"Ce serait la fin pure et simple des pommes et des poires en France, car il&nbsp;serait impossible de r&eacute;percuter la hausse du co&ucirc;t de production", a plaid&eacute;&nbsp;aupr&egrave;s de l'AFP le pr&eacute;sident de l'Association nationale pommes poires (ANPP),&nbsp;qui repr&eacute;sente quelque 1.300 producteurs.&nbsp;La suppression du dispositif TODE (travailleurs occasionnels, demandeurs&nbsp;d'emplois) d'all&egrave;gement des charges, "en place sous une forme ou une autre&nbsp;depuis 1985", va entra&icirc;ner une hausse de 2.500 euros du co&ucirc;t du travail&nbsp;saisonnier par hectare et par an, qui est d&eacute;j&agrave; de 20.000 euros, a affirm&eacute;&nbsp;Josselin Saint-Raymond, lors de l'arrachage d'un verger de deux hectares, soit&nbsp;6.000 arbres, &agrave; Mauguio."Or nous avons d&eacute;j&agrave; le co&ucirc;t du travail saisonnier le plus &eacute;lev&eacute; d'Europe,&nbsp;27% plus cher qu'en Allemagne ou 37% plus cher qu'en Italie", a insist&eacute; le&nbsp;pr&eacute;sident de l'ANPP joint par t&eacute;l&eacute;phone par l'AFP, en soulignant que d&eacute;j&agrave; deux&nbsp;tiers des fruits consomm&eacute;s en France sont import&eacute;s.&nbsp;"Nous avons fait une simulation sur 50 exploitations, avec la suppression&nbsp;du dispositif TODE les 50 deviendraient d&eacute;ficitaires", a affirm&eacute; M.&nbsp;Saint-Raymond: "Ce sont donc 90.000 emplois saisonniers dans les vergers&nbsp;fran&ccedil;ais qui sont menac&eacute;s de disparition".Selon des chiffres de la FNSEA, la fin de cette exon&eacute;ration concernerait au&nbsp;total 930.000 contrats de travailleurs saisonniers en France.&nbsp;Jeudi, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s'&eacute;tait&nbsp;engag&eacute; &agrave; proposer des "solutions concr&egrave;tes" aux exploitations agricoles&nbsp;touch&eacute;es par cette mesure, afin de compenser la fin de ce dispositif et&nbsp;pr&eacute;server leur comp&eacute;titivit&eacute;.


La suppression de l'exonération des charges pour les travailleurs saisonniers prévue par le gouvernement dans son projet de loi de finances entraînerait la disparition des pommes et poires françaises, selon des producteurs, qui ont arraché deux hectares de pommiers vendredi dans l'Hérault.


Fin de l'exonération des charges pour les saisonniers: pommes et poires françaises menacées

"Je reste convaincu que nous devons apporter aux travailleurs occasionnels&nbsp;et &agrave; toutes les exploitations qui en embauchent r&eacute;guli&egrave;rement des solutions&nbsp;concr&egrave;tes, tout simplement pour &ecirc;tre comp&eacute;titif et garder des exploitations&nbsp;qui soient performantes", a d&eacute;clar&eacute; M. Le Maire lors d'un point presse commun&nbsp;avec son coll&egrave;gue de l'Agriculture, St&eacute;phane Travert.&nbsp;Interrog&eacute; sur le fait qu'il avait lui-m&ecirc;me mis en place cette exon&eacute;ration&nbsp;lorsqu'il &eacute;tait ministre de l'Agriculture (2009-2012), M. Le Maire a r&eacute;pondu&nbsp;que "les dispositifs passent, les probl&egrave;mes restent". "J'ai mis en place il y&nbsp;a quelques ann&eacute;es ce dispositif pour r&eacute;pondre &agrave; un probl&egrave;me qui reste entier,&nbsp;c'est celui du co&ucirc;t du travail pour les travailleurs occasionnels, en&nbsp;particulier dans la viticulture ou le mara&icirc;chage".<h2>Groupes de travail</h2>"Aujourd'hui, si vous faites pousser des asperges d'un c&ocirc;t&eacute; du Rhin ou de&nbsp;l'autre, vous allez &ecirc;tre confront&eacute;s &agrave; un probl&egrave;me de co&ucirc;t du travail et&nbsp;quelque soit la qualit&eacute; des asperges alsaciennes -qui sont exceptionnellement&nbsp;bonnes-, si le co&ucirc;t du travail pour les ramasser est trop &eacute;lev&eacute;, vous&nbsp;n'arriverez pas &agrave; les vendre", a soulign&eacute; M. Le Maire.&nbsp;"Donc, il faut traiter ce probl&egrave;me et je reste convaincu, comme St&eacute;phane&nbsp;Travert, que nous devons apporter une solution concr&egrave;te &agrave; la question des&nbsp;travailleurs occasionnels pour le mara&icirc;chage, pour l'arboriculture et pour la&nbsp;viticulture.&nbsp;Si ce n'est pas le TODE (travailleur occasionnel/demandeur&nbsp;d'emploi, NDLR), il va falloir que ce soit autre choses, donc il faut qu'on y&nbsp;travaille ensemble", a-t-il insist&eacute;.&nbsp;"Le Premier ministre nous a demand&eacute; de r&eacute;unir des groupes de travail avec&nbsp;les organisations syndicales, mais aussi avec les fili&egrave;res pour pouvoir&nbsp;trouver des outils qui permettront de r&eacute;pondre aux inqui&eacute;tudes", a indiqu&eacute;&nbsp;pour sa part St&eacute;phane Travert.&nbsp;


Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est engagé jeudi à proposer aux exploitations agricoles touchées par la suppression de l'exonération des charges pour l'emploi de travailleurs occasionnels des "solutions concrètes" afin de compenser la fin de ce dispositif et sauvegarder leur compétitivité.


Travail saisonnier agricole: Le Maire souhaite compenser la fin de  l'exonération des charges

Depuis douze mois, jamais cet accord, d&eacute;cri&eacute; pour son manque d'ambition&nbsp;&eacute;cologique, les risques sanitaires qu'il ferait courir aux consommateurs ou la&nbsp;concurrence d&eacute;loyale qu'il imposerait aux agriculteurs europ&eacute;ens, n'a quitt&eacute;&nbsp;les radars des ONG et des d&eacute;fenseurs de l'environnement.&nbsp;Quelques minutes &agrave; peine apr&egrave;s l'annonce, fin ao&ucirc;t, de son d&eacute;part soudain&nbsp;du gouvernement, c'est encore entre autres au CETA que l'ex-ministre fran&ccedil;ais&nbsp;de l'Environnement Nicolas Hulot s'en prenait en d&eacute;non&ccedil;ant le lib&eacute;ralisme,&nbsp;"mod&egrave;le dominant".&nbsp;"Je me suis moi- m&ecirc;me largement prononc&eacute; sur des trait&eacute;s comme le CETA. Et&nbsp;on va en avoir une flop&eacute;e d'autres...", avait proph&eacute;tis&eacute; M. Hulot.Depuis l'entr&eacute;e en vigueur du texte le 21 septembre 2017, les chiffres&nbsp;indiquent une hausse substantielle des &eacute;changes entre l'UE et le Canada.&nbsp;Selon Ottawa, sur la p&eacute;riode d'octobre 2017 &agrave; juillet 2018, les&nbsp;exportations canadiennes vers l'Europe ont progress&eacute; de 3,3% par rapport &agrave; la&nbsp;m&ecirc;me p&eacute;riode l'ann&eacute;e pr&eacute;c&eacute;dente.&nbsp;Dans le m&ecirc;me temps, les importations au Canada de produits europ&eacute;ens ont&nbsp;augment&eacute; de 12,9%. La Commission europ&eacute;enne parle, elle, d'une hausse de "plus&nbsp;de 7%".&nbsp;Des chiffres &agrave; replacer dans le contexte des derniers mois, o&ugrave; les &eacute;changes&nbsp;internationaux ont &eacute;t&eacute; largement &eacute;branl&eacute;s par la politique agressive du&nbsp;pr&eacute;sident am&eacute;ricain Donald Trump.<h2>"Souffrance animale"</h2>"Les donn&eacute;es pr&eacute;liminaires montrent qu'il y a de quoi se r&eacute;jouir, m&ecirc;me &agrave; ce&nbsp;stade. Les exportations sont en progression dans l'ensemble et de nombreux&nbsp;secteurs ont connu des hausses impressionnantes", s'est f&eacute;licit&eacute;e jeudi la&nbsp;commissaire europ&eacute;enne au Commerce Cecilia Malmstr&ouml;m.&nbsp;Dans le d&eacute;tail, les exportations europ&eacute;ennes ont progress&eacute; pour les&nbsp;machines (+8%), les produits pharmaceutiques (+10%), les fruits (+29%) ou&nbsp;encore le chocolat (+34%), selon la Commission, qui se base sur des donn&eacute;es&nbsp;allant d'octobre 2017 &agrave; juin 2018C&ocirc;t&eacute; canadien, les exportations d'aluminium ont explos&eacute; (+206%), suivies&nbsp;par celles des v&eacute;hicules et pi&egrave;ces automobiles (+96%), des produits chimiques&nbsp;(+78%) et des hydrocarbures (+46%), cette fois-ci selon Ottawa.&nbsp;Les producteurs de boeuf canadiens n'ont en revanche pas du tout profit&eacute; du&nbsp;contingent ouvert pour eux dans le CETA par les Europ&eacute;ens.&nbsp;"Les quotas ne sont pas remplis parce que les Canadiens sont en train de&nbsp;mettre en place une fili&egrave;re de boeuf sans hormones (interdits dans l'UE) -&nbsp;mais toujours avec antibiotiques et souffrance animale", assure l'eurod&eacute;put&eacute;&nbsp;&eacute;cologiste Yannick Jadot.&nbsp;Dans son viseur, les normes de productions canadiennes, jug&eacute;es plus&nbsp;laxistes par les d&eacute;fenseurs de l'environnement, au sujet desquelles l'UE n'a&nbsp;pas son mot &agrave; dire.Bruxelles peut v&eacute;rifier que les produits qui entrent sur son sol respectent&nbsp;bien ses propres crit&egrave;res sanitaires (par exemple des limites sur les traces&nbsp;de pesticides), mais cela ne permet pas de savoir comment ils ont &eacute;t&eacute; produits&nbsp;(avec ou sans antibiotiques? avec ou sans farines animales?)&nbsp;"On a l'id&eacute;e que les Canadiens sont des grands types sympas avec des&nbsp;chemises &agrave; carreaux, mais on ne voit pas les multinationales derri&egrave;re",&nbsp;insiste M. Jadot, interrog&eacute; par l'AFP.<h2>Saumon OGM</h2>La Fondation pour la nature et l'homme (FNH, ex-Fondation Nicolas Hulot)&nbsp;d&eacute;nonce elle un accord "nocif pour l'environnement et la capacit&eacute; des &Eacute;tats de&nbsp;r&eacute;guler dans l'int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral".&nbsp;Elle souligne notamment que les producteurs canadiens sont autoris&eacute;s &agrave;&nbsp;exporter des aliments produits avec des pesticides interdits en Europe (tant&nbsp;que le produit final respecte les normes) et s'inqui&egrave;tent de la capacit&eacute; des&nbsp;Europ&eacute;ens &agrave; contr&ocirc;ler que le saumon canadien import&eacute; n'est pas un OGM.&nbsp;"Le Canada est l'un des pays les plus &eacute;loign&eacute;s de nous sur le plan&nbsp;sanitaire", tranche m&ecirc;me Samuel L&eacute;r&eacute;, de la FNH, citant sa l&eacute;gislation sur les&nbsp;OGM ou encore le gaz de schiste.L'application provisoire du CETA ne deviendra d&eacute;finitive qu'une fois que le&nbsp;texte aura &eacute;t&eacute; approuv&eacute; par l'ensemble des parlements nationaux des Etats&nbsp;membres, ce qui n'a pour l'instant &eacute;t&eacute; fait que dans onze pays.&nbsp;Les autres, notamment la France et l'Allemagne, ont remis &agrave; plus tard ce&nbsp;d&eacute;bat qui divise largement l'opinion.&nbsp;En 2016, la conclusion du texte avait &eacute;t&eacute; retard&eacute;e par le seul parlement de&nbsp;la r&eacute;gion belge francophone de Wallonie, engendrant une mini-crise&nbsp;diplomatique avec Ottawa.Il suffirait aujourd'hui qu'un seul pays le rejette pour y mettre un terme.&nbsp;Les regards sont tourn&eacute;s vers l'Italie, dont le gouvernement populiste a&nbsp;exprim&eacute; son opposition &agrave; plusieurs reprises. Mais Rome a depuis laiss&eacute;&nbsp;entendre qu'il n'y avait pas urgence &agrave; soumettre le CETA &agrave; son Parlement.


Un an après son entrée en vigueur provisoire, le CETA, accord commercial entre l'Union européenne et le Canada, produit encore des effets limités, mais reste pour ses opposants le symbole des affres de la mondialisation.


Première bougie pour le CETA, les craintes persistent

Depuis leur lancement officiel &agrave; Tech&nbsp; &amp; Bio 2017, les tracteurs &eacute;lectriques Sabi Agri ont fait du chemin. Outre une lev&eacute;e de fonds (voir encadr&eacute;), l'entreprise bas&eacute;e &agrave; Saint-Bauzire (Puy-de-D&ocirc;me) a &eacute;toff&eacute; son catalogue, en proposant pas moins de trois versions de son tracteur &eacute;lectrique l&eacute;ger Alpo. &laquo;&nbsp;La philosophie n'a pas vari&eacute;&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Laure Pr&eacute;vault Osmani, l'&eacute;pouse et associ&eacute;e du pr&eacute;sident-fondateur Alexandre Pr&eacute;vault Osmani. &laquo;&nbsp;Il s'agit moins de vendre un tracteur que de viser des niveaux de performances agronomiques et &eacute;conomiques, sur la base de l'analyse des besoins de nos clients. C'est ainsi que des sous-syst&egrave;mes type prise de force ou centrale hydraulique peuvent appara&icirc;tre superflus&nbsp;&raquo;. Des sous-syst&egrave;mes que Sabi Agri propose n&eacute;anmoins en option mais tout en limitant la puissance &agrave; 50 ch maxi, histoire de conserver l&eacute;g&egrave;ret&eacute;, agilit&eacute; et sobri&eacute;t&eacute;, tant &eacute;nerg&eacute;tique que financi&egrave;re, le tout sans sacrifier l'efficacit&eacute; et les fonctionnalit&eacute;s. &laquo;&nbsp;C'est l'une des vertus de la robotisation&nbsp;&raquo;, poursuit la dirigeante. &laquo;&nbsp;En pulv&eacute;risation viticole par exemple, la technologie doit nous permettre de gagner en pr&eacute;cision et de faire ainsi l'impasse sur la turbine, tr&egrave;s &eacute;nergivore&nbsp;&raquo;.<h2>Alpo Basic, &agrave; partir de 30 000 euros</h2>Afin de r&eacute;pondre &agrave; toutes les attentes, Sabi Agri ne souhaite pas imposer la robotisation &agrave; marche forc&eacute;e. Ses tracteurs Alpo sont propos&eacute;s en version classique (op&eacute;rateur embarqu&eacute;), radiocommand&eacute;e ou robotis&eacute;e. Trois mod&egrave;les figurent au catalogue. Equip&eacute; de deux roues motrices et de deux roues directrices, l'Alpo Basic repose sur un ch&acirc;ssis de 2 m de long pour une largeur de voie variant entre 1 et 2 m, r&eacute;servant une garde au sol de 55 cm. D'un poids minimum de 550 kg, il est anim&eacute; par deux moteurs &eacute;lectriques (puissance de 25 ch, autonomie de 8 heures, charge en 2 heures). Il est capable de travailler en traction ou en propulsion gr&acirc;ce &agrave; son si&egrave;ge pivotant et dans des pentes jusqu'&agrave; 30 %, dans une plage de vitesse comprise entre 150 m/h et 12 km/h et dans trois zones distinctes&nbsp;: &agrave; l'arri&egrave;re (relevage de 450 kg), &agrave; l'avant (relevage de 250 kg) et entre les essieux. D&eacute;di&eacute; au mara&icirc;chage, aux cultures sp&eacute;cialis&eacute;es et aux grandes cultures, il assure la pr&eacute;paration de sol (cultivateur, cover-crop, cultirateau) l'implantation (semoir, planteuse), l'entretien (bineuse, broyeur, gyrobroyeur, &eacute;pandeur, pulv&eacute;risateur) ou encore le transport (l&egrave;ve-palette, remorque, benne trois points).<h2>Alpo 4X4, tous terrains, toutes cultures</h2>L'Alpo 4X4 est la d&eacute;clinaison 4 roues motrices de l'Alpo Basic, rallong&eacute; de 40 cm, pour un poids de 800 kg. Ses quatre moteurs &eacute;lectriques (50 ch) assurent sa motricit&eacute; dans des pentes &agrave; 40 %. En plus du mara&icirc;chage, des cultures sp&eacute;cialis&eacute;es et des grandes cultures, l'Alpo 4X4 vise la viticulture et l'arboriculture pour travailler le sol (entre et sur le rang), pulv&eacute;riser, tailler ou encore manutentionner. L'Alpo 4X4 est propos&eacute; &agrave; partir de 50&nbsp;000 euros.<h2>Alpo Enjambeur, &agrave; partir de 60 000 euros</h2>En vignes &eacute;troites (1 m minimum), Sabi Agri propose l'Alpo Enjambeur. Son ch&acirc;ssis d'un poids de 950 kg et d'une longueur de 2,80 m est capable d'enjamber une v&eacute;g&eacute;tation haute de 2,15 m, Ses quatre roues motrices dont deux directrices sont anim&eacute;es par quatre moteurs &eacute;lectriques d&eacute;livrant une puissance totale de 50 ch (autonomie de 8 heures, charge en 2 heures). Il est dot&eacute; d'un relevage arri&egrave;re d'une capacit&eacute; de 200 kg et d'un relevage central de 150 kg. La gamme d'outils attel&eacute; permet de couvrir l'essentiel des op&eacute;rations culturales de la vigne, au sol (entre et sur le rang) et en v&eacute;g&eacute;tation (pulv&eacute;risation, rognage). L'Alpo Enjambeur est propos&eacute; &agrave; partir de 60&nbsp;000 euros.<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 Accompagn&eacute;e par la SAS Jeremie Innovation 2 (conseill&eacute;e par Sofimac R&eacute;gions), le fonds Capital Innovation (Cr&eacute;dit Agricole Centre France) et le business angel Armand Thiberge, fondateur de SendinBlue, Sabi Agri a lev&eacute; 700&nbsp;000 &euro; en fonds propres pour acc&eacute;l&eacute;rer son d&eacute;ploiement commercial. Cet apport fait levier suppl&eacute;mentaire sur plus d&#039;un million d&#039;aides et concours bancaires. La soci&eacute;t&eacute; fait partie des 14 grands prix r&eacute;compens&eacute;s lors de la 20&egrave;me&nbsp;&eacute;dition du concours I-Lab organis&eacute; par le minist&egrave;re de l&#039;Enseignement sup&eacute;rieur, de la recherche et de l&#039;innovation.
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La start-up auvergnate décline son tracteur Alpo en trois modèles multi-commandes, multi-tâches et multi-cultures. Robotisable, l’Alpo voit sa puissance contenue à 50 ch, agroécologie oblige.


Trois tracteurs électriques au catalogue de Sabi Agri

Vot&eacute; samedi &agrave; l'Assembl&eacute;e nationale, le projet de loi Alimentation, qui&nbsp;sera examin&eacute; au S&eacute;nat le 25 septembre, pr&eacute;voit dans son article 9 de limiter&nbsp;les promotions des produits de grande consommation, a priori &agrave; 34% en valeur&nbsp;et &agrave; 25% en volume.&nbsp;Le Nutella &eacute;tait certes "un bon coup de com'" mais surtout le "dernier feu&nbsp;de paille" de ce type d'op&eacute;rations: "tout le monde s'accorde &agrave; dire que c'est&nbsp;un peu +old school+ d&eacute;sormais", affirme &agrave; l'AFP C&eacute;dric Ch&eacute;reau, sp&eacute;cialiste de&nbsp;la promotion dans la grande distribution.Cette affaire "a surtout nuit &agrave; notre image qui n'est d&eacute;j&agrave; pas bonne",&nbsp;ajoute Michel Bi&eacute;ro, g&eacute;rant des achats chez Lidl, en rappelant qu'Intermarch&eacute;&nbsp;avait &eacute;t&eacute; &eacute;pingl&eacute; par la R&eacute;pression des fraudes pour n'avoir pas respect&eacute; les&nbsp;dispositions en vigueur concernant la vente &agrave; perte, interdite hors p&eacute;riode de&nbsp;soldes.D'autant que, pour M. Ch&eacute;reau, "ces promotions avaient beaucoup d'effets&nbsp;pervers", une &eacute;tude du cabinet Nielsen datant de juin 2015 ayant notamment&nbsp;soulign&eacute; que 60% des promotions faites en magasins n'&eacute;taient pas rentables&nbsp;pour les industriels.<h2>le retour du "juste prix" ?</h2>Tout le monde est donc d'accord pour que &ccedil;a cesse: "les producteurs qui&nbsp;n'en peuvent plus d'&ecirc;tre assassin&eacute;s dans les n&eacute;gociations commerciales, les&nbsp;distributeurs qui ne s'y retrouvent pas car tout le monde fait la m&ecirc;me chose,&nbsp;les marques car elles financent des op&eacute;rations promotionnelles qui ne sont que&nbsp;tr&egrave;s moyennement efficaces et le consommateur qui a davantage envie d'acheter&nbsp;plus sain", r&eacute;sume M. Ch&eacute;reau.Se posait aussi la question du gaspillage, un sujet "tr&egrave;s sensible", estime&nbsp;pour sa part Nathalie Damery, co-fondatrice de l'Observatoire Soci&eacute;t&eacute; et&nbsp;Consommation (Obsoco), les familles n'&eacute;tant plus dans un r&eacute;flexe de "stockage"&nbsp;par "peur de la p&eacute;nurie" comme les g&eacute;n&eacute;rations pr&eacute;c&eacute;dentes.&nbsp;En outre, cette pratique commerciale entra&icirc;nait de la d&eacute;fiance des&nbsp;consommateurs vis-&agrave;-vis de la politique de prix pratiqu&eacute;e par la grande&nbsp;distribution."Les gens se disaient +si c'est si souvent en promotion, c'est que le prix&nbsp;habituel n'est pas juste+", souligne M. Ch&eacute;reau.&nbsp;La loi aura donc le m&eacute;rite de "redonner du sens aux prix qui sont&nbsp;affich&eacute;s", rench&eacute;rit Mme Damery, qui &eacute;voque des consommateurs en recherche de&nbsp;"points de rep&egrave;res".&nbsp;<h2>"d&eacute;-consommation"</h2>La fin de ces m&eacute;ga-promotions ne fait que valider de nouvelles habitudes&nbsp;d'achat, indiquait lundi le cabinet Kantar dans un communiqu&eacute;, pointant du&nbsp;doigt une France en pleine "d&eacute;-consommation".&nbsp;Une tendance qui s'explique &agrave; 40% par une "simplification des repas du midi&nbsp;chez les moins de 50 ans, avec la disparition des entr&eacute;es" notamment.&nbsp;Mais pour privil&eacute;gier l'achat "moins mais mieux", il faut de l'&eacute;ducation&nbsp;derri&egrave;re, un "capital culturel" que ne poss&egrave;dent pas tous les clients de la&nbsp;grande distribution, nuance Mme Damery."Encadrer les promos, c'est bien mais &ccedil;a ne suffit pas pour aider le monde&nbsp;agricole, ce n'est qu'une vaste fumisterie", temp&egrave;re &agrave; l'AFP M. Bi&eacute;ro, disant&nbsp;&ecirc;tre favorable au vote d'amendements interdisant que les promotions concernent&nbsp;les fili&egrave;res lait, porc et boeuf, qui se remettent p&eacute;niblement de plusieurs&nbsp;crises.&nbsp;Avec la disparition annonc&eacute;e des m&eacute;ga-promotions, qui servaient de&nbsp;"produits d'appel", les enseignes vont devoir se servir d'autres leviers pour&nbsp;attirer les clients dans leurs magasins.Le plus r&eacute;pandu est celui de la fid&eacute;lisation: en proposant des avantages&nbsp;cibl&eacute;s sur des produits "pr&eacute;f&eacute;r&eacute;s" mais sur une p&eacute;riode plus longue, "on fait&nbsp;venir plus souvent les clients", explique M. Ch&eacute;reau, co-fondateur de&nbsp;UntieNots, une start-up sp&eacute;cialis&eacute;e dans ce cr&eacute;neau et qui a d&eacute;j&agrave; Auchan comme&nbsp;client.&nbsp;Reste que d'ici &agrave; ce que la loi soit appliqu&eacute;e, en f&eacute;vrier 2019, "&ccedil;a va&nbsp;&ecirc;tre sanglant" niveau prix dans la distribution, pr&eacute;vient M. Bi&eacute;ro: "tout le&nbsp;monde voudra montrer ses muscles".


La fin annoncée des méga-promotions dans la distribution en France, à l'instar du Nutella vendu avec un rabais de 70% par Intermarché cet hiver, colle aux nouvelles tendances de consommation, même si les enseignes possèdent d'autres leviers leur permettant de continuer à fidéliser le client.


Loi Alimentation: plus de méga-promotions dans la distribution, la fin d'une époque ?

Arboriculteurs de Corr&egrave;ze et de Haute-Vienne et candidats &agrave; la cueillette s'&eacute;taient donn&eacute;s rendez-vous &agrave; Saint-Yrieix-la-Perche mardi dernier pour le Forum Pommes propos&eacute; par P&ocirc;le emploi et l'Anefa Limousin. Pr&egrave;s de 600&nbsp;postes de cueilleurs &eacute;taient propos&eacute;s lors de ce rendez-vous qui remplace d&eacute;sormais le Point Pommes. &laquo;&thinsp;De nombreux arboriculteurs ont des &eacute;quipes de cueilleurs qui reviennent d'une ann&eacute;e sur l'autre, explique Anne-H&eacute;l&egrave;ne Peuch, responsable de l'Anefa Limousin. Ils ont besoin uniquement d'un compl&eacute;ment de main d'&oelig;uvre. Ce forum, sorte de job dating sur une journ&eacute;e, r&eacute;pond mieux &agrave; leurs besoins.&thinsp;&raquo; D&egrave;s 9&thinsp;h, pr&egrave;s de 300 demandeurs d'emploi, &eacute;tudiants, jeunes et moins jeunes &eacute;taient pr&eacute;sents &agrave; l'espace Ferraud. Invit&eacute;s par P&ocirc;le Emploi, les missions locales ou avertis par voie de presse, ils ont &eacute;t&eacute; re&ccedil;us par la quinzaine d'arboriculteurs pr&eacute;sents. Si plusieurs d'entre eux ont achev&eacute; leur recrutement dans la matin&eacute;e, de nombreux postes de cueilleurs restent &agrave; pourvoir sur les vergers les plus importants. Pour les candidats retardataires, rien n'est donc perdu. Ils peuvent consulter le site de P&ocirc;le emploi sur lequel sont r&eacute;pertori&eacute;es les offres restantes.


Le second Forum pommes organisé par Pôle emploi en partenariat avec l’ANEFA Limousin s’est déroulé le 4 septembre à Saint-Yrieix-la-Perche. Il a permis à plusieurs arboriculteurs de compléter leurs équipes.


Forum pommes : encore des postes disponibles

Dans la vall&eacute;e du Guadalquivir en Andalousie (sud), de plus en plus de&nbsp;champs de c&eacute;r&eacute;ales sont remplac&eacute;s par de grands vergers d'amandiers devenus&nbsp;beaucoup plus rentables.&nbsp;"Le paysage a tellement chang&eacute; ces derni&egrave;res ann&eacute;es que les sangliers&nbsp;descendent des collines pour manger des amandes", constate l'ing&eacute;nieur&nbsp;agronome Curro Lopez, expert en plantation d'amandiers pour l'entreprise&nbsp;espagnole Agrosan.&nbsp;A Santa Cruz, pr&egrave;s de Cordoue, une fois les amandes d&eacute;log&eacute;es des arbres par&nbsp;les secoueurs m&eacute;caniques, des ouvriers agricoles ram&egrave;nent &agrave; eux avec des&nbsp;gestes amples de p&ecirc;cheurs les grands filets tendus au sol et gorg&eacute;s de fruits.Cette saison, l'Espagne compte en r&eacute;colter plus de 61.160 tonnes: "un&nbsp;chiffre record", en hausse de 15% par rapport &agrave; la campagne pr&eacute;c&eacute;dente, selon&nbsp;les estimations de l'organisation nationale du secteur des fruits secs.&nbsp;L'Espagne n'est actuellement qu'un modeste troisi&egrave;me producteur mondial,&nbsp;devanc&eacute; par l'Australie et, de tr&egrave;s loin, par les Etats-Unis.&nbsp;La Californie repr&eacute;sente pr&egrave;s de 80% de la production mondiale, selon le&nbsp;puissant syndicat de producteurs de cet Etat am&eacute;ricain qui vante&nbsp;internationalement ses bienfaits, comme source de prot&eacute;ine v&eacute;g&eacute;tale et de bons&nbsp;acides gras.&nbsp;L'Espagne - pays du nougat et de nombreux produits aux amandes - continue&nbsp;d'ailleurs elle-m&ecirc;me d'en importer de grandes quantit&eacute;s de Californie.<h2>Compl&eacute;ment de l'olivier</h2>"Quand on pense que ce sont les missionnaires espagnols qui ont apport&eacute;&nbsp;l'amande aux Etats-Unis" au 18e si&egrave;cle, glisse Jose Millan, en supervisant la&nbsp;r&eacute;colte sur les terres de sa famille &agrave; Santa Cruz: 62 hectares d'amandiers sur&nbsp;une propri&eacute;t&eacute; totale de 650 ha.&nbsp;Cet agriculteur de 61 ans a &eacute;t&eacute; l'un des premiers &agrave; introduire en&nbsp;Andalousie cette culture intensive, il y a dix ans. Depuis, bien d'autres&nbsp;l'ont suivi.&nbsp;L'amandier, autrefois quasiment absent du paysage andalou, est d&eacute;sormais&nbsp;plant&eacute; sur de bonnes terres irrigu&eacute;es. D&eacute;laissant le tournesol ou le bl&eacute;, les&nbsp;agriculteurs en font un compl&eacute;ment de l'olivier, les m&ecirc;mes secoueurs&nbsp;m&eacute;caniques servant aux deux r&eacute;coltes.&nbsp;"La production mondiale a doubl&eacute; en 10-12 ans dans le monde, passant de&nbsp;600.000 tonnes &agrave; 1,2 million de tonnes, et la consommation a augment&eacute; au m&ecirc;me&nbsp;rythme", explique Cristobal Perez. Il dirige une usine de transformation de&nbsp;l'amande que l'entreprise Dafisa vient tout juste d'ouvrir pr&egrave;s de Cordoue, o&ugrave;&nbsp;les d&eacute;cortiqueuses tournent &agrave; plein r&eacute;gime.&nbsp;Les agriculteurs se tournent vers cette production devenue &eacute;conomiquement&nbsp;all&eacute;chante: "Il y a dix-douze ans, le prix de l'amande pouvait &ecirc;tre de 3 euros&nbsp;le kilo pay&eacute; au producteur, il a grimp&eacute; il y a quatre-cinq ans jusqu'&agrave; 9 euros&nbsp;et aujourd'hui, nous sommes autour de 5 euros", explique M. Perez.<h2>Doser l'eau</h2>En surplomb du Guadalquivir, c'est &agrave; la place de champs de luzerne que&nbsp;Curro Lopez, 50 ans, a cr&eacute;&eacute; l'an dernier son propre verger: plus de 16.000&nbsp;arbres qui donneront leurs premiers fruits dans deux ans.&nbsp;Ces grandes plantations vont permettre &agrave; l'Espagne de proposer aux&nbsp;industriels "de grands lots homog&egrave;nes d'une seule vari&eacute;t&eacute;", alors que les&nbsp;petits cultivateurs ont une production disparate.&nbsp;De nouvelles techniques de plantation doivent &eacute;galement garantir l'absence&nbsp;d'amandes am&egrave;res, assure M. Lopez.&nbsp;De quoi lutter contre une amande am&eacute;ricaine plut&ocirc;t "insipide", estiment les&nbsp;producteurs espagnols, qui d&eacute;noncent le matraquage marketing de leurs&nbsp;homologues californiens.A une &eacute;poque marqu&eacute;e par le r&eacute;chauffement climatique, les "amandiculteurs"&nbsp;espagnols savent en revanche qu'ils doivent se d&eacute;fendre de d&eacute;velopper une&nbsp;culture gourmande en eau. Gr&acirc;ce &agrave; une sonde de temp&eacute;rature et d'humidit&eacute; perfectionn&eacute;e, Curro Lopez&nbsp;dit doser soigneusement l'irrigation de son verger.&nbsp;Mais dans une Espagne en proie &agrave; une s&eacute;cheresse chronique, le d&eacute;ficit en&nbsp;eau reste un frein &agrave; l'expansion des cultures. L'organisme gestionnaire n'"accorde qu'un certain volume annuel par hectare", rappelle Jose Millan.


La récolte a démarré, dans le fracas des secoueurs mécaniques. Quand l'un attrape un tronc dans sa pince, en trois secondes, toutes les amandes tombent. "Aliment santé" à la mode de la mondialisation, l'amande transforme les campagnes en Espagne.


Le boom mondial de l'amande change le paysage en Espagne

Au terme d'un long d&eacute;bat en nouvelle lecture du projet de loi agriculture&nbsp;et alimentation, les d&eacute;put&eacute;s ont rejet&eacute; au petit matin l'ensemble des&nbsp; amendements visant &agrave; graver dans le texte l'engagement pr&eacute;sidentiel&nbsp;d'interdire la substance, "au plus tard dans trois ans".&nbsp;Le scrutin le plus serr&eacute; a port&eacute; sur un amendement du "marcheur"&nbsp;Fran&ccedil;ois-Michel Lambert, rejet&eacute; par 42 voix contre 35, les autres amendements,&nbsp;d&eacute;fendus notamment par l'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho ou les&nbsp;Insoumis &eacute;tant rejet&eacute;s plus largement.&nbsp;Tous ces amendements avaient le soutien de l'ensemble de la gauche,&nbsp;plaidant pour un "signal fort" sur ce sujet.En mai, lors de la premi&egrave;re lecture du texte, des d&eacute;put&eacute;s, y compris&nbsp;certains "marcheurs", avaient d&eacute;j&agrave; plaid&eacute; en vain pour sanctuariser dans la&nbsp;loi l'engagement pr&eacute;sidentiel. Ils avaient eu le soutien de Nicolas Hulot,&nbsp;alors ministre de l'Ecologie.&nbsp;Comme au printemps, le ministre de l'Agriculture St&eacute;phane Travert s'est&nbsp;oppos&eacute; aux amendements mettant en avant la "m&eacute;thode" du gouvernement: "task&nbsp;force", mobilisation de la recherche pour d&eacute;velopper des solutions&nbsp;agronomiques, mission parlementaire...<h2>"canc&eacute;rig&egrave;ne&nbsp;probable"</h2>"La position de la France est d&eacute;sormais connue", et "nous souhaitons &ecirc;tre&nbsp;au rendez-vous dans les trois ans" pour "r&eacute;pondre &agrave; l'objectif pr&eacute;sidentiel,&nbsp;mais surtout &agrave; la demande de la population", a-t-il affirm&eacute;.&nbsp;Il a obtenu l'appui du rapporteur Jean-Baptiste Moreau (LREM) pour qui&nbsp;inscrire l'engagement dans la loi sur cette substance jug&eacute;e "canc&eacute;rig&egrave;ne&nbsp;probable" par l'Organisation mondiale de la sant&eacute; (OMS) "ne sert &agrave; rien".&nbsp;M. Moreau s'est aussi appuy&eacute; sur les d&eacute;clarations de Matthieu Orphelin&nbsp;(LREM), un des fers de lance du combat contre le glyphosate en mai, qui avait&nbsp;expliqu&eacute; jeudi dans l'h&eacute;micycle avoir pris note de toutes les&nbsp;"avanc&eacute;es&nbsp;obtenues depuis" et ne pas vouloir "refaire le match".D'autres &eacute;lus LREM ont mis en avant&nbsp;"la responsabilisation des acteurs" et&nbsp;leur refus de voir l'opposition essayer de "pr&eacute;empter" l'engagement&nbsp;pr&eacute;sidentiel.&nbsp;"D&egrave;s lors que vous &ecirc;tes confiant dans la m&eacute;thode qui est la v&ocirc;tre, pourquoi&nbsp;refuser d'inscrire dans la loi?", a questionn&eacute; de son c&ocirc;t&eacute; Guillaume Garot&nbsp;(PS).&nbsp;"Si la France ressemblait &agrave; tous les engagements successifs pris par les&nbsp;pr&eacute;sidents, &ccedil;a serait le paradis", a ironis&eacute; de son c&ocirc;t&eacute; Fran&ccedil;ois Ruffin&nbsp;(LFI), son coll&egrave;gue Alexis Corbi&egrave;re promettant &agrave; la majorit&eacute; un "effet&nbsp;d&eacute;vastateur".&nbsp;Les d&eacute;put&eacute;s, ont adopt&eacute; dans la foul&eacute;e vers 5 heures du matin l'ensemble du&nbsp;projet de loi. Le texte reviendra en nouvelle lecture au S&eacute;nat le 25&nbsp;septembre, marquant le d&eacute;but de la session extraordinaire &agrave; la chambre haute.


Nouveau débat enflammé à l'Assemblée sur le glyphosate, mais résultat inchangé: l'interdiction de l'herbicide controversé d'ici trois ans ne sera pas inscrite dans la loi, ont décidé les députés dans la nuit de vendredi à samedi.


Glyphosate: l'Assemblée rejette à nouveau l'interdiction dans la loi

"Chez nous, des r&eacute;serves destin&eacute;es &agrave; stocker l'eau pendant l'hiver, pour&nbsp;l'utiliser en &eacute;t&eacute;, ont &eacute;t&eacute; construites il y a 13 ans mais n'ont pu servir&nbsp;qu'une seule ann&eacute;e, car nous devons faire face chaque ann&eacute;e &agrave; des recours en&nbsp;justice d'associations locales", explique &agrave; l'AFP Luc Servant, pr&eacute;sident d'une&nbsp;chambre d'agriculture en Charente Maritime.&nbsp;"Il y a des conflits d'usage de plus en plus forts sur la question de&nbsp;l'eau" en France, confirme Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat&nbsp;Conf&eacute;d&eacute;ration paysanne, "dans certaines r&eacute;gions, on ne peut plus avoir de&nbsp;l'eau pour tout le monde".&nbsp;En Charente cet &eacute;t&eacute;, les r&eacute;serves &eacute;taient "pleines d'eau" et "pas&nbsp;utilisables" apr&egrave;s des interdictions obtenues en justice par des associations,&nbsp;confie M. Servant. Tout pr&egrave;s, les cultures grillaient."Il n'y a aujourd'hui en France pas un seul projet de bassin ou de retenue&nbsp;d'eau sans recours d'associations locales, c'est une bataille dont on n'entend&nbsp;gu&egrave;re parler, car elle se passe dans les tribunaux en r&eacute;gions, mais c'est une&nbsp;bataille", r&eacute;sume Arnaud Gauffier, responsable des questions d'agriculture&nbsp;pour l'association de d&eacute;fense de l'environnement WWF France.Le minist&egrave;re de l'Agriculture vient de publier les comptes de la&nbsp;s&eacute;cheresse: la production fran&ccedil;aise de ma&iuml;s a chut&eacute; de 12,6% en 2018, celle de&nbsp; bl&eacute; de 5,5%, et celle de tournesol de 22,5%. Ce qui met &agrave; mal les tr&eacute;soreries&nbsp;d&eacute;j&agrave; basses des exploitations agricoles.&nbsp;La FNSEA,&nbsp;demande une "politique active et ambitieuse du stockage de l'eau". Nombre de&nbsp;ses adh&eacute;rents m&egrave;nent campagne sur les r&eacute;seaux sociaux pour expliquer le besoin&nbsp;accru de r&eacute;serves d'eau, pomp&eacute;e l'hiver pour l'irrigation estivale.<h2>Irrigation, un "gros mot"</h2>En France, la surface irrigu&eacute;e (1,6 million d'hectares) repr&eacute;sente moins de&nbsp;6% de la surface agricole utile, selon Claude Cochonneau, qui pr&eacute;side&nbsp;l'association des chambres d'agriculture. Avec des situations tr&egrave;s diff&eacute;rentes&nbsp;selon les r&eacute;gions, le bassin d'irrigation Adour-Garonne &eacute;tant le plus tendu.&nbsp;"Sur ma propri&eacute;t&eacute;, j'ai la chance d'avoir de l'eau, je fais des +retenues&nbsp;collinaires+, qui se remplissent l'hiver et qu'on utilise en &eacute;t&eacute;", explique&nbsp;Raymond Girardi, qui produit des c&eacute;r&eacute;ales et des fruits dans le&nbsp;Lot-et-Garonne, et qui est vice-pr&eacute;sident du syndicat agricole Modef."Chez moi, le mot irrigation fait figure de gros mot, on ne peut m&ecirc;me pas&nbsp;en parler sinon on risque d'&ecirc;tre pendu en place publique" plaisante, comme en&nbsp;&eacute;cho, Jean-Guillaume Hannequin, agriculteur et &eacute;leveur dans la Meuse. Dans son&nbsp;viseur, les militants &eacute;cologistes, tr&egrave;s remont&eacute;s dans le d&eacute;partement o&ugrave; ils&nbsp;s'opposent aussi au site d'enfouissement de d&eacute;chets nucl&eacute;aires de Bure.&nbsp;C'est surtout l'opposition zadiste au projet de barrage de Sivens dans le&nbsp;Tarn, marqu&eacute;e par le d&eacute;c&egrave;s en 2014 du jeune militant R&eacute;mi Fraisse tu&eacute; par une&nbsp;grenade lanc&eacute;e par un gendarme, qui a cristallis&eacute; les oppositions. La retenue&nbsp;d'eau abandonn&eacute;e devait irriguer la vall&eacute;e du Tescou.Soucieuses d'&eacute;conomiser une pr&eacute;cieuse ressource et de pr&eacute;server la&nbsp;biodiversit&eacute; des fragiles zones humides, les associations accusent surtout la&nbsp;culture du ma&iuml;s, plus utilis&eacute; pour le b&eacute;tail, les bio-carburants et la&nbsp;m&eacute;thanisation que pour nourrir les humains."D&egrave;s la floraison en juin, nous sommes choqu&eacute;s de voir toute cette eau&nbsp;asperg&eacute;e avec des syst&egrave;mes qui cr&eacute;ent beaucoup d'&eacute;vaporation alors que les&nbsp;rivi&egrave;res sont &agrave; sec", d&eacute;plore aupr&egrave;s de l'AFP Sylvain Angerand, des Amis de la&nbsp;Terre.Arnaud Gauffier met en cause l'attitude de l'Etat: en Charente-Maritime,&nbsp;sur un projet de construction de 21 r&eacute;serves d'eau, le commissaire enqu&ecirc;teur&nbsp;avait &eacute;mis un avis d&eacute;favorable, et le Pr&eacute;fet est "pass&eacute; outre" cet &eacute;t&eacute;. "Si on&nbsp;continue &agrave; multiplier les bassines, on va vers de plus en plus de conflits&nbsp;d'usage", pr&eacute;dit-il.<h2>Adapter les territoires ou les productions?</h2>Un rapport du Conseil G&eacute;n&eacute;ral de l'Alimentation et de l'Agriculture&nbsp;(CGAAER) de juin 2017 tente de d&eacute;passionner le d&eacute;bat, en affirmant que la&nbsp;France est "tr&egrave;s heureusement pourvue en eau par la nature" et dispose d'une&nbsp;"irrigation peu consommatrice dont l'efficience a beaucoup progress&eacute;".&nbsp;Selon ce rapport, le volume d'eau moyen pr&eacute;lev&eacute; en France pour les cultures&nbsp;irrigu&eacute;es (1.700 m3/hectare et par an) est "bien plus faible que les 4.800&nbsp;m3/ha/an observ&eacute;s en Espagne et en Italie, ou que la moyenne observ&eacute;e dans&nbsp;l'UE (4.000 m3)".Face au risque d'aridification dans le sud, et de "m&eacute;diterran&eacute;isation" des&nbsp;zones interm&eacute;diaires comprises entre les Charentes et l'Alsace, le rapport&nbsp;plaide pour un assouplissement des politiques publiques autour de&nbsp;l'irrigation. Cet automne, le deuxi&egrave;me volet des Assises de l'eau, lanc&eacute;es par&nbsp;le gouvernement, devrait se pencher sur le dossier.&nbsp;"Il faut sortir de la crispation Sivens et mettre en place des projets&nbsp;d'irrigation de territoire par consensus, pour s&eacute;curiser nos exploitations",&nbsp;plaide M. Servant.&nbsp;"L'id&eacute;e qu'il faudrait adapter les territoires au changement climatique&nbsp;revient en force, alors qu'il vaudrait mieux adapter les productions&nbsp;agricoles, changer les cultures principales dans certains endroits, abandonner&nbsp;le ma&iuml;s et lancer des cultures moins gourmandes en eau" r&eacute;torque Arnaud&nbsp;Gauffier du WWF.Plus facile &agrave; dire qu'&agrave; faire quand des fili&egrave;res de production enti&egrave;res&nbsp;(trituration, huileries, amidonnerie, &eacute;thanol) sont b&acirc;ties autour du ma&iuml;s.&nbsp;Le WWF et la Conf&eacute;d&eacute;ration paysanne se retrouvent au moins sur le besoin&nbsp;d'&eacute;volution des productions: moins de ma&iuml;s, plus de mara&icirc;chage,&nbsp;d'arboriculture et de fourrage, avec un accompagnement des agriculteurs via la&nbsp;Politique agricole commune (PAC) europ&eacute;enne.


Dans les champs, la terre est poudreuse, les semis ont du mal à germer. Après la sécheresse estivale, beaucoup d'agriculteurs réclament de pouvoir irriguer prairies et cultures, mais se heurtent au blocage des associations environnementales. La guerre de l'eau a commencé.


Après la sécheresse, la guerre de l'eau

"J'ai toujours &eacute;t&eacute; &eacute;videmment pour la sortie de ce produit dans les trois&nbsp;ans. C'est l'engagement qui a &eacute;t&eacute; pris par le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique, et&nbsp;il sera tenu", a d&eacute;clar&eacute; Fran&ccedil;ois de Rugy sur RMC et BFMTV.&nbsp;"J'en ai parl&eacute; avec le ministre de l'Agriculture, qui est le premier membre&nbsp;du gouvernement que j'ai rencontr&eacute; pour travailler ensemble, notamment sur ce&nbsp;sujet", a-t-il ajout&eacute;.&nbsp;Le ministre de la Transition &eacute;cologique a pr&eacute;cis&eacute; que cet engagement serait&nbsp;tenu "en discutant avec toutes les fili&egrave;res, pour qu'elles puissent&nbsp;elles-m&ecirc;mes trouver des solutions, qui sont un peu diff&eacute;rentes selon les&nbsp;fili&egrave;res".L'UE a prolong&eacute; en novembre 2017 pour cinq ans la licence du glyphosate,&nbsp;herbicide controvers&eacute; accus&eacute; par certains de provoquer des cancers.&nbsp;Emmanuel Macron avait imm&eacute;diatement assur&eacute; que la France restait d&eacute;termin&eacute;e&nbsp;&agrave; en sortir en trois ans, position d&eacute;fendue par le ministre de la Transition&nbsp;&eacute;cologique d'alors, Nicolas Hulot, contre son coll&egrave;gue de l'Agriculture&nbsp;St&eacute;phane Travert qui plaidait pour cinq &agrave; sept ans.&nbsp;Mais depuis, la possibilit&eacute; de d&eacute;rogations a &eacute;t&eacute; annonc&eacute;e, et les d&eacute;put&eacute;s&nbsp;ont rejet&eacute; un amendement, publiquement soutenu par Nicolas Hulot, visant &agrave;&nbsp;inscrire dans la loi l'interdiction du pesticide.En juin, Fran&ccedil;ois de Rugy, alors pr&eacute;sident LREM de l'Assembl&eacute;e nationale,&nbsp;avait estim&eacute; qu'inscrire dans la loi la sortie du glyphosate d'ici 2021 aurait&nbsp;&eacute;t&eacute; "un message plus clair".


L'engagement pris par le président de la République Emmanuel Macron de sortir en trois ans du glyphosate, herbicide controversé, "sera tenu", a affirmé mercredi le nouveau ministre de la Transition écologique François de Rugy.


Rugy: l'engagement de sortie du glyphosate en trois ans "sera tenu"

Leur amendement, rejet&eacute; au printemps, "a contribu&eacute; &agrave; ce que le d&eacute;bat&nbsp;politique se porte sur les concr&eacute;tisations de cet engagement pr&eacute;sidentiel,&nbsp;r&eacute;affirm&eacute; depuis", a soulign&eacute; jeudi dans l'h&eacute;micycle Matthieu Orphelin. Il est&nbsp;l'un des fers de lance du combat contre cet herbicide jug&eacute; "canc&eacute;rig&egrave;ne&nbsp;probable" par l'Organisation mondiale de la sant&eacute;, avec une quarantaine&nbsp;d'autres&nbsp;"marcheurs".&nbsp;Dix autres d&eacute;put&eacute;s LREM, Fran&ccedil;ois-Michel Lambert en t&ecirc;te, ont cependant&nbsp;d&eacute;pos&eacute; pour cette nouvelle lecture du projet de loi un amendement pour faire&nbsp;interdire cette substance, principe actif du Roundup de Monsanto, "&agrave; compter&nbsp;du 1er juillet 2021".M. Orphelin a expliqu&eacute; lui ne pas vouloir "refaire le match", mettant en&nbsp;avant "les avanc&eacute;es obtenues", dont un plan d'actions "avec des mesures&nbsp;nouvelles et embl&eacute;matiques", tout en saluant le travail accompli sur ce sujet&nbsp;par l'ex-ministre de l'Environnement Nicolas Hulot, dont il est un proche.&nbsp;Appuy&eacute; par une tribune des membres LREM de la commission du D&eacute;veloppement&nbsp;durable, il a n&eacute;anmoins promis qu'en cas d'absence d'avanc&eacute;es, une proposition&nbsp;de loi serait d&eacute;pos&eacute;e.&nbsp;Ex-pr&eacute;sident du groupe LREM, Richard Ferrand avait propos&eacute; en juin la&nbsp;constitution d'une mission parlementaire sur le&nbsp;glyphosate, pour&nbsp;"s'assurer de&nbsp;la progression des travaux n&eacute;cessaires" afin de trouver des alternatives &agrave; cet&nbsp;herbicide. Elle devrait d&eacute;buter ses travaux le 27 septembre, selon une source&nbsp;parlementaire.&nbsp;De son c&ocirc;t&eacute;, l'ex-ministre socialiste de l'&Eacute;cologie Delphine Batho&nbsp;(aujourd'hui non-inscrite) a exhort&eacute; ses coll&egrave;gues &agrave; "voter l'interdiction du&nbsp;glyphosate", d&eacute;plorant une m&eacute;thode "factice" du gouvernement qui fait "porter&nbsp;le fardeau des pesticides et du&nbsp;glyphosate&nbsp;au monde agricole".&nbsp;L'&eacute;lue des Deux-S&egrave;vres, qui d&eacute;fendra un amendement sur ce sujet, a ajout&eacute;&nbsp;que dans le combat sur les n&eacute;onicotino&iuml;des, ces insecticides "tueurs&nbsp;d'abeilles", "on a entendu les m&ecirc;mes arguments", notant qu'aujourd'hui avec&nbsp;leur interdiction en France "tous se r&eacute;jouissent".&nbsp;Le ministre de l'Agriculture St&eacute;phane Travert a rappel&eacute; jeudi le choix du&nbsp;gouvernement de "faire confiance &agrave; l'ensemble de la fili&egrave;re" en maintenant&nbsp;l'engagement de campagne du pr&eacute;sident Emmanuel Macron, de la sortie du&nbsp;glyphosate&nbsp;en trois ans, qui "sera tenu".&nbsp;


Plusieurs députés de la majorité, qui avaient réclamé en vain en mai de graver dans la loi la sortie du glyphosate en 2021, ont affirmé jeudi qu'ils n'entendaient pas "refaire le match", avec le retour du projet de loi agriculture et alimentation à l'Assemblée. 


Glyphosate: une part des députés LREM ne veut pas "refaire le match" à  l'Assemblée

Mieux r&eacute;mun&eacute;rer les producteurs pour assurer la p&eacute;rennit&eacute; des exploitations, pr&eacute;server les capacit&eacute;s de production de la &laquo;&nbsp;ferme France&nbsp;&raquo; et au-del&agrave; garantir la souverainet&eacute; alimentaire de notre pays&nbsp;: l'&eacute;tat d'esprit de la future loi n'a pas vari&eacute; d'un iota depuis ses origines, c'est &agrave; dire le 20 juillet 2017 et le lancement des &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation (EGA). Si l'adoption du texte a achopp&eacute; en commission mixte paritaire le 10 juillet dernier, l'urgence de r&eacute;former les relations commerciales tripartites entre producteurs, transformateurs et distributeurs ne s'est pas d&eacute;mentie. La hausse des co&ucirc;ts des mati&egrave;res premi&egrave;res et les baisses concomitantes des productions fourrag&egrave;res pour cause de s&eacute;cheresse vont immanquablement peser sur les co&ucirc;ts de production de toutes les fili&egrave;res &eacute;levage. Une donn&eacute;e conjoncturelle qu'il serait de bon aloi d'int&eacute;grer dans les futures n&eacute;gociations commerciales s'ouvrant en novembre prochain.&nbsp;&laquo;&nbsp;Au lancement des &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux en juillet 2017, le leader de la grande distribution, Leclerc, pesait 21 % du march&eacute;. Un an plus tard, il &eacute;tait d&eacute;tr&ocirc;n&eacute; par l'alliance entre Carrefour et Syst&egrave;me U, qui p&egrave;se 34 % du march&eacute;&nbsp;&raquo;, pointe Christiane Lambert, pr&eacute;sidente de la FNSEA. Le contraste entre la fragilit&eacute; pour ne pas dire la pr&eacute;carit&eacute; des &eacute;leveurs d'un c&ocirc;t&eacute;, et la superpuissance des centrales d'achat, est on ne peut plus saisissant. &laquo;&nbsp;Il existe une bonne quinzaine de produits, dont les laits infantiles par exemple, pour lesquels deux marques d&eacute;tiennent plus de 70 % du march&eacute;&nbsp;&raquo;, rappelle, &agrave; qui veut l'entendre, Claude Risac, directeur des relations ext&eacute;rieures du Groupe Casino. Eh oui&nbsp;: la grande distribution a aussi ses probl&egrave;mes&nbsp;: supr&eacute;matie des grandes marques, &eacute;rosion des ventes en hypermarch&eacute;, d&eacute;veloppement de la restauration hors foyer, concurrence des drive et autres nouvelles formes de commerce, en attendant la m&eacute;t&eacute;orite Amazon.<h2>Indicateurs de co&ucirc;ts de production et droit de la concurrence&nbsp;</h2>A d&eacute;faut de r&eacute;&eacute;quilibrer les forces en pr&eacute;sence (437&nbsp;000 exploitations, 18&nbsp;000 entreprises agroalimentaires, 4 centrales d'achat), la future loi pour l'&eacute;quilibre des relations commerciales a pour ambition de remettre un peu d'argent au pot (de terre). &laquo;&nbsp;Retrouver du prix dans un univers mondialis&eacute;, ce n'est pas facile&nbsp;&raquo;, conc&egrave;de Olivier Allain, &eacute;leveur et ancien coordinateur des EGA. &laquo;&nbsp;R&eacute;unir producteurs, transformateurs et distributeurs, c'est fragile mais coh&eacute;rent&nbsp;&raquo;. Comment&nbsp;cesser de d&eacute;truire de la valeur, au seul d&eacute;triment des premiers&nbsp;? En inversant la construction du prix via des indicateurs de co&ucirc;ts de production, en luttant contre les prix abusivement bas, en relevant le seuil de revente &agrave; perte (SRP), en encadrant les promotions, en facilitant la r&eacute;ouverture des n&eacute;gociations en cas de fortes variations, en renfor&ccedil;ant m&eacute;diation et sanctions et enfin en &eacute;largissant les missions des interprofessions. Ces mesures &eacute;tayeront les articles de la prochaine loi. La FNSEA escompte un vote le 2 octobre et une mise en application &agrave; compter du 15 octobre, ordonnances SRP et promotions incluses. De quoi passer aux exercices pratiques d&egrave;s l'entame des n&eacute;gociations. Ou au crash-test selon les points de vue. Pourquoi ne pas soumettre le beurre &agrave; l'exercice&nbsp;? Car au sein m&ecirc;me de la profession, la port&eacute;e de la loi interroge. &laquo;&nbsp;Toute transformation commence par une transformation mentale&nbsp;&raquo;, plaide Christian Couilleau, directeur g&eacute;n&eacute;ral du groupe coop&eacute;ratif Even (C&ocirc;tes d'Armor). Poursuivant&nbsp;: &laquo;&nbsp;la d&eacute;marche est courageuse, mais quid des fili&egrave;res exportatrices et des produits import&eacute;s&nbsp;plus comp&eacute;titifs ?&raquo; Serge Le Bartz, pr&eacute;sident du groupe coop&eacute;ratif D'Aucy (Morbihan), pointe &laquo;&nbsp;le droit de la concurrence, tr&egrave;s contraignant et tr&egrave;s brutal. Qui prendra le risque d'encourir une plainte avec la mise en place des indicateurs de co&ucirc;ts de production&nbsp;? Et que signifie un indicateur moyen vis &agrave; vis d'un jeune agriculteur endett&eacute; ou d'un producteur en fin de carri&egrave;re&nbsp;? La loi ent&eacute;rine une prise de conscience des acteurs mais ce n'est qu'un d&eacute;but &raquo;.&nbsp;<h2>Prix pivot&nbsp;</h2>Les indicateurs de co&ucirc;ts de production cristallisent un certain nombre de critiques. L'&Eacute;tat se d&eacute;charge de toute intervention et renvoie les interprofessions &agrave; leurs responsabilit&eacute;s, en les sommant d'&eacute;tablir les indicateurs, avec l'appui de l'Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) et de FranceAgriMer, mais pas avec leur caution. La nuance est importante du point du vue du r&ocirc;le de l'Etat. &laquo;&nbsp;Fin juin et d&eacute;but juillet, la F&eacute;d&eacute;ration du commerce et de la distribution a bloqu&eacute; les discussions sur l'&eacute;tablissement des co&ucirc;ts de production en lait et en viande&nbsp;&raquo;, souligne Christiane Lambert.&nbsp;&laquo;&nbsp;Cons&eacute;quence&nbsp;: chaque enseigne est repartie chez elle et ce sont les indicateurs maison qui pr&eacute;valent&nbsp;&raquo;. La pr&eacute;sidente de la FNSEA, qui nie toute vell&eacute;it&eacute; d'&eacute;conomie administr&eacute;e, fustige au passage le r&ocirc;le de l'ex&eacute;cutif, qui s'est invit&eacute; dans la navette parlementaire qui voguait dans le m&ecirc;me sens jusque-l&agrave;, c'est &agrave; dire celui de la primaut&eacute; de l'OFPM et de FranceAgriMer. La FNSEA veut tout de m&ecirc;me y croire. &laquo;&nbsp;J'entends les critiques et remarques dont celle concernant la variabilit&eacute; d'une exploitation &agrave; l'autre&nbsp;&raquo;, d&eacute;clare Christiane Lambert. &laquo;&nbsp;Mais si l'on parvient &agrave; d&eacute;finir un prix pivot auquel seront vendus, 40%, 50% ou 60% des volumes livr&eacute;s, cela constituera une assurance dans la dur&eacute;e et un amortisseur de volatilit&eacute; pour les agriculteurs&nbsp;&raquo;.<h2>SRP et promotions&nbsp;</h2>Les indicateurs de co&ucirc;ts de production doivent par ailleurs servir d'&eacute;talon aux pratiques de prix abusivement bas. Autres mesures visant &agrave; restaurer la valeur&nbsp;: relever de 10 % le seuil de revente &agrave; perte (SRP) et limiter les promotions &agrave; 34 % en valeur et 25 % en volume. Encore faudra-t-il que le l&eacute;gislateur se donne les moyens (et la volont&eacute;) de contr&ocirc;ler toute cette m&eacute;canique. &laquo;&nbsp;Il arrive que les producteurs r&eacute;clament des promotions pour pouvoir &eacute;couler leurs produits&nbsp;&raquo;, rappelle Claude Risac, &laquo;&nbsp;Et sur des produits tels que le Champagne ou le foie gras, ce sont les consommateurs qui les attendent d&egrave;s le d&eacute;but des ventes de fin d'ann&eacute;e&nbsp;&raquo;. Ces deux mesures devraient n&eacute;anmoins produire leurs effets et mettre fin &agrave; certaines pratiques jusqu'au-boutistes. &laquo;&nbsp;Non sans faire poindre un risque d'inflation&nbsp;&raquo;, rel&egrave;ve St&eacute;phane Turolla, charg&eacute; de recherche &agrave; l'INRA Agrocampus Ouest, co-auteur d'un rapport sur les effets de la LME command&eacute; en 2016 par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Le chercheur avait d&eacute;montr&eacute; que la loi LME avait induit une baisse des prix des grandes marques d'environ 2,5 %, flattant le pouvoir d'achat des consommateurs. Le Pr&eacute;sident Emmanuel Macron assume visiblement le risque d'inflation inh&eacute;rent au rel&egrave;vement du SRP et &agrave; l'encadrement des promotions. Et si, en plus, l'Autorit&eacute; de la concurrence se mettait &agrave; regarder d'un peu plus pr&egrave;s ces alliances entre centrales, susceptibles ici ou l&agrave; de contrevenir &agrave; la loi sur certaines familles de produits&nbsp;? &laquo;&nbsp;Ce n'est pas &agrave; exclure&nbsp;&raquo;, indique St&eacute;phane Turolla. Bruxelles pourrait aussi faire un geste sur le droit de la concurrence, cette &eacute;p&eacute;e de Damocl&egrave;s qui hache menu endives et endiviers mais que n'indispose pas l'indigeste concentration de la distribution.&nbsp;&laquo;&nbsp;Bruxelles travaille &agrave; l'&eacute;laboration d'une directive destin&eacute;e &agrave; lutte contre les pratiques d&eacute;loyales&nbsp;&raquo;, croit savoir Christiane Lambert, qui veut y voir un signe avant-coureur de la juste cause men&eacute;e par la France via le projet de loi alimentation.<h2>Tous &agrave; table&nbsp;</h2>Outre les relations commerciales, ce dernier renferme par ailleurs un volet sur la d&eacute;livrance &laquo;&nbsp;d'une alimentation, saine, durable et accessible&nbsp;&raquo;. O&ugrave; il est question de bien-&ecirc;tre animal, de r&eacute;duction d'usage et d'impact des produits phytosanitaires, de lutte contre le gaspillage dans l'industrie et la distribution et enfin de mont&eacute;e en gamme de la restauration collective, dont on se demande au passage qui va la payer (voir encadr&eacute;). Si producteurs, transformateurs et distributeurs se mettent &agrave; table, l'&Eacute;tat et les Collectivit&eacute;s, dans leurs cantines hospitali&egrave;res et scolaires, vont devoir abattre leur carte et d&eacute;voiler leurs nouveaux menus. Vive la rentr&eacute;e parlementaire.<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 50 % de produits sous signes de qualit&eacute; dont 25 % de produits bio&nbsp;: tel est l&#039;un des objectifs affich&eacute;s par la loi pour l&#039;&eacute;quilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation, saine, durable et accessible. Question&nbsp;: comment l&#039;Etat et les Collectivit&eacute;s vont-ils payer le juste prix de tels produits, sachant que le premier coupe r&eacute;guli&egrave;rement mais s&ucirc;rement les vivres des seconds&nbsp;? Qui va payer, sachant que le prix d&#039;un repas &agrave; trois composants est actuellement de 1,04 &euro; &agrave; l&#039;h&ocirc;pital et de 1,8 &euro; eu coll&egrave;ge et que 3,7 milliards de repas annuels sont en jeu&nbsp;? L&#039;heure de v&eacute;rit&eacute; pour l&#039;Etat, les Collectivit&eacute;s, les familles, les citoyens-consommateurs.
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La tenue du Space coïncide avec le retour de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire. Si producteurs, transformateurs et distributeurs se mettent à table, l’État et les Collectivités, dans leurs cantines hospitalières et scolaires, vont devoir abattre leur carte et dévoiler leurs nouveaux menus. Vive la rentrée (parlementaire).


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