Le Cifog dénonce l’interdiction de vendre du foie gras en Californie

Les professionnels français du foie gras en appellent au respect de la liberté de choix du consommateur. Une pareille interdiction n’avait pas résisté à la pression des restaurateurs et des consommateurs à Chicago (Illinois) par le passé.

« Il est inacceptable qu'une telle décision, prise sous l'influence du lobbying de quelques activistes orchestrant une désinformation régulière de notre production pour prôner le végétarisme par dogmatisme, puisse mettre en danger l'image d'un mets emblématique de l'art de vivre à la française qui a d'ailleurs été officiellement reconnu « patrimoine culturel et gastronomique protégé en France » par les parlementaires français en 2006 ». Ainsi a réagi Michel Fruchet, président du Cifog, qui regroupe toutes les familles professionnelles de la filière palmipèdes à foie gras, à l'annonce du verdict de la Cour suprême des États-Unis, le 7 janvier. Cette dernière a validé l'interdiction de commercialiser du foie gras en Californie, au nom de la lutte contre la cruauté faite aux animaux.

Résistance des consommateurs US ?

Entrée en vigueur en 2012, la loi avait été suspendue par la justice en 2015, un juge fédéral estimant qu'elle interférait avec la législation commerciale. Elle avait été de nouveau validée en appel en 2017 et faisait depuis l'objet d'un recours suspensif, après la saisie de la plus haute juridiction américaine par des producteurs de foie gras du Canada et de New York et un restaurateur californien. Les professionnels français condamnent cette atteinte au libre commerce et à la libre consommation du foie gras, « un produit sain, loyal et marchand ». Pour le Cifog, cette décision californienne rappelle l'interdiction de commercialisation intentée par Chicago il y a plusieurs années et que la ville américaine avait dû annuler deux ans plus tard face à la résistance des restaurateurs et des consommateurs locaux. Reste à savoir les californiens imiteront leurs concitoyens de l'Illinois.

Double impact

Le signal envoyé par les autorités judiciaires américaines est évidemment négatif pour la filière française qui, avec 11.600 t/an, s'adjuge les deux tiers de la production mondiale (18.400 t/an). La France en exporte 3.900 t/an, ce qui génère un excédent commercial de 22,9 M € (2017) selon le Cifog. Des opérateurs français tels que Rougié (Euralis) ont développé une production au Canada pour des raisons sanitaires et/ou douanières. Dans son Plan de filière (voir encadré), le Cifog vise un excédent commercial de 100 M € à l'horizon 2023.