La Niña : « il est trop tôt pour s’alarmer »

Depuis plusieurs jours, le phénomène météorologique la Niña préoccupe les marchés. Pourtant, à ce stade, il n’est question que de risque climatique et non d’incident.

Pour Sébastien Poncelet, expert chez Agritel « pour l'instant on ne peut parler que de risque "La Niña" et non d'incident. » A l'inverse d'El Niño, le phénomène climatique La Niña, se traduit par une diminution de la température à la surface des eaux de l'Est de l'océan Pacifique. Ses trois conséquences les plus citées sont : « la sécheresse en Argentine qui impacte les cultures de soja et de maïs, un hiver chaud et sec dans le Sud des Etats-Unis qui a des conséquences sur le blé et enfin, des pluies excessives sur l'Asie du Sud-Est, ce qui rend difficile la récolte et la production d'huile de palme » cite l'expert.

« Proche des seuils de la Niña »

Certains indicateurs confirment la probabilité d'un phénomène La Nina. Le bureau météorologique du gouvernement australien a indiqué le 21 novembre être « proche des seuils de la Niña. » D'après l'organisme officiel, « si la progression actuelle se poursuit et que les seuils sont dépassés pendant une période prolongée, 2017-2018 sera considéré comme un événement La Niña. » En revanche « les modèles climatiques suggèrent que tout événement est susceptible d'être faible et de courte durée » l'inverse donc, de la Niña de 2010-2012. C'est là toute la subtilité pour Sébastien Poncelet, « on ne peut que difficilement savoir comment va s'exprimer sur le terrain, le phénomène météorologique. »

« Non significatif »

Les marchés prennent tout de même en compte ce « risque. » Pour l'expert, c'est évident que « la Niña est une thématique qui va être très regardée dans les semaines qui viennent. » Pour l'instant, elle n'a pour effet que d'apporter « un changement psychologique de comportement des opérateurs de marché. Ils sont plus prudents. » A ce jour, ce phénomène La Niña est « non significatif » pour Agritel. « Il est trop tôt pour s'alarmer. » « Il faut attendre d'être plus avancé dans la saison, entre fin décembre et début janvier, pour savoir s'il y a un réel impact sur les cultures. »