3 nappes d’eau sur 4 sous la normale au 1er janvier

C’est le constat dressé par le BRGM. La pluviométrie des prochains mois conditionnera le niveau de recharge mais l’atteinte des niveau normaux est très hypothétique pour les nappes affichant des niveaux très bas en décembre.

« Les déficits pluviométriques enregistrés sur l’année hydrologique 2021-2022 et la forte sollicitation des eaux souterraines durant le printemps et l’été 2022 ont engendré un étiage sévère sur une majorité des nappes. Les épisodes de recharge de l’automne 2022 restent très insuffisants pour compenser les déficits accumulés cette dernière année hydrologique. La situation durant l’automne n’a évolué que très lentement. Elle reste généralement stable ou se dégrade, le volume des pluies infiltrées ne compensant pas toujours les sorties d’eau par les exutoires naturels (sources, zones humides, cours d’eau, mers et océan...) et par les forages de prélèvement » : tel est le constat dressé par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin de situation hydrogéologique au 1er janvier.

Situation des nappes au 1er janvier (Source BRGM)
Situation des nappes au 1er janvier (Source BRGM)

Selon le BRGM, les situations les plus critiques, avec des niveaux bas à très bas par rapport à tous les mois de décembre des années précédentes, concernent les nappes du Bassin parisien, de la craie champenoise, des sables du Maine, de la craie de Touraine, des calcaires du Poitou, Vendée, Périgord et Causses du Quercy et du Plio-quaternaire aquitain, des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche- Comté, du Rhône moyen et du Bas-Dauphiné ou encore de la Côte d’Azur. Sont considérées dans la normale les nappes du socle du Massif Armoricain et du Bessin, les nappes alluviales de la plaine d’Alsace nord et de Bourgogne-Franche- Comté et celles des régions montpelliéraines, nîmoises et du Vaucluse et enfin les nappes alluviales côtières de Corse.

Situation critique dans le Bassin parisien et le couloir Rhône-Saône

Selon le BRGM, les tendances et l’évolution de l’état des nappes en période hivernale dépendent exclusivement des pluies infiltrées, et donc des cumuls pluviométriques, et de l’inertie de la nappe, c’est à dire du temps de réponse à une pluie infiltrée. En cas de pluies efficaces normales à excédentaires, la recharge devrait se poursuivre sur les nappes réactives et se généraliser sur les nappes les plus inertielles. Cependant, le BRGM relève l’atteinte de niveaux normaux sera plus compliqué sur les nappes affichant des niveaux très bas en décembre, notamment dans centre-ouest (Maine, Poitou, Vendée, Périgord) et l’est de la Côte d’Azur (est Var et Alpes-Maritimes). S’agissant des nappes inertielles du Bassin parisien et du couloir Rhône-Saône, « la reconstitution des réserves en eau souterraine d’ici le printemps est difficilement envisageable, sauf pluviométrie très excédentaire sur les prochains mois ».