bio ou conventionnel : un comparatif des performances zootechniques

Les performances de production des élevages bio de bovins sont inférieures à celle des conventionnels. Afin de mesurer cet écart, le projet GenAB a été conduit par l’Institut technique de l’agriculture biologique et l’Institut de l’élevage.

Une vache laitière bio produit en moyenne 1800 kg de lait en moins par lactation, un résultat inférieur de 15 à 20 % par rapport à une vache laitière élevée de façon conventionnelle. En viande, il faut compter 20 kg de moins au sevrage, en moyenne, dans la plupart des races.

Ces différences de production ont pu être précisément évaluées grâce au projet GenAB, qui a pris comme référence la campagne 2014. Pour parvenir à de tels résultats, les bases de données gérées par France génétique élevage ont été croisées avec celles de l'Agence Bio.

Quelles races en bio ?

En lait, 40 % des troupeaux bio contiennent un mélange de races, contre seulement 23 % des troupeaux conventionnels. Les troupeaux de race pure Prim'Holstein sont moins nombreux en agriculture biologique. Pour autant, cette race représente 40 % des effectifs de vaches bio.

Le croisement de races est davantage pratiqué en élevage laitier bio qu'en conventionnel. Plusieurs motivations sont mises en avant par les éleveurs laitiers qui pratiquent le croisement : éviter la consanguinité, rechercher un effet heterosis, améliorer la résilience du troupeau ou encore progresser sur la qualité du lait. Des inconvénients sont aussi identifiés : ne plus disposer d'index et devoir travailler avec un troupeau hétérogène. 

Les éleveurs allaitants bio plébiscitent davantage la Limousine, l'Aubrac et la Salers par rapport à leurs collègues conventionnels. Ils semblent moins friands de la Charolaise et de la Blonde d'Aquitaine. Un quart des troupeaux allaitants bio compte plusieurs races mélangées.

Les éleveurs bio de race à viande n'ont pas une grande appétence pour le croisement, contrairement aux éleveurs traditionnels de races rustiques. Cette tendance s'explique peut-être par le fait que les producteurs bio ne trouvent pas de marché pour valoriser ce type d'animaux. De plus, en circuits courts, l'image d'un troupeau en race pure est meilleure auprès du consommateur.

La conduite des troupeaux influence les résultats

Ce n'est pas le potentiel génétique des animaux mais la conduite du troupeau qui explique ces écarts de performance, notamment leur alimentation. Outre la plus faible production de lait, le taux protéique des vaches laitières bio est inférieur. Les carcasses des réformes sont plus légères, bien que plus âgées.

En viande, les animaux bio pèsent moins lourd au moment du sevrage, sauf en race Salers où les résultats sont équivalents. Autres caractéristiques des vaches bio allaitantes : l'âge d'abattage est plus précoce et les carcasses sont plus légères.

Enfin, qu'en est-il des aptitudes fonctionnelles ? Concernant la santé de la mamelle, une donnée fondamentale en élevage laitier, les résultats sont légèrement moins bons en agriculture biologique. Par contre, les élevages bio enregistrent de meilleures performances au niveau de la fertilité