Les rendements du colza compensent la perte de surfaces

En dépit d’une baisse de 15% de la sole, la collecte devrait se maintenir autour de 3,3 Mt, sous l’effet d’un rendement moyen de 35 q/ha. Les intentions de semis sont à la hausse et la filière se projette dans l’après-phosmet.

Selon Terres Inovia, 85% de la collecte de colza était réalisée en date du 6 août et même si des préoccupations demeurent quant aux conditions de récolte des 15% restants, du fait des conditions météo, la collecte 2021 devrait approcher les 3,3 Mt, soit l’équivalent de la collecte 2020. La hausse du rendement moyen, qui pourrait s’établir à 35 q/ha contre 29,5 q/ha l’an passé a permis d’effacer la perte de surfaces, en retrait de 15% sous l’effet des retournements occasionnés par les défauts de levée, dus à la sécheresse 2020.

Cette année, si la météo perturbe les récoltes, elle crée en revanche des conditions propices à l’implantation, auxquelles s’ajoute la bonne tenue des cours.

Intentions de semis en hausse

Résultat : la prochaine campagne pourrait stopper, au moins provisoirement, l’érosion des surfaces qui, en l’espace de quelques campagnes  seulement, a vu le colza perdre environ un tiers de sa sole pour passer sous le million d’ha. « Les bons rendements de l’année, les prix élevés et les conditions actuelles d’humidité des sols concourent à augmenter les intentions de semis en colza pour l’année à venir , souligne Terres Inovia. De plus dans un contexte de prix élevé pour les différentes espèces de grandes cultures, il est à souligner que les ratios de prix du colza par rapport à d’autres cultures d’hiver sont actuellement particulièrement favorables à l’oléagineux ».

Colza robuste

Pour déjouer au mieux les deux principaux écueils que sont les conditions d’implantation et la maîtrise des ravageurs, l’institut technique prône la stratégie suivante : diagnostiquer l’état structural des sols en interculture, raisonner les choix variétaux en fonction des contextes parcellaires et activer les leviers agronomiques tels que la fertilisation organique ou minérale au semis ou encore le colza associé. « Cette année encore les colzas robustes, ceux dont l’implantation réussie a permis la croissance dynamique pendant tout l’automne, étaient la condition nécessaire et en même temps pas toujours suffisante pour réussir à contrôler la nuisibilité des ravageurs », énonce Terres Inovia.

L’après-phosmet

Pour les semis 2021, les producteurs pourront toujours avoir recours au phosmet pour lutter contre les insectes, dont la pression et la résistance à certains insecticides ne cesse de croître. Mais pour les semis 2022, il faudra très probablement y renoncer, Terres Inovia jugeant « inéluctable » son retrait du marché. La profession se projette d’ores-et-déjà dans l’après. « Après l’établissement d’un diagnostic partagé de la situation, un plan d’action coordonné par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation est en cours de construction mobilisant autour de Terres Inovia et de la FOP plusieurs directions du ministère ainsi que l’Inrae , souligne l’institut technique. Le travail du groupe doit permettre de proposer des solutions opérationnelles efficaces pour les semis d’automne 2022 et accélérer la recherche et le déploiement de solutions alternatives dans la lutte contre les ravageurs d’automne ».