Vendanges 2019 : entre -6% et -13%

Après l’embellie de 2018, qui avait vu la production nationale atteindre 46,6 millions d’hl, la production de vin devrait s’établir dans une fourchette comprise entre 42,8 et 46,4 millions d'hectolitres. En cause, pas moins de quatre phénomènes climatiques.

Grêle, coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies), millerandage (baies de petite taille) et canicule : tels sont les quatre phénomènes climatiques pointés par le ministère de l'Agriculture pour expliquer la baisse du potentiel de production du vignoble français en 2019. Selon une première estimation établie le 12 juillet dernier, la production viticole se situerait entre 42,8 et 46,4 millions d'hectolitres, ce qui équivaudrait à une baisse de 6 à 13% par rapport à 2018. L'an passé, la production de vin elle s'était établie à 46,6 millions d'hl, enregistrant alors une hausse de 26 % à celui enregistré en 2017 (35,6 millions hl) et de 6 % à celui de la moyenne des cinq dernières années. Il faut dire que le millésime 2017, notamment marqué par la virulence du mildiou, était le plus faible jamais enregistré depuis 1945. Le niveau de récolte attendu en 2019 aurait de fortes chances de se situer en-deçà de la moyenne quinquennale (45 millions hl), sachant que plusieurs semaines nous séparent des premières vendanges.

Coulure et millerandage

La floraison de nombreux vignobles s'est déroulée dans des conditions climatiques défavorables (précipitations et froid), conduisant à de la coulure et parfois du millerandage. Les bassins de la façade Ouest du pays sont les plus touchés : Val de Loire, Charentes, Bordelais et Sud-Ouest. L'Alsace, la Bourgogne et la Provence sont également concernés. La situation dans les vignobles est variable. La canicule a affecté de manière plus prononcée certains départements du Midi, comme le Gard, l'Hérault ou le Var, occasionnant des brûlures de grappe et des pertes de production. La grêle a causé par endroits des dégâts très importants, mais avec un effet limité sur le niveau de production national.

Déficits hydriques

Au 1er juillet, la réserve en eau des sols est déficitaire par rapport à la moyenne sur 30 ans, dans la plupart des bassins. Les bassins de l'Ouest (Charentes et Bordelais) échappent pour l'heure à cette sécheresse des sols. Avec des températures caniculaires fin juin, la pression des maladies est modérée dans la plupart des vignobles, comparée à 2018. L'oïdium est néanmoins présent en Alsace et en Champagne. A la mi-juillet, les vignobles présentent un léger retard par rapport à 2018, qui avait été l'une des années les plus précoces. Les prochaines estimations seront publiées aux alentours du 20 août.