À Chastreix, les producteurs de Saint-nectaire forcés d'être à l'arrêt

Chastreix a connu la semaine dernière une contamination bactériologique de son eau potable suspendant sa consommation et la transformation fromagère pour une dizaine de producteurs.

Les habitants de la commune de Chastreix ont été privés d'eau la semaine dernière.
En raison d'une contamination bactériologique (E.coli), la consommation de l'eau du réseau communal a été interdite par arrêté municipal. Une distribution de packs d'eau avait été mise en place pour assurer à minima un approvisionnement aux habitants. Cet épisode a contraint la dizaine de producteurs de fromages de Chastreix, tous en Saint-nectaire, à suspendre également la transformation. « Une catastrophe » pour Michel Babut, le maire de la commune, qui ne comprend toujours pas les raisons de cette contamination.
Principe de précaution
Au Gaec de Rimat, la transformation du Saint-nectaire a repris samedi dernier après plus d'une semaine d'arrêt. « Un soulagement » pour Évelyne Maruel qui d'ordinaire fabrique plus de 180 Saint-nectaire par jour.
Ils étaient neuf producteurs sur la commune de Chastreix à devoir suspendre leur activité avant un retour à la normale. « La DDPP a demandé des analyses d'eau dans la salle de transformation et la salle de traite et a suspendu la fabrication par principe de précaution » explique Evelyne Maruel, associée du Gaec.  Les fromages en cours d'affinage ont également été analysés pour identifier toute contamination. « En lait cru, il faut montrer patte blanche » explique l'éleveuse qui dit comprendre les mesures mises en place « il en va de la santé humaine ». Toutefois, la perte économique, si elle est difficile à estimer pour l'heure, sera non négligeable. Le lait non transformé a été vendu aux laiteries alentours mais le prix d'achat n'est pas équivalent à celui d'un fromage en blanc « à 8€/kg » et encore moins d'un fromage affiné. D'ailleurs, en raison de cet arrêt, Évelyne Maruel estime : « dans quatre semaines, je n'aurai plus de saint-nectaire à vendre et mes collègues non plus ». Si la productrice relativise maintenant, elle avoue avoir été très inquiète. « Nous nous sommes sentis un peu démunis face à des informations souvent contradictoires. Et surtout, nous craignions que cela ne dure plus longtemps...»
La gestion du réseau réévaluée
À la mairie de Chastreix, gestionnaire du réseau, les raisons de cette contamination restent inexpliquées. « Nous avons fait intervenir une entreprise spécialisée. Elle a nettoyé l'intégralité des équipements, sans rien trouver. Le périmètre de captage est récent... On ne comprend pas. » L'expérience suffit à Michel Babut qui a pris la décision d'intégrer son réseau au sein du syndicat intercommunal d'alimentation en eau. « Le prix de l'eau ne sera certes pas le même pour les usagers mais le réseau de Chastreix bénéficiera ainsi d'une expertise plus approfondie » assure le maire qui va devoir gérer désormais l'après crise auprès des producteurs de Saint-nectaire.