À la recherche de forces vives pour sauver la filière

Les candidats dans les écoles sont certes peu nombreux pour couvrir les besoins de renouvellement générationnel, mais ils sont très motivés.

Bovins de boucherie – La recherche de jeunes éleveurs est indispensable pour sauver la filière et tout un pan de l’économie française. Pour cela, il faut leur donner des conditions de travail adaptées aux contraintes familiales, des revenus suffisamment rémunérateurs pour vivre décemment de son métier et surtout des perspectives. Ces données, l’ensemble de la profession et des politiques les connaissent, mais les solutions restent globalement étroites, dans un environnement toujours très concurrentiel. La définition du type d’agriculture recherché par les instances françaises et européennes est cruciale, car c’est elle qui flèche les flux d’aide pour soutenir tels ou tels secteurs d’activité. Force est de constater que l’élevage n’est pas une priorité pour le moment, mais à se réveiller trop tard, le mal sera irréversible.

La progression sans précédent des prix en 2021 et 2022 aurait dû profiter aux éleveurs à charges constantes, mais ces dernières se sont envolées comme pour l’ensemble de l’économie française et européenne, sur fond de guerre en Ukraine. La spéculation importante des marchés sur les matières premières est mortifère et met à mal les économies (c’est ce que cherche Poutine).  Il y a un an, le prix des engrais azotés avait atteint un sommet à 1230€ la tonne, sur fond de pénurie organisée. Depuis, le prix n’a cessé de baisser pour passer en dessous des 500€ ces dernières semaines. Comment peut-on gérer une exploitation avec de telle fluctuation ?  

Aujourd’hui, on ne peut pas dire que le prix de la viande n’est pas rémunérateur, avec des Charolaises à 5,40€ ou des laitières à 4,70€, mais ce sont les frais qui ont absorbé tous les bénéfices qu’auraient pu en tirer les éleveurs. Le recul des prix observé depuis quelque temps sur les intrants est encourageant et devrait donner de la marge, notamment avec le début de la mise à l’herbe. Dans ce contexte, il y a de la place pour de futurs éleveurs ou éleveuses. De nombreuses mesures sont là pour les accompagner, notamment à reprendre des cheptels qui ont pris 30% de valeur en deux ans. Ces futurs chefs d’entreprise devront adapter leur production à la demande des consommateurs et aux marchés en fonction de l’orientation donnée a leurs projets. Une chose est sûre, les nouvelles demandes sociétales ne devront pas s’accompagner de contraintes administratives ou financières sur le seul dos des éleveurs.   

Les candidats dans les écoles sont certes peu nombreux pour couvrir les besoins de renouvellement générationnel, mais ils sont très motivés. Souvent issus d’un milieu non agricole, ils ont des bagages solides et sont très conscients des difficultés qui les attendent. Mais ce beau métier en contact avec la nature est gratifiant et permet de créer des liens forts avec des consommateurs toujours à la recherche d’authenticité, malgré la crise qui serre les budgets.

Cette reconnaissance doit passer par celles des distributeurs qui se sont engagés au salon de l’agriculture, mais également par les acteurs de la RHD. Les aléas de la concurrence de l’import sont incontournables dans un marché de libre-échange. 

Le maillon intermédiaire que sont les abatteurs est de plus en plus confronté à la réduction de l’offre et à une contraction de la demande en viande française, face aux volumes importés par des transformateurs fournisseurs des circuits RHD.  De nombreux abattoirs ont contracté leurs activités sur 4 jours, à la fois pour faire face à la baisse d’activité, mais également pour faire des économies en termes d’énergie ou d’eau.

Cliquer ici pour retrouver tous vos cours sur le bétail vif