A l'heure de la crise énergétique, la Coopération agricole réclame un « pacte de souveraineté »

La Coopération Agricole souhaite notamment pouvoir rediscuter les tarifs en fonction de l’inflation ou de la déflation des coûts de production avec la grande distribution.

« L’heure est grave : la situation historique d’inflation de coûts de production que nous connaissons menace réellement la capacité des entreprises à maintenir leurs activités de production. Il nous faut réagir en urgence, il en va de la sécurité alimentaire de notre Nation », prévient Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole, lors d’une conférence de presse de rentrée le 22 septembre à Paris. Pour ce faire, « un pacte de souveraineté » est réclamé entre « les acteurs de la filière alimentaire, les consommateurs et les pouvoirs publics », explique un communiqué, induisant de nombreuses actions à mettre en place par le gouvernement.

L’association souhaite que soient reconnues comme mission d’intérêt général les activités agricoles et agroalimentaires. Elle veut également une révision des critères d’éligibilité de prise en charge de la facture énergétique de ses adhérents, incluant une indexation des coûts de l’énergie dans la fixation des prix des produits alimentaires.

Cette mesure requiert par conséquent un changement dans la temporalité des négociations commerciales annuelles avec la grande distribution. En effet, la Coopération veut avoir la possibilité de renégocier les tarifs « en fonction de l’inflation ou de la déflation des coûts de production ». Elle demande également la mise en place d’un moratoire sur les pénalités logistiques, et « la prise en compte des coûts industriels dans l’évolution des prix des produits aux moyens d’indicateurs sur les postes de coûts » : énergie, emballage, frais de logistiques…

Hausse de 350% des prix du gaz, de 380% de ceux de l’électricité entre 2021 et 2022 !

La Coopération agricole rappelle que la rentabilité des entreprises est mise à rude épreuve, encaissant une hausse des prix du gaz de 350% entre 2021 et 2022 et de 380% pour l’électricité, mais aussi des emballages : progression de 40% des prix des matières plastiques et du papier carton. Ajoutons à cela l’arrêt « de 50% des capacités de production d’ammonitrates en Europe », générant des risques de pénurie d’intrants pour les cultures, céréalières notamment.  Certains sites pourraient purement et simplement stopper leur production, prévient l’association.