La biodiversit&eacute;&nbsp;"tr&egrave;s sinc&egrave;rement, tout le monde s'en fiche, &agrave; part&nbsp;quelques uns", s'&eacute;tait emport&eacute; en mars le ministre de la Transition&nbsp;&eacute;cologique, avouant devant les d&eacute;put&eacute;s sa "honte" de la responsabilit&eacute; des&nbsp;hommes dans la disparition de la faune et de la flore de la plan&egrave;te. Vendredi &agrave; Marseille, l'ancien militant doit lancer sa strat&eacute;gie nationale&nbsp;de mobilisation pour la biodiversit&eacute;, qui doit aboutir en juillet, apr&egrave;s&nbsp;consultations, &agrave; un plan pour prot&eacute;ger un patrimoine fran&ccedil;ais particuli&egrave;rement&nbsp;riche, avec plus de 16.500 esp&egrave;ces end&eacute;miques (&agrave; 4/5e en outre-mer). "L'id&eacute;e est que la France prenne sa part de responsabilit&eacute;, qu'on prot&egrave;ge&nbsp;les &eacute;cosyst&egrave;mes, qu'on arr&ecirc;te d'empoisonner la nature, qu'on arr&ecirc;te&nbsp;d'artificialiser les sols", a-t-il expliqu&eacute; cette semaine, &eacute;voquant "un&nbsp;certain nombre d'outils r&eacute;glementaires".&nbsp;&nbsp;<h2>"sujet majeur"</h2>L'artificialisation des sols a fait perdre depuis 2006 &agrave; l'agriculture et&nbsp;aux milieux naturels une surface &eacute;quivalente au d&eacute;partement de la&nbsp;Seine-et-Marne, selon l'Observatoire national de la biodiversit&eacute;. Si sur ce "sujet majeur", le futur plan dessin&eacute; d'ici l'&eacute;t&eacute; ne contient&nbsp;"rien ou des choses insuffisantes, ou sans moyen, ce serait un probl&egrave;me", a&nbsp;comment&eacute; Jean-David Abel, de l'ONG France Nature Environnement. La FNE, comme d'autres associations, r&eacute;clame &eacute;galement des r&eacute;formes du&nbsp;mod&egrave;le agricole, notamment la r&eacute;duction de l'utilisation des pesticides,&nbsp;n&eacute;fastes pour les insectes et par r&eacute;percussion pour les oiseaux qui s'en&nbsp;nourrissent. En mars, une &eacute;tude choc du CNRS et du Mus&eacute;um d'histoire naturelle avait&nbsp;ainsi montr&eacute; un d&eacute;clin "vertigineux" des oiseaux des campagnes: -60% de&nbsp;moineaux friquet en 10 ans, moins un tiers d'alouettes des champs en 15 ans...<h2>"Du discours aux actes"</h2>"C'est le r&eacute;v&eacute;lateur d'une situation extr&ecirc;mement grave, qui in fine met en&nbsp;p&eacute;ril non seulement la cha&icirc;ne alimentaire mais sans doute aussi la pr&eacute;sence de&nbsp;l'esp&egrave;ce humaine sur la plan&egrave;te", a d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP Micha&euml;l Weber, pr&eacute;sident&nbsp;de la F&eacute;d&eacute;ration des parcs naturels r&eacute;gionaux de France.&nbsp;&nbsp; "Il est urgentissime d'agir aujourd'hui avec des politiques volontaristes",&nbsp;a insist&eacute; l'&eacute;lu local de Moselle, qui a lanc&eacute; r&eacute;cemment avec d'autres&nbsp;responsables d'espaces prot&eacute;g&eacute;s un "cri d'alarme" pour passer "du discours aux&nbsp;actes". Mais alors que certaines mesures r&eacute;clam&eacute;es empi&egrave;tent sur d'autres&nbsp;minist&egrave;res, certains s'interrogent sur les marges de manoeuvre de Nicolas&nbsp;Hulot qui a relanc&eacute; cette semaine les sp&eacute;culations sur son avenir au&nbsp;gouvernement en annon&ccedil;ant qu'il ferait le point cet &eacute;t&eacute; sur sa capacit&eacute; &agrave;&nbsp;mettre en place la "transformation soci&eacute;tale" qu'il souhaite.&nbsp;&nbsp; Si son minist&egrave;re "travaille avec les diff&eacute;rentes parties prenantes, monde&nbsp;agricole, ONG, et qu'il n'a pas les arbitrages au niveau du gouvernement, le&nbsp;ministre ne pourra rien annoncer, ni au niveau des moyens ni des ambitions&nbsp;concr&egrave;tes", a not&eacute; Jean-David Abel.&nbsp;&nbsp;<h2>Loup et ours</h2>Sans attendre le plan, Nicolas Hulot s'est pench&eacute; depuis un an au chevet de&nbsp;deux esp&egrave;ces embl&eacute;matiques: le loup et l'ours. Il a notamment r&eacute;cemment&nbsp;annonc&eacute; la r&eacute;introduction d'ici la fin de l'ann&eacute;e de deux nouveaux&nbsp;plantigrades dans les Pyr&eacute;n&eacute;es, d&eacute;cision attendue depuis des ann&eacute;es par les&nbsp;ONG mais d&eacute;nonc&eacute;e par les &eacute;leveurs. Plus largement, le ministre voudrait "placer dans le radar de nos soci&eacute;t&eacute;s&nbsp;l'enjeu biodiversit&eacute; au m&ecirc;me niveau que l'enjeu climatique", parce qu'"on ne&nbsp;gagnera pas l'un sans l'autre". Alors que certains observateurs regrettent que la biodiversit&eacute; ait &eacute;t&eacute; un&nbsp;peu laiss&eacute;e de c&ocirc;t&eacute; face climat, une r&eacute;union majeure de l'ONU est pr&eacute;vue en&nbsp;Chine sur le sujet en 2020. Dans cette optique, la France esp&egrave;re faire entendre sa voix gr&acirc;ce au sommet&nbsp;du G7 qu'elle pr&eacute;sidera en 2019. Et peut-&ecirc;tre en 2020 au congr&egrave;s de l'Union&nbsp;internationale pour la conservation de la nature (UICN), connue pour sa liste&nbsp;rouge des esp&egrave;ces menac&eacute;es: Marseille est la seule ville candidate pour&nbsp;l'organiser.


Nature empoisonnée, sols bétonnés, hécatombe d'abeilles ou d'oiseaux... Nicolas Hulot présente vendredi des pistes pour tenter de préserver le monde du vivant et mobiliser autour d'une biodiversité en danger qui mérite un "sursaut d'indignation".


Hulot tente de provoquer un "sursaut" pour sauver la biodiversité

Sans m&ecirc;me attendre cette d&eacute;cision de la justice europ&eacute;enne, l'UE avait&nbsp;d&eacute;cid&eacute; fin avril d'&eacute;largir cette premi&egrave;re interdiction portant sur les trois&nbsp;substances --clothianidine, thiam&eacute;thoxame et imidaclopride-- &agrave; toutes les&nbsp;cultures en plein champ et non plus seulement aux cultures sous serre.&nbsp;&nbsp; En 2013, l'UE avait dans un premier temps impos&eacute; des restrictions d'usage.&nbsp;Les deux g&eacute;ants des pesticides dont les produits &eacute;taient directement&nbsp;concern&eacute;s, le Suisse Syngenta et l'Allemand Bayer, demandaient l'annulation de&nbsp;cette d&eacute;cision, le premier r&eacute;clamant &eacute;galement une indemnit&eacute; d'au moins 368&nbsp;millions d'euros. Le moratoire partiel s'appliquait aux cultures qui attirent les abeilles&nbsp;(comme le ma&iuml;s, le colza ol&eacute;agineux ou le tournesol) sauf quelques exceptions.&nbsp;&nbsp; Le Tribunal a rejet&eacute; "dans leur int&eacute;gralit&eacute;" les recours de Bayer et&nbsp;Syngenta. Il se base sur des &eacute;tudes qui soulevaient des "pr&eacute;occupations" sur&nbsp;les conditions d'approbation des n&eacute;onicotino&iuml;des, alors que l'UE s'&eacute;tait dot&eacute;e&nbsp;de r&egrave;gles de protection des abeilles afin de sauvegarder leur r&ocirc;le de&nbsp;pollinisateurs pour la flore et les cultures arables. Une premi&egrave;re &eacute;valuation de l'Efsa, l'Agence europ&eacute;enne pour la s&eacute;curit&eacute; des&nbsp;aliments, avait d&eacute;clench&eacute; en 2013 les premi&egrave;res restrictions.&nbsp;&nbsp; L'agence, bas&eacute;e &agrave; Parme, a ensuite confirm&eacute; son opinion &agrave; la fin du mois de&nbsp;f&eacute;vrier cette ann&eacute;e, venant conforter la volont&eacute; de Bruxelles d'&eacute;largir&nbsp;l'interdiction. "Les risques constat&eacute;s par l'Efsa justifiaient la conclusion selon laquelle&nbsp;les trois substances en question ne satisfaisaient plus aux crit&egrave;res&nbsp;d'approbation", explique le Tribunal dans un communiqu&eacute;. Le principe de pr&eacute;caution permettait &eacute;galement d'agir dans ce cas pr&eacute;cis,&nbsp;ajoute-t-il.


Le Tribunal de l'Union européenne a confirmé jeudi les restrictions d'utilisation imposées en 2013 à trois néonicotinoïdes, des insecticides considérés comme nocifs pour les abeilles, qui étaient contestées par les fabricants Bayer et Syngenta.


Abeilles: la justice européenne confirme les restrictions d'utilisation de trois néonicotinoïdes

Une proposition de loi cr&eacute;ant ce fonds, d&eacute;pos&eacute;e en 2016, a &eacute;t&eacute; vot&eacute;e par le&nbsp;S&eacute;nat en f&eacute;vrier, mais depuis le processus est en suspens, aux portes de&nbsp;l'Assembl&eacute;e nationale, ont d&eacute;plor&eacute; ses promoteurs lors d'une conf&eacute;rence de&nbsp;presse. La s&eacute;natrice (PS) Nicole Bonnefoy, auteur du texte, a regrett&eacute; les propos,&nbsp;au S&eacute;nat, de la ministre de la Sant&eacute; Agn&egrave;s Buzyn sur les "connaissances&nbsp;insuffisantes" des liens entre pathologies et pesticides. "C'est inacceptable eu &eacute;gard &agrave; toutes les alertes d&eacute;j&agrave; lanc&eacute;es", a dit la&nbsp;s&eacute;natrice.&nbsp;&nbsp;Comme pour les victimes de l'amiante, un fonds d'indemnisation est la seule&nbsp;voie possible de r&eacute;paration des pr&eacute;judices, estiment Phyto-victimes et ses&nbsp;soutiens. "Aujourd'hui les agriculteurs peuvent b&eacute;n&eacute;ficier d'une petite r&eacute;paration,&nbsp;non int&eacute;grale, si un accident du travail est reconnu", dit le s&eacute;nateur&nbsp;&eacute;cologiste Bernard Jomier. "Pour ceux en lisi&egrave;re de champ, les familles, les&nbsp;voisins, rien! Il y a rupture du principe d'&eacute;galit&eacute;".&nbsp;&nbsp;Le gouvernement "souhaite une &eacute;volution du syst&egrave;me de maladie&nbsp;professionnelle et une am&eacute;lioration de l'indemnisation tout en poursuivant les&nbsp;recherches sur le lien entre expositions aux pesticides et sant&eacute;. Ces&nbsp;propositions, bien qu'indispensables, ne sont pas suffisantes", juge&nbsp;Phyto-victimes.&nbsp;&nbsp;Dans un rapport publi&eacute; en janvier, trois inspections d'Etat (Finances,&nbsp;Affaires sociales, Conseil g&eacute;n&eacute;ral de l'agriculture - CGAAER) jugent&nbsp;n&eacute;cessaire de mieux couvrir les victimes pr&eacute;sum&eacute;es et "recevable" la&nbsp;proposition s&eacute;natoriale. Le rapport en &eacute;value le co&ucirc;t entre 28 &agrave; 90 millions d'euros par an, que&nbsp;pourraient financer notamment l'Etat au titre de la solidarit&eacute; nationale et&nbsp;une hausse de la taxe sur les produits phytopharmaceutiques.&nbsp;&nbsp;Pour Paul Fran&ccedil;ois, agriculteur, pr&eacute;sident de Phyto-victimes, ce qui bloque&nbsp;cependant "ce n'est pas le co&ucirc;t". Selon lui, "on veut continuer de prot&eacute;ger les industriels, on veut que&nbsp;l'impact des pesticides sur la sant&eacute; des professionnels reste invisible. Car&nbsp;si demain un fonds est cr&eacute;&eacute;, on ne pourra plus dire qu'il n'y a pas de&nbsp;victimes et que les phyto-sanitaires ne sont pas dangereux".&nbsp;&nbsp;Il en appelle au pr&eacute;sident Emmanuel Macron: "en attaquant Monsanto, j'ai&nbsp;pris mes responsabilit&eacute;s. J'attends que le chef de gouvernement prenne les&nbsp;siennes", ajoute-t-il, se disant en attente d'un rendez-vous &agrave; l'Elys&eacute;e depuis&nbsp;trois mois.


L'association Phyto-victimes a accusé mardi le gouvernement d'"ambivalence", quand il prône une réduction des pesticides sans soutenir la mise en place d'un fonds d'indemnisation des victimes, notamment agriculteurs, financé par les fabricants.


Pesticides/indemnisations: des victimes interpellent le gouvernement

"Avec 58 demandes, contre une moyenne de moins de 10 dans l'UE, la France&nbsp;est championne des d&eacute;rogations" accord&eacute;es en Europe!, a twitt&eacute; l'&eacute;lu&nbsp;socialiste, se basant sur des chiffres europ&eacute;ens de 2016, les derniers&nbsp;disponibles, communiqu&eacute;s selon lui par la Commission europ&eacute;enne.&nbsp;&nbsp; De passage &agrave; Paris, M. Andrieu a rencontr&eacute; le ministre de la Transition&nbsp;&eacute;cologique Nicolas Hulot, avec qui il a notamment &eacute;voqu&eacute; les travaux de la&nbsp;commission parlementaire qu'il pr&eacute;side ainsi que la r&eacute;forme de la PAC. "J'ai aussi voulu l'informer du niveau de d&eacute;rogation sur les pesticides (en&nbsp;France). Il faut que la France soit vigilante pour que les d&eacute;rogations ne&nbsp;soient pas la r&egrave;gle mais l'exception", a-t-il expliqu&eacute; &agrave; l'AFP. "La France&nbsp;doit donner l'exemple, pas seulement en parole".&nbsp;&nbsp; La r&eacute;glementation europ&eacute;enne permet des d&eacute;rogations &agrave; des interdictions de&nbsp;produits phytosanitaires, pour une p&eacute;riode maximum de 120 jours.&nbsp;&nbsp; L'Espagne, d&eacute;sormais premier consommateur de pesticides en Europe, &eacute;tait &agrave;&nbsp;30 d&eacute;rogations en 2016, l'Allemagne &agrave; 25, selon le tableau pr&eacute;sent&eacute; par M.&nbsp;Andrieu. "La diversit&eacute; agricole (fran&ccedil;aise) explique mais ne justifie pas" un tel&nbsp;niveau, selon lui.&nbsp;&nbsp; Le d&eacute;put&eacute; pr&eacute;side la commission sp&eacute;ciale "PEST" cr&eacute;&eacute;e par le Parlement&nbsp;europ&eacute;en en janvier &agrave; la suite de la saga de la r&eacute;autorisation du glyphosate.&nbsp;Forte de 30 membres, cette "commission sp&eacute;ciale sur la proc&eacute;dure&nbsp;d'autorisation des pesticides" dans l'Union doit d&eacute;terminer notamment s'il y a&nbsp;eu des failles dans le processus ayant conduit &agrave; r&eacute;autoriser pour cinq ans le&nbsp;c&eacute;l&egrave;bre herbicide. Son rapport est attendu en d&eacute;cembre. Elle doit notamment entendre ce mardi &agrave; Bruxelles les repr&eacute;sentants de&nbsp;l'industrie chimique.


La France dépasse les autres Etats de l'UE en matière de dérogations aux restrictions d'usage des pesticides, a critiqué lundi le député européen Eric Andrieu, président de la commission parlementaire spéciale sur la procédure d'autorisation des pesticides dans l'Union.


Pesticides : la France "championne des dérogations", critique un eurodéputé

L'assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale de l'AVFF qui s'est d&eacute;roul&eacute; &agrave;&nbsp;la coop&eacute;rative Sicoly&nbsp;&agrave; Saint-Laurent-d'Agny (Rh&ocirc;ne), a &eacute;t&eacute; l'occasion d'ouvrir un large d&eacute;bat sur les principaux enjeux de la production de framboises en France. Les probl&eacute;matiques de cette fili&egrave;re sont de plusieurs ordres&thinsp;: un manque chronique de volumes de production, une rentabilit&eacute; moindre qu'en fraises, la difficult&eacute; &agrave; motiver des producteurs pour produire davantage, un d&eacute;ficit de communication autour de cette production qui attire moins de porteurs de projets qu'en fraises, une obsolescence vari&eacute;tale et le probl&egrave;me d'acc&egrave;s au mat&eacute;riel v&eacute;g&eacute;tal. Comme le soulignent les responsables de l'AVFF que pr&eacute;side &Eacute;ric Pauchon,&nbsp;&laquo;&nbsp;nous manquons cruellement de production pour r&eacute;pondre &agrave; la demande active du march&eacute; fran&ccedil;ais. Nos acheteurs risquent d'aller contracter avec nos voisins europ&eacute;ens. Il reste toujours aussi urgent de d&eacute;fendre et d'identifier une framboise fran&ccedil;aise pendant toute sa p&eacute;riode de production. Certes, il est manifestement difficile de construire une strat&eacute;gie offensive entre les diff&eacute;rents intervenants de la fili&egrave;re au niveau de la production. Mais il va falloir faire preuve de volont&eacute; et surmonter rapidement ces obstacles, si la production nationale ne veut pas se laisser submerger par des origines de petits fruits autres dans les ann&eacute;es &agrave; venir&nbsp;&raquo;.<h4>Noy&eacute;e dans des volumes plus cons&eacute;quents</h4>L'&eacute;volution rapide des modes de conduite (production hors-sol annuelle en longue canne) modifie le paysage de la production europ&eacute;enne qui va devenir de plus en plus compliqu&eacute; &agrave; appr&eacute;hender. Des projets de plantations &eacute;mergent et se d&eacute;veloppent partout en Europe (mais peu en France), notamment dans les zones o&ugrave; la ma&icirc;trise du potentiel de production et les co&ucirc;ts de main-d'&oelig;uvre sont les plus comp&eacute;titifs. Selon les responsables de l'AVFF bien conscients de l'&eacute;volution de la situation,&nbsp;&laquo;&nbsp;si nous ne nous prenons pas plus en main dans les ann&eacute;es &agrave; venir, le d&eacute;veloppement massif des productions en Europe fera que la framboise d'origine France restera noy&eacute;e dans des volumes plus cons&eacute;quents et ne trouvera plus suffisamment sa place sur le march&eacute; national&nbsp;&raquo;. Afin d'am&eacute;liorer sa visibilit&eacute; et son attractivit&eacute; aupr&egrave;s des producteurs, l'AVFF sera un partenaire actif de la journ&eacute;e nationale petits fruits, qui sera organis&eacute;e par le Ctifl en octobre&nbsp;2018 dans les coteaux du Lyonnais.


Mettre en avant la production française de framboises est plus que jamais le leitmotiv de l’association pour la valorisation de la filière framboise (AVFF), réunie en assemblée générale en janvier dernier.


La framboise française doit maintenir son potentiel

&laquo;&nbsp;La France est entr&eacute;e dans une p&eacute;riode de turbulence notamment pour les cultures l&eacute;gumi&egrave;res&nbsp;&raquo;, a estim&eacute; Sophie Szilvasi, experte nationale l&eacute;gumes DGAL/SDQSPV &agrave; l'occasion de la 15e&nbsp;rencontre r&eacute;gionale sur la protection des cultures l&eacute;gumi&egrave;res qui se tenait &agrave; Violaines, le 22&nbsp;f&eacute;vrier dernier. En pr&eacute;ambule de cette r&eacute;union, l'experte a jug&eacute;&nbsp;&laquo;&nbsp;le paysage r&eacute;glementaire europ&eacute;en assez compliqu&eacute;&nbsp;&raquo;. En France, on ne peut que d&eacute;plorer le peu de nouveaut&eacute;s ou alors&nbsp;&laquo;&nbsp;des AMM fugaces comme le Closer&nbsp;&raquo;, des retraits anticip&eacute;s ou programm&eacute;s sur fond de changement d'orientation des soci&eacute;t&eacute;s phytopharmaceutiques et de plans d'actions visant &agrave; r&eacute;duire la d&eacute;pendance de l'agriculture.<h4>R&eacute;&eacute;quiper les semoirs avec des microgranulateurs</h4>La disparition du Pyristar en est un des exemples.&nbsp;&laquo;&nbsp;Avec sa disparition, la mouche des semis risque de devenir le principal ravageur des haricots dans les Hauts-de-France&nbsp;&raquo;,&nbsp;a estim&eacute; Laurent Nivet d'Unilet. Cet insecte (Phorbia platura),&nbsp;&laquo;&nbsp;difficile &agrave; rep&eacute;rer mais tr&egrave;s pr&eacute;sent dans l'environnement&nbsp;&raquo;, a provoqu&eacute; des d&eacute;g&acirc;ts (perte de plantes &agrave; la lev&eacute;e, plants borgnes et ch&eacute;tifs, feuilles trou&eacute;es...) sur les semis tardifs de pois de conserve en 2017. Pour la combattre, les techniciens ne poss&egrave;dent pas beaucoup de solutions.&nbsp;&laquo;&nbsp;Le d&eacute;but de la lutte date de 1990 avec l'emploi du Carater, puis il y a eu le traitement de semences avec l'arriv&eacute;e du Pyristar qui a permis de traiter la totalit&eacute; des surfaces&nbsp;&raquo;, a rappel&eacute; Laurent Nivet.&nbsp;&laquo;&nbsp;En 2018, il faudra utiliser Force 1,5G &agrave; une dose de 10&nbsp;kg/ha. D'homologation r&eacute;cente et uniquement sur haricots non &eacute;coss&eacute;s frais, il n&eacute;cessitera cependant de r&eacute;&eacute;quiper les semoirs avec des microgranulateurs&thinsp;!&nbsp;&raquo;.&nbsp;Dans l'imm&eacute;diat, la solution consiste &agrave; respecter la prophylaxie&thinsp;: &eacute;viter au maximum la pr&eacute;sence de mati&egrave;res organiques non d&eacute;compos&eacute;es dans le sol, le travailler en deux temps permettant de dess&eacute;cher la surface et de la rendre moins attractive et favoriser au maximum une lev&eacute;e rapide des graines.


La mouche des semis est un ravageur significatif sur les pois depuis 2003. Elle risque de redevenir le principal ravageur des haricots avec la disparition du Pyristar.


Hauts-de-France : le haricot exposé à la mouche

Avec les coccinelles anti-pucerons, les trichogrammes, micro-gu&ecirc;pes de&nbsp;moins d'un demi-millim&egrave;tre de long, sont parmi les principaux auxiliaires de&nbsp;la lutte biologique (ou biocontr&ocirc;le) en agriculture. En pondant leurs oeufs dans les larves des pyrales - des chenilles qui&nbsp;d&eacute;vastent les buis et les ma&iuml;s - les trichogrammes emp&ecirc;chent la naissance&nbsp;d'autre ravageurs. En Allemagne, ils sont d&eacute;ploy&eacute;s sur 20% des surfaces de ma&iuml;s trait&eacute;es&nbsp;contre la pyrale, selon l'association fran&ccedil;aise de produits de biocontr&ocirc;le&nbsp;(IBMA) qui regroupe une trentaine de soci&eacute;t&eacute;s. Mais en France, le biocontr&ocirc;le de la pyrale du ma&iuml;s, lanc&eacute; depuis plus de&nbsp;20 ans, n'est encore utilis&eacute; que sur quelque 120.000 hectares, soit moins de&nbsp;10% des 1,3 million d'hectares de ma&iuml;s-grain cultiv&eacute;s.Au total, sur le march&eacute; fran&ccedil;ais de la protection des plantes, ultra-domin&eacute;&nbsp;par les insecticides, herbicides, et fongicides chimiques, le biocontr&ocirc;le ne&nbsp;p&egrave;se que 5%. Bien qu'il n'existe pas d'insecte parasito&iuml;de pour les ravageurs de toutes&nbsp;les cultures (colza et bl&eacute; sont sans solution), l'objectif de l'IBMA est de&nbsp;parvenir &agrave; 15% d'ici 2025, encourag&eacute; par le plan de r&eacute;duction des pesticides&nbsp;annonc&eacute; la semaine derni&egrave;re par les ministres Nicolas Hulot, St&eacute;phane Travert,&nbsp;et Agn&egrave;s Buzyn, et le d&eacute;veloppement de l'agriculture bio. "Nous avons l&acirc;ch&eacute; 15 milliards de trichogrammes l'an dernier en France",&nbsp;explique &agrave; l'AFP Jean-Baptiste Regnard, ing&eacute;nieur agronome chez Bioline,&nbsp;soci&eacute;t&eacute; de biocontr&ocirc;le rachet&eacute;e en 2016 par le groupe coop&eacute;ratif InVivo au&nbsp;g&eacute;ant de l'agrochimie Syngenta.<h2>Viser juste</h2>Pour Olivier Groyer, agriculteur et &eacute;leveur de ch&egrave;vres entre Saumur et&nbsp;Angers, la d&eacute;cision de l&acirc;cher des trichogrammes dans ses champs de ma&iuml;s,&nbsp;n'avait rien d'&eacute;colo, ni de bio. C'&eacute;tait un choix de gestionnaire. "J'ai commenc&eacute; &agrave; utiliser le biocontr&ocirc;le parce que je n'&eacute;tais pas &eacute;quip&eacute; de&nbsp;machine enjambeuse pour traiter les ma&iuml;s avec une solution chimique lorsqu'ils&nbsp;arrivent &agrave; une certaine hauteur", explique-t-il. La pyrale ne peut pas se traiter n'importe quand. Il faut viser juste. En&nbsp;fonction du d&eacute;veloppement des larves, puis de la transformation des chenilles&nbsp;en chrysalide.&nbsp;&nbsp;&nbsp; "Lorsqu'on voit une chenille, on sait que le papillon va voler dans les dix&nbsp;jours, et donc pondre", explique &agrave; l'AFP Sebastien Rousselle, de Bioline.&nbsp;C'est le moment o&ugrave; les minuscules trichogrammes doivent passer &agrave; l'action. "L'utilisation des insectes-auxiliaires est un peu plus technique que le&nbsp;recours &agrave; des insecticides de synth&egrave;se, c'est bas&eacute; sur l'observation, mais&nbsp;nous sommes contents parce qu'en agissant ainsi, nos ch&egrave;vres mangent du ma&iuml;s&nbsp;qui n'a pas re&ccedil;u de traitement chimique", dit l'agriculteur. De la taille d'une carte de cr&eacute;dit, les diffuseurs de trichogrammes sont&nbsp;biod&eacute;gradables: deux plaques de carton coll&eacute;es l'une contre l'autre,&nbsp;renfermant des oeufs &agrave; divers stades de d&eacute;veloppement, et perc&eacute;s sur la&nbsp;tranche d'infimes trous, de la taille d'une t&ecirc;te d'&eacute;pingle: porte de sortie&nbsp;des vaillantes micro-gu&ecirc;pes.&nbsp;&nbsp;<h2>150 sites infest&eacute;s</h2>Nombre d'exploitations se sont laiss&eacute;es s&eacute;duire par des diffuseurs sous&nbsp;forme de billes de carton, catapult&eacute;es par dr&ocirc;ne sur les ma&iuml;s. Le r&eacute;sultat n'a pas toujours &eacute;t&eacute; &agrave; la hauteur des esp&eacute;rances, car les&nbsp;diffuseurs doivent tomber &agrave; l'ombre d'une feuille. Sinon leurs oeufs cuisent&nbsp;au soleil et les micro-gu&ecirc;pes ne sortent pas. Une application participative gratuite "Geoinsecta" lanc&eacute;e en test l'an&nbsp;pass&eacute; a permis de g&eacute;olocaliser 150 sites infest&eacute;s par les voraces chenilles de&nbsp;la pyrale du buis en France. Crois&eacute;es avec les donn&eacute;es du bulletin de sant&eacute; du v&eacute;g&eacute;tal (BSV) qui donne &agrave;&nbsp;une &eacute;chelle plus large, les &eacute;volutions des ravageurs dans toute la France, les&nbsp;donn&eacute;es permettront d'affiner les dates de placement des diffuseurs.&nbsp;&nbsp;Cette ann&eacute;e, les trichogrammes vont &ecirc;tre utilis&eacute;s pour la premi&egrave;re fois en&nbsp;viticulture, contre les tr&egrave;s redout&eacute;es "tordeuses" de la vigne que sont les&nbsp;chenilles "eulia", "cochylis", ou "eudemis". Elles mangent le raisin de&nbsp;l'int&eacute;rieur et finissent par faire pourrir les grappes. Les tests men&eacute;s dans tous les bassins viticoles montrent une efficacit&eacute;&nbsp;&eacute;quivalente &agrave; un insecticide chimique, affirme Bioline. Principal frein &agrave; leur utilisation, paradoxal: ce mode d'action naturel&nbsp;s'accommode difficilement avec le bio, car le petit trichogramme est repouss&eacute;&nbsp;par le souffre, largement utilis&eacute; en viticulture bio.


Un rayon de soleil, de tendres feuilles se déplient, les larves et chenilles se réveillent. Pour défendre les cultures contre ces insectes voraces en se passant d'insecticide, d'autres insectes - les trichogrammes - sont promis à un bel avenir.


Avec des insectes tueurs, l'agriculture passe au biocontrôle

Bernie l'abeille, insecte gonflable g&eacute;ant d&eacute;ploy&eacute; par le collectif Avaaz&nbsp;vendredi matin devant les b&acirc;timents de l'UE &agrave; Bruxelles, peut se r&eacute;jouir.&nbsp;D&eacute;fendue par la Commission europ&eacute;enne, l'interdiction a &eacute;t&eacute; vot&eacute;e par une&nbsp;majorit&eacute; qualifi&eacute;e d'Etats membres lors d'un comit&eacute; technique &agrave; huis clos. Seize d'entre eux, le minimum requis, ont donn&eacute; leur feu vert, selon des&nbsp;sources concordantes. Parmi eux, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne,&nbsp;l'Espagne ou l'Italie, mais aussi les Pays-Bas ou le Luxembourg. Au total, les soutiens repr&eacute;sentent "trois quarts de la population de&nbsp;l'UE", a soulign&eacute; de son c&ocirc;t&eacute; la Commission. "La sant&eacute; des abeilles a toujours&nbsp;une importance cruciale pour moi, puisque cela concerne la biodiversit&eacute;, la&nbsp;production alimentaire et l'environnement", s'est f&eacute;licit&eacute; le commissaire&nbsp;europ&eacute;en &agrave; la Sant&eacute; et la S&eacute;curit&eacute; alimentaire Vytenis Andriukaitis.&nbsp;&nbsp; L'avenir de la clothianidine, l'imidaclopride et le thiam&eacute;thoxame --des&nbsp;substances neurotoxiques qui s'attaquent au syst&egrave;me nerveux des insectes&nbsp;largement utilis&eacute;es-- &eacute;tait en suspens depuis 2013, apr&egrave;s une premi&egrave;re&nbsp;&eacute;valuation n&eacute;gative de l'Efsa (Agence europ&eacute;enne pour la s&eacute;curit&eacute; des&nbsp;aliments). L'agence europ&eacute;enne a confirm&eacute; son opinion fin f&eacute;vrier, venant soutenir la&nbsp;volont&eacute; de l'ex&eacute;cutif europ&eacute;en d'&eacute;largir l'interdiction. Celle-ci s'appliquera d&eacute;sormais &agrave; toutes les cultures en plein champ, avec&nbsp;pour seule exception les usages en serres, &agrave; condition que graines et plantes&nbsp;ne quittent pas leur abri ferm&eacute;. Bruxelles esp&egrave;re qu'elle rentrera en vigueur&nbsp;d'ici &agrave; la fin de l'ann&eacute;e.&nbsp;&nbsp; En 2013, l'UE avait dans un premier temps impos&eacute; des restrictions d'usage&nbsp;pour ces trois substances, contest&eacute;es en justice par deux g&eacute;ants des&nbsp;pesticides dont les produits sont directement concern&eacute;s, le suisse Syngenta et&nbsp;l'allemand Bayer. Le moratoire partiel s'appliquait aux cultures qui attirent les abeilles&nbsp;(comme le ma&iuml;s, le colza ol&eacute;agineux ou le tournesol) sauf quelques exceptions.&nbsp;L'UE n'a donc pas attendu l'issue de cette proc&eacute;dure devant le Tribunal de&nbsp;l'UE, toujours en cours.<h2>Agriculture et environnement</h2>"Avec un jugement de la justice europ&eacute;enne attendu le 17 mai, c'est une&nbsp;d&eacute;cision pr&eacute;matur&eacute;e, malvenue, m&ecirc;me si pas tout &agrave; fait inattendue", a r&eacute;agi&nbsp;Graeme Taylor, de l'ECPA, l'Association europ&eacute;enne des producteurs de produits&nbsp;phytosanitaires.&nbsp;"L'agriculture europ&eacute;enne va souffrir de cette d&eacute;cision", a-t-il pr&eacute;dit.Pour Bayer, la d&eacute;cision va "encore r&eacute;duire la capacit&eacute; des agriculteurs&nbsp;europ&eacute;ens &agrave; se d&eacute;fendre contre d'importants parasites, auxquels pour beaucoup&nbsp;d'entre eux il n'y a pas de traitements alternatifs disponibles". "Les preuves&nbsp;montrent clairement que les n&eacute;onicotino&iuml;des posent une menace minime sur la&nbsp;sant&eacute; des abeilles compar&eacute; &agrave; une p&eacute;nurie alimentaire, aux maladies et aux&nbsp;temp&eacute;ratures froides", a affirm&eacute; son concurrent Syngenta.&nbsp;&nbsp; La fili&egrave;re de la betterave, jusqu'ici &eacute;pargn&eacute;e par les restrictions, va&nbsp;&ecirc;tre particuli&egrave;rement expos&eacute;e, selon le principal syndicat d'agriculteurs en&nbsp;Europe, le Copa-Cogeca. "Il nous faut de meilleures conclusions (scientifiques, ndlr) sur&nbsp;l'enrobage des semences et l'utilisation sur des cultures sans floraison. Pour&nbsp;nous, il n'y a pas de danger sur ce type de cultures", a assur&eacute; Joachim&nbsp;Rukwied, pr&eacute;sident du Copa. Mais pour Sandra Bell, de l'ONG Friends of the Earth, l'&eacute;largissement de&nbsp;l'interdiction est "une immense victoire pour nos abeilles et plus&nbsp;g&eacute;n&eacute;ralement l'environnement". Elle a appel&eacute; la Commission &agrave; aider les&nbsp;agriculteurs &agrave; abandonner l'usage de pesticides. "Nos gouvernements ont finalement d&eacute;cid&eacute; d'&eacute;couter leurs citoyens, la&nbsp;science et les agriculteurs qui savent que les abeilles ne peuvent pas&nbsp;survivre avec ces produits chimiques et que nous ne pouvons pas survivre sans&nbsp;les abeilles", lui a fait &eacute;cho Antonia Staats, charg&eacute;e de campagnes chez Avaaz.&nbsp;&nbsp; Eric Andrieu, porte-parole des sociaux-d&eacute;mocrates pour l'Agriculture au&nbsp;Parlement europ&eacute;en, a salu&eacute; un vote "essentiel pour l'avenir de la&nbsp;biodiversit&eacute; et notre agriculture", alors que "les abeilles pollinisent 84%&nbsp;des cultures europ&eacute;ennes et 4.000 vari&eacute;t&eacute;s de v&eacute;g&eacute;taux, et que le taux de&nbsp;mortalit&eacute; des abeilles atteint les 80% dans certaines r&eacute;gions d'Europe". Pour certains apiculteurs, il faut aller encore plus loin. "Je ne suis pas soulag&eacute; du tout par cette d&eacute;cision aujourd'hui de&nbsp;suppression des n&eacute;onicotino&iuml;des, sur laquelle nous nous battons depuis 20 ans.&nbsp;Car les trois substances interdites ont &eacute;t&eacute; remplac&eacute;es par d'autres pires&nbsp;encore, notamment le thiaclopride, et le massacre des abeilles continue", a&nbsp;avanc&eacute; Jos&eacute; Nadan, secr&eacute;taire du syndicat des apiculteurs professionnels de&nbsp;Bretagne, et membre de la F&eacute;d&eacute;ration fran&ccedil;aise des apiculteurs professionnels. Cinq n&eacute;onicotin&iuml;des &eacute;taient jusqu'&agrave; pr&eacute;sent autoris&eacute;s dans l'UE: les trois&nbsp;sur le point d'&ecirc;tre interdits, l'ac&eacute;tamipride ainsi que le thiaclopride, dont&nbsp;la licence expire &agrave; la fin du mois.


L'Union européenne a décidé vendredi d'élargir l'interdiction de trois néonicotinoïdes, des pesticides jugés dangereux pour les abeilles, à toutes les cultures en plein champ, au nom de la défense de la biodiversité et de l'environnement.


L'UE bannit des néonicotinoïdes pour sauver les abeilles

"Ce plan pr&eacute;voit tr&egrave;s clairement de s'opposer &agrave; toute prolongation ou toute&nbsp;nouvelle r&eacute;-autorisation premi&egrave;rement de substances canc&eacute;rog&egrave;nes de cat&eacute;gories&nbsp;1 (les plus dangereuses, NDLR), les substances de cat&eacute;gorie 1 dites mutag&egrave;nes,&nbsp;les substances toxiques pour la reproduction de cat&eacute;gorie 1, et tous les&nbsp;perturbateurs endocriniens", a d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP le ministre de la Transition&nbsp;&eacute;cologique, Nicolas Hulot.&nbsp;&nbsp; Promis dans le cadre des Etats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation (EGA), ce plan&nbsp;contient de multiples mesures dont certaines ont d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; lanc&eacute;es.&nbsp;&nbsp; Ainsi, parmi les leviers l&eacute;gislatifs et financiers qui seront mobilis&eacute;s, le&nbsp;projet de loi issu des EGA, actuellement en discussion &agrave; l'Assembl&eacute;e&nbsp;nationale, comprend d&eacute;j&agrave; des dispositions relatives &agrave; la s&eacute;paration de la&nbsp;vente et du conseil sur les produits phytopharmaceutiques.&nbsp;&nbsp;&nbsp; <h2>Transformer</h2>Le grand plan d'investissement de 5 milliards d'euros pour l'agriculture&nbsp;promis par le pr&eacute;sident Emmanuel Macron "sera en partie mobilis&eacute; pour&nbsp;accompagner la transformation des syst&egrave;mes de production, la construction et&nbsp;la diffusion d'alternatives aux produits phytopharmaceutiques", a pr&eacute;cis&eacute; le&nbsp;gouvernement. Des dispositions l&eacute;gislatives seront &eacute;galement prises pour "r&eacute;duire les&nbsp;risques concernant les riverains des zones agricoles li&eacute;s &agrave; l'utilisation de&nbsp;produits &agrave; proximit&eacute; des lieux d'habitation".&nbsp;&nbsp;&nbsp; <h2>Ecophyto 2</h2>Le gouvernement va &eacute;galement renforcer le plan Ecophyto 2, pour "am&eacute;liorer&nbsp;sa gouvernance et son fonctionnement". Pour le ministre, "les premiers plans Ecophyto n'ont pas rempli" leurs&nbsp;objectifs et "il faut en tirer les le&ccedil;ons". Parall&egrave;lement, la recherche sera renforc&eacute;e pour offrir aux agriculteurs un&nbsp;panel de m&eacute;thodes alternatives avec notamment un soutien accru aux produits de&nbsp;biocontr&ocirc;le, c'est-&agrave;-dire la neutralisation des agresseurs avec leurs&nbsp;pr&eacute;dateurs, en g&eacute;n&eacute;ral des insectes. &nbsp;"Concr&egrave;tement, &ccedil;a veut dire qu'on va accompagner, simplifier, r&eacute;duire les&nbsp;d&eacute;lais pour les solutions de biocontr&ocirc;le et les substances de base pour que&nbsp;ces substances puissent arriver dans un d&eacute;lai tr&egrave;s court sur le march&eacute;", a&nbsp;encore assur&eacute; M. Hulot. Par ailleurs, la redevance pour pollutions diffuses sera modernis&eacute;e et&nbsp;progressivement renforc&eacute;e. Elle sera davantage modul&eacute;e pour mieux tenir compte&nbsp;de la dangerosit&eacute; des produits. Ses recettes contribueront &agrave; financer&nbsp;l'accompagnement des agriculteurs, dans le cadre du plan Ecophyto et de la&nbsp;conversion &agrave; l'agriculture biologique (de l'ordre de 50 millions d'euros &agrave;&nbsp;compter de 2019).


Diminuer l'utilisation des substances préoccupantes et mieux connaître les impacts des pesticides: le gouvernement a détaillé mercredi les mesures de son plan d'action pour réduire la dépendance de l'agriculture aux produits phytosanitaires.


Annonce du plan pour réduire la dépendance de l'agriculture aux phytosanitaires

&laquo;&nbsp;Apr&egrave;s le Jamaica Blue Montain, le caf&eacute; produit en Guadeloupe est le plus cher au monde &raquo;. Jo&euml;l Nelson est bien plac&eacute; pour le savoir. Avec son p&egrave;re Victor, ils en cultivent 12 ha sous la marque Vanibel, du nom de leur exploitation familiale situ&eacute;e &agrave; Vieux-Habitants, &agrave; quelques jets de cerises du volcan de la Soufri&egrave;re (1467 m). L'exploitation assure &eacute;galement la torr&eacute;faction. Le sachet de 125 g se vend 6,9 &euro; &agrave; la boutique, soit 55 &euro;/kg. Du tr&egrave;s haut de gamme. Quand ce n'est pas Malongo, ce sont les importateurs japonais qui tarabustent le producteur pour &ecirc;tre servi en caf&eacute; vert, pr&ecirc;t &agrave; &ecirc;tre torr&eacute;fi&eacute;. Ces derni&egrave;res ann&eacute;es, le domaine de Vanibel exportait 30 % de sa production. Mais les cyclones Irma et Maria sont pass&eacute;s par l&agrave; en septembre 2017 et le producteur ne parvient plus &agrave; satisfaire la demande locale. L'export salivera.Une cerise = un plant de caf&eacute;Z&eacute;ro greffage, z&eacute;ro hybridation&nbsp;: le caf&eacute; cultiv&eacute; en Guadeloupe est une lign&eacute;e pure d'arabica. Une baie &agrave; maturit&eacute;, appel&eacute;e aussi cerise, peut constituer la graine d'un futur plant de caf&eacute;. Le domaine Vanibel est situ&eacute; &agrave; 400 m d'altitude, c'est beaucoup plus faible que les 1800 m que le Blue Montain jama&iuml;cain. Mais pour pr&eacute;server le caf&eacute; de l'ensoleillement direct, J&ouml;el Nelson a trouv&eacute; la parade. &laquo;&nbsp;Elle consiste &agrave; planter des caf&eacute;iers &agrave; l'ombre des pois doux montagne. Outre l'ombrage, cet arbre de la famille des l&eacute;gumineuses participe &agrave; la fertilisation des caf&eacute;iers&nbsp;&raquo;. Le domaine respecte le principe de l'agriculture raisonn&eacute;e, le recours &agrave; des herbicides concentrant l'essentiel de l'usage de produits phyto. Du raisonn&eacute; pour garder des prix raisonnables... &laquo;&nbsp;Le passage au bio n'est pas &agrave; l'ordre du jour. Je n'ai aucune demande de la part de mes clients. Le prix en l'&eacute;tat actuel est d&eacute;j&agrave; tr&egrave;s &eacute;lev&eacute;&nbsp;&raquo;.<h2>Se refaire la cerise avec le caf&eacute;</h2>Cr&eacute;&eacute; en 1974, le domaine compte aujourd'hui 28 ha et s'est diversifi&eacute; dans l'agritourisme en construisant cinq g&icirc;tes. Au d&eacute;but des ann&eacute;es 1990, la famille Nelson tire un trait sur la banane, jug&eacute;e d&eacute;finitivement non rentable, calculs &agrave; l'appui. &laquo;&nbsp;Le co&ucirc;t de revient est de 0,9 &euro;/kg, on nous la paye 0,15 &euro;/kg, un d&eacute;ficit non combl&eacute; par la subvention de 0,5 &euro;/kg&nbsp;&raquo;. Le caf&eacute; est autrement plus int&eacute;ressant. Le domaine de Vanibel r&eacute;colte entre 500 et 600 kg/ha de caf&eacute; &laquo;&nbsp;marchand&nbsp;&raquo;, autrement dit le caf&eacute; vert torr&eacute;fiable apr&egrave;s le retrait de l'avant derni&egrave;re enveloppe (parche). Ce caf&eacute; vert est n&eacute;goci&eacute; entre 20 et 25 &euro;/kg, quand le cours mondial est entre 3 et 4 &euro;/kg. Torr&eacute;fi&eacute;, il est vendu entre 60 et 70 &euro;/gk chez Fauchon. &laquo;&nbsp;C'est selon moi la production agricole la plus rentable de l'ile&nbsp;&raquo;, jauge le planteur.<h2>De 30 ha &agrave; 500 ha en 2026 ?</h2>Dans ces conditions, on comprend la volont&eacute; des acteurs locaux de d&eacute;velopper la production. Pour emmener un maximum de producteurs dans cette voie, le Syndicat agricole des planteurs de caf&eacute; (SAPCAF) s'est constitu&eacute; en 2017, rassemblant une vingtaine de candidats au d&eacute;veloppement de la culture. Ses objectifs sont particuli&egrave;rement ambitieux puisqu'il s'agit de planter des caf&eacute;iers au rythme de 60 ha par an pendant 8 ans, ce qui fera potentiellement passer la sole de 30 ha &agrave; plus de 500 ha. Le d&eacute;fi n'est pas gagn&eacute; car les co&ucirc;ts d'implantation des caf&eacute;iers, plant&eacute;s sur 1,5 m X 1,2 m, sont tr&egrave;s &eacute;lev&eacute;s, de l'ordre de 15&nbsp;000 &agrave; 20&nbsp;000 &euro;/ha. Une plantation de caf&eacute; peut perdurer pendant plusieurs d&eacute;cennies. Mais il faut aussi patienter 4 &agrave; 5 ans pour r&eacute;colter les premi&egrave;res cerises entre novembre d&eacute;cembre, &agrave; raison de 3 &agrave; 4 passages du fait d'une maturit&eacute; &eacute;tal&eacute;e dans le temps et moyennant environ 30 kg par cueilleur et par jour. Le domaine Vanibel traite sa production par voie humide, qui impose la r&eacute;colte de cerises rouges quand la voix s&egrave;che peut se satisfaire des rouges comme des vertes. Le process par voie humide comprend 6 &eacute;tapes&nbsp;apr&egrave;s r&eacute;colte&nbsp;: d&eacute;cerisage, fermentation, lavage, s&eacute;chage au soleil (4 &agrave; 6 semaines), d&eacute;corticage et enfin torr&eacute;faction sinon commercialisation en caf&eacute; vert.<h2>Diversification en sous-bois</h2>Le sort du projet des planteurs de caf&eacute; est en grande partie suspendu aux financements publics. Un GIEE pourrait soutenir la d&eacute;marche. Cr&eacute;ateur d'emploi et de valeur ajout&eacute;e, le caf&eacute; est, avec la vanille et le cacao, l'une des trois productions adapt&eacute;es aux sous-bois des for&ecirc;ts humides de la Guadeloupe et de son Parc national. Le Domaine de Vanibel exploite du reste 1,5 ha de vanille et quelques cacaoyers, autant de cultures susceptibles de cr&eacute;er de l'emploi et de la valeur ajout&eacute;e et flattant la diversification, sans toutefois &ecirc;tre totalement r&eacute;silientee aux cyclones. &laquo;&nbsp;En ce qui concerne le caf&eacute;, je pense qu'il y a de la marge entre un produit de niche tel que le domaine Vanibel en &eacute;labore et un produit de masse, consomm&eacute; &agrave; hauteur de 800 t par an en Guadeloupe&nbsp;&raquo;, analyse Jo&euml;l Nelson. &laquo; &laquo;&nbsp;A la fin du 19&egrave;me si&egrave;cle, la production guadeloup&eacute;enne de caf&eacute; atteignait 4000 t&nbsp;&raquo;. De quoi faire palpiter les c&oelig;urs au-del&agrave; de la Soufri&egrave;re.<aside class="factbox">
 <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
 Install&eacute; &agrave; Vieux-habitants, Pierre-Antoine Faddoul s&#039;est sp&eacute;cialis&eacute; dans la production de cacao. Ses cacaoyers, encore jeunes, produisent environ 300 kg/ha de f&egrave;ves s&eacute;ch&eacute;es. Le jeune agriculteur transforme et vend toute sa production en direct, sous forme de b&acirc;tons de cacao, r&acirc;p&eacute;s dans du lait ou de l&#039;eau et tr&egrave;s appr&eacute;ci&eacute;s localement, &eacute;pic&eacute;s &agrave; la muscade et &agrave; la vanille. Le jeune agriculteur a d&eacute;velopp&eacute; une technique de production agro&eacute;cologique. &laquo;&nbsp;Outre les rats, le cacaoyer est la cible du Pic de la Guadeloupe, un oiseau end&eacute;mique&nbsp;&raquo;,&nbsp;&raquo;, explique-t-il. &laquo;&nbsp;Pour les d&eacute;tourner des cabosses, suite &agrave; un travail conjoint avec l&#039;INRA, j&#039;ai implant&eacute; des haies de papayers qui produisent assez vite et toute l&#039;ann&eacute;e. Les papayes&nbsp; sont tr&egrave;s attractives et plus faciles &agrave; piquer que les cabosses. Le cacao est une production que l&#039;on essaie de red&eacute;velopper sur l&#039;&icirc;le, dans le cadre de jardins cr&eacute;oles, des jardins-for&ecirc;t que la monoculture de banane et de canne &agrave; sucre a eu tendance &agrave; araser&nbsp;&raquo;. Pierre-Antoine Faddoul est aussi formateur en agro&eacute;cologie.
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Créé en 2017, le Syndicat agricole des planteurs de café s’est fixé pour objectif de planter 60 ha/an pendant 8 ans. Très apprécié sur l’île comme à l’export, le café bonifieur, cultivé aujourd’hui sur 30 ha, est un des mieux valorisés au monde. 


Le café fait palpiter la Guadeloupe

Le 20 avril, les d&eacute;put&eacute;s de la Commission des affaires &eacute;conomiques de l'Assembl&eacute;e nationale, ont termin&eacute; l'examen du projet de loi &laquo;&nbsp;pour l'&eacute;quilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable&nbsp;&raquo;,&nbsp;issu des Etats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation. Sur les 1 874 amendements d&eacute;pos&eacute;s, 234 ont &eacute;t&eacute; adopt&eacute;s par la Commission.&nbsp;<h2>Prix</h2>C'est l'ADN du projet de loi : inverser la construction du prix des produits agricoles. Les d&eacute;put&eacute;s ont confirm&eacute; que cette construction sera r&eacute;alis&eacute;e par le biais d'indicateurs de co&ucirc;ts de production fournis par les interprofessions. Si ces organisations &laquo;&nbsp;ne font pas usage de leur facult&eacute;&nbsp;&raquo;, c'est l'Observatoire de la formation des prix et des marges qui devra veiller &laquo;&nbsp;&agrave; &eacute;laborer et diffuser les indicateurs.&nbsp;&raquo;&nbsp;Les d&eacute;put&eacute;s ont adopt&eacute; un amendement rendant ces indicateurs publics.&nbsp;Les d&eacute;put&eacute;s ont d&eacute;pos&eacute; un amendement imposant que les modalit&eacute;s de d&eacute;termination du prix, qui figureront sur les contrats, soient compr&eacute;hensible des parties.&nbsp;En revanche, l'interdiction de vendre &agrave; un prix inf&eacute;rieur aux co&ucirc;ts de production a &eacute;t&eacute; rejet&eacute;e par la Commission des affaires &eacute;conomiques. Le rapporteur a estim&eacute; que la vente &agrave; perte peut &ecirc;tre n&eacute;cessaire pour les produits p&eacute;rissables comme par exemple les fruits et l&eacute;gumes. Les d&eacute;put&eacute;s ont confirm&eacute; l'objectif de 50% de produits labellis&eacute;s ou locaux, dit &agrave; faibles &laquo;&nbsp;externalit&eacute;s environnementales&nbsp;&raquo;, au plus tard le 1erjanvier 2022 dans la restauration collective.<h2>Discussions</h2>Parmi les amendements adopt&eacute;s, un texte du rapporteur Jean-Baptiste Moreau n'est pas issu des discussions des Etats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation. L'amendement adopt&eacute;, pr&eacute;voit de retirer les produits agricoles et agroalimentaires des n&eacute;gociations commerciales, ce qui ferait rentrer ces produits dans un vide juridique. Le texte sera retravaill&eacute; pour les discussions en s&eacute;ance publique qui auront lieu du 22 au 25 mai 2018, avant son examen au S&eacute;nat la semaine du 25 juin.&nbsp;Ce projet de loi &laquo;&nbsp;pour l'&eacute;quilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable&nbsp;&raquo; est soumis en proc&eacute;dure acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e, soit une seule lecture dans chacune des chambres. L'adoption d&eacute;finitive est donc pr&eacute;vue pour l'&eacute;t&eacute;.<h2>R&eacute;actions</h2>Pour la FNSEA, &laquo;&nbsp;le compte n'y est toujours pas&nbsp;!&nbsp;&raquo;&nbsp;&nbsp;Saluant une &laquo;&nbsp;bonne nouvelle&nbsp;&raquo; sur le nombre d'amendements d&eacute;pos&eacute;s, &laquo; la r&eacute;mun&eacute;ration des producteurs et la durabilit&eacute; de l'alimentation int&eacute;ressent nos parlementaires au plus haut point. &raquo; Souhaitant &laquo;&nbsp;revenir aux engagements du Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique&nbsp;: redonner du revenu aux agriculteurs, assurer une alimentation saine durable et accessible &agrave; tous, s'inscrire dans un cadre europ&eacute;en en &eacute;vitant toute sur-transposition.&nbsp;&raquo;&nbsp;Le syndicat pr&eacute;cise qu'il sera &laquo;&nbsp;intransigeant&nbsp;&raquo; sur &laquo;&nbsp;l'impartialit&eacute; des indicateurs&nbsp;&raquo; de co&ucirc;ts de production, qui ne devra &ecirc;tre d&eacute;fini par aucune des parties au contrat.&nbsp;Pour la Conf&eacute;d&eacute;ration paysanne, &laquo;&nbsp;&eacute;crit en l'&eacute;tat le projet de loi ne r&egrave;glera rien &raquo; puisque il ne r&eacute;sout pas le &laquo;&nbsp;principal probl&egrave;me&nbsp;&raquo; des agriculteurs : &laquo;&nbsp;l'absence de prix r&eacute;mun&eacute;rateurs pour les productions agricoles.&nbsp;&raquo; Les propositions d'amendements port&eacute;es par le syndicat, &laquo;&nbsp;visant &agrave; mettre en place un arbitrage public des relations commerciales et &agrave; d&eacute;finir pr&eacute;cis&eacute;ment dans la loi un prix abusivement bas, sur la base des co&ucirc;ts de production&nbsp;&raquo;, ont &eacute;t&eacute; rejet&eacute;es. Pour le syndicat, le projet de loi manque &laquo;&nbsp;d'&eacute;l&eacute;ments contraignants&nbsp;&raquo;.


Les députés de la Commission des affaires économiques ont terminé vendredi dernier, l’examen de près de 1900 amendements déposés constituant le projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation. L’adoption définitive est attendue pour l’été.


Projet de loi EGA : 234 amendements adoptés sur 1874

Apr&egrave;s avoir d&eacute;cim&eacute; la quasi-totalit&eacute; des orangers de Floride, affect&eacute; la&nbsp;Californie et le Br&eacute;sil, la maladie du Dragon jaune, mortelle pour les agrumes&nbsp;et sans traitement existant, menace aujourd'hui le pourtour m&eacute;diterran&eacute;en,&nbsp;estiment des chercheurs. Connue sous le sigle HLB, pour Huanglongbing -maladie du Dragon Jaune en&nbsp;chinois- elle s'est "propag&eacute;e depuis le milieu des ann&eacute;es 2000 avec un impact&nbsp;et une rapidit&eacute; ph&eacute;nom&eacute;nales", dit &agrave; l'AFP Eric Imbert, chercheur au Centre de&nbsp;coop&eacute;ration internationale en recherche agronomique pour le d&eacute;veloppement&nbsp;(Cirad) &agrave; Montpellier (sud de la France). Seul bassin de production encore pr&eacute;serv&eacute; de cette maladie identifi&eacute;e au&nbsp;d&eacute;but du XXe si&egrave;cle en Asie, "la M&eacute;diterran&eacute;e n'est pas &agrave; l'abri du +Citrus&nbsp;Greening+" dit-il, en utilisant son nom anglais. "On a d&eacute;j&agrave; rep&eacute;r&eacute; l'insecte&nbsp;vecteur, le psylle asiatique, dans la p&eacute;ninsule Arabique".&nbsp;Cet insecte suceur se nourrit de s&egrave;ve. En piquant un arbre, il transmet la&nbsp;bact&eacute;rie, qui en retour bloque le canal par o&ugrave; transite la s&egrave;ve. Les feuilles&nbsp;jaunissent, les fruits se d&eacute;forment. L'arbre s'&eacute;touffe. Et meurt plus ou moins&nbsp;vite, selon les pays et les conditions climatiques. Le psylle africain transmet une forme moins forte de la maladie. Il a &eacute;t&eacute;&nbsp;d&eacute;tect&eacute; au nord de l'Espagne, et au Portugal, o&ugrave; des arrachages ont d&eacute;j&agrave; eu&nbsp;lieu. "Sans vouloir affoler, (...) si nous ne faisons rien en terme de&nbsp;pr&eacute;vention, nous pouvons avoir une catastrophe majeure, avec des prix qui&nbsp;doublent ou triplent" pr&eacute;vient le chercheur.&nbsp;&nbsp; Pour preuve, le cas de la Floride: entre 2005 et 2017, la production&nbsp;d'oranges y a chut&eacute; de pr&egrave;s de 60%. Le prix de gros du jus d'orange concentr&eacute;&nbsp;a plus que doubl&eacute; &agrave; 2.500 dollars la tonne, car les co&ucirc;ts de production se&nbsp;sont envol&eacute;s."Nous ne sommes pas &agrave; l'abri d'un ph&eacute;nom&egrave;ne de m&ecirc;me ampleur sur le march&eacute;&nbsp;des petits agrumes frais en M&eacute;diterran&eacute;e" dit M. Imbert. Selon la revue sp&eacute;cialis&eacute;e FruitTrop, 21% des oranges, cl&eacute;mentines et&nbsp;citrons consomm&eacute;s dans le monde viennent des vergers qui s'&eacute;tendent du Maroc &agrave;&nbsp;l'Egypte et du Portugal &agrave; la Turquie, en passant par l'Italie ou la Gr&egrave;ce.&nbsp;Cette r&eacute;gion du monde contr&ocirc;le 70% des exportations mondiales d'agrumes. "Le cri d'alarme, &ccedil;a fait longtemps que les chercheurs le poussent, aupr&egrave;s&nbsp;des autorit&eacute;s europ&eacute;ennes notamment, mais on a l'impression de hurler dans le&nbsp;d&eacute;sert" dit M. Imbert. Suivant les pays, les r&eacute;actions ont &eacute;t&eacute; diff&eacute;rentes. Le Br&eacute;sil, gros&nbsp;exportateur de jus d'orange, a eu massivement recours aux insecticides. La&nbsp;Californie arrache, replante et surveille son verger. Mais cela co&ucirc;te tr&egrave;s&nbsp;cher.<h2>Pas de solution miracle</h2>La Floride n'a pas pu utiliser trop d'insecticides, car ses plantations&nbsp;sont trop proches de zones urbanis&eacute;es. &nbsp;Son verger a d&eacute;p&eacute;ri d'autant plus rapidement que les arbres ont &eacute;t&eacute;&nbsp;fragilis&eacute;s par plusieurs cyclones. Et un arbre d'ornement tr&egrave;s populaire, le&nbsp;Muraya, y agit comme un "r&eacute;servoir &agrave; psylles" sans contracter la maladie. "99%&nbsp;du verger floridien est contamin&eacute;" selon Eric Imbert. &nbsp;i l'insecte arrive en M&eacute;diterran&eacute;e, le chercheur craint une propagation&nbsp;rapide, de type "floridienne" car "il est difficile d'utiliser les&nbsp;insecticides": "Il y a beaucoup de petites exploitations avec un tissu habit&eacute;&nbsp;autour". Les chercheurs travaillent tous azimuts. Sur la g&eacute;n&eacute;tique notamment. Mais&nbsp;la bact&eacute;rie est difficile &agrave; &eacute;tudier car "on ne peut pas la cultiver en labo"&nbsp;dit Rapha&euml;l Morillon, chercheur au Cirad en Guadeloupe, dans les antilles&nbsp;fran&ccedil;aises.&nbsp;&nbsp;&nbsp; Un congr&egrave;s HLB a lieu tous les deux ans &agrave; Orlando (Floride). "Les&nbsp;Am&eacute;ricains se vantaient d'avoir des solutions, mais l'an dernier tout le monde&nbsp;est rest&eacute; sobre, plus personne ne parle de solution miracle" dit M. Morillon.&nbsp;&nbsp; L'Acad&eacute;mie nationale des sciences am&eacute;ricaine a publi&eacute; le 10 avril une &eacute;tude&nbsp;selon laquelle la maladie &eacute;tait devenue chronique dans toute la Floride et&nbsp;aucune solution miracle n'existait. Seul endroit o&ugrave; l'on a pu la contraindre, La R&eacute;union. On a arrach&eacute; les&nbsp;arbres, et replant&eacute; plus haut &agrave; une altitude o&ugrave; les psylles ne survivent pas. En Corse, o&ugrave; se trouve l'un des plus beaux conservatoires d'agrumes du&nbsp;monde, avec pr&egrave;s d'un millier d'esp&egrave;ces en pleine terre, on prie pour que la&nbsp;M&eacute;diterran&eacute;e fasse tampon encore longtemps. Toute importation d'arbre du continent est interdite. L'Institut national&nbsp;de la recherche agronomique a commenc&eacute; &agrave; mettre sous serre anti-insectes une&nbsp;partie de sa collection, et se lance dans la cryog&eacute;nie pour prot&eacute;ger le&nbsp;patrimoine g&eacute;n&eacute;tique, les p&eacute;pins.


La planète pourrait-elle se retrouver un jour sans oranges, ni citrons, des fruits aussi bénéfiques à la santé qu'ils sont accessibles à toutes les bourses ?


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