Actu météo : des pluies salvatrices pour les nappes phréatiques

Après une première quinzaine d’octobre historiquement sèche, la situation s’est totalement inversée la seconde partie du mois, avec une pluviométrie record. Les prévisions demeurent pluvieuses pour début novembre, ce qui va permettre aux nappes phréatiques de se remplir progressivement.

De prime abord, dans un contexte de réchauffement climatique, ce mois d’octobre 2023 ne déroge pas à la règle puisque nous le terminons avec un nouvel excédent de 2,6°C. Il monte à la 2ème place des mois d’octobre les plus chauds, avec une moyenne de 16,42°C, derrière 2022, avec 17,21°C, et devant 2001, avec 16,36°C. C’est le 21ème mois consécutif avec un bilan excédentaire. Pour mémoire, le dernier mois qui avait été déficitaire, est janvier 2022 avec -0,5°C à l’échelle du pays.

"L'été a joué les prolongations"

Comme pour la fin août et le mois de septembre, la première moitié de ce mois d’octobre s’est montré particulièrement chaud puisque nous avons battu une multitude de records de chaleurs mensuels, principalement les 2 et 3 mais aussi du 8 au 12.

L’été a donc joué les prolongations. En conséquence, la période du 1er septembre au 31 octobre se clôture avec une anomalie de +3,1°C par rapport à la normale climatique calculée entre 1991 et 2020. La conséquence est que ces deux premiers mois de l’automne 2023 sont les plus chauds jamais observés en France, assez nettement devant les années 2006, 2022 et 1949…

L’ensoleillement va de pair avec cette météo très sèche et ces températures très élevées, ce qui fait que l’excédent de luminosité est de 20%.

Le grand écart des précipitations

Toutefois, ce mois d’octobre s’est découpé en deux périodes bien distinctes, principalement au niveau de l’humidité. En effet, du 1er au 15 octobre, nous avons vécu la période la plus chaude mais aussi et surtout la plus sèche jamais observée. En moyenne, il n’est tombé que de 0 à 6 mm à l’échelle de la France (cf. carte ci-dessous). Seuls les reliefs de l’Est, les Pyrénées et le Nord-Pas-de-Calais ont observé davantage de précipitations mais, là aussi, le déficit était criant. Nous étions avec un déficit de 95% au 15 octobre.

Source : Météo France https://meteofrance.com

En revanche, la seconde partie du mois fut aux antipodes de la première avec une pluviométrie telle que nous terminons ce mois d’octobre 2023 avec un excédent de 28%. Cela signifie tout simplement qu’avec 122 mm de pluie agrégés sur la France, entre le 16 et le 31 octobre, nous avons vécu la période la plus humide, tout mois confondus, avec celle du 21 septembre au 5 octobre 1993, il y a tout juste 30 ans !

"Il va falloir attendre un peu avant que toute cette humidité s’infiltre correctement jusque dans les nappes phréatiques"

Ainsi, l'automne 2023 a « réellement » débuté le samedi 14 octobre (au milieu de l’automne météorologique finalement) avec un été qui s'est donc ENFIN terminé. La bonne nouvelle est que ces pluies, salvatrices pour nos nappes phréatiques, arrivent au moment du début de la période dite « de recharge ». Néanmoins, avec la poursuite de l’été, au cours des 15 premiers jours, la végétation avait pris du retard dans sa mise en sommeil. Résultat, il va falloir attendre un peu avant que toute cette humidité s’infiltre correctement jusque dans les nappes phréatiques. Toutefois, ce contexte météorologique océanique qui persiste, pour ce début du mois de novembre, est plutôt une bonne nouvelle. La conséquence est que les arrêtés préfectoraux des eaux superficielles sont nettement moins nombreux. La plus franche amélioration est sur l’ouest de la France où les cumuls pluviométriques conséquents améliorent sensiblement la situation.

Carte des arrêtés des eaux superficielles au 03/11/2023 publiés (Source : Propulvia https://propluvia.developpement-durable.gouv.fr)

Quelles sont les prévisions météorologiques en France pour cette première décade du mois de novembre 2023 ?

Ce mois de novembre a débuté véritablement sur les chapeaux de roue.  La tempête Ciaran a très durement affecté la Bretagne, notamment le Finistère et les Côtes d’Armor (placés en vigilance rouge), avec des valeurs de vents exceptionnelles observées (rafales de 150 à 207 km/h). Sur ces deux départements, il s’agit d’un évènement historique, avec des valeurs de vent supérieures à celles mesurées lors de la tempête du 15/16 octobre 1987, du passage de Lothar le 26 décembre 1999 mais aussi de la tempête Zeus, en mars 2017.

A partir de samedi 4 novembre, en fin d’après-midi, et jusqu’à dimanche matin, une nouvelle tempête prénommée « Domingos » viendra se caler au voisinage des îles britanniques, mais ce ne sera pas une dépression telle que l’a été « Ciaran » et fort heureusement. Les rafales les plus violentes sont à attendre depuis l’Aquitaine jusqu’aux Pays-de-Loire et en rentrant dans les terres jusqu’au Centre et au Poitou notamment, avec 100 à 110 km/h dans l’intérieur, et 120 à 140 km/h en bord de mer, localement davantage sur les caps exposés entre les Charentes et la Gironde. Sur le golfe de Gascogne, la mer restera grosse avec des creux de 8 à 10 mètres, mais les coefficients de marée seront très faibles, et les risques de submersion marines un peu plus limités.

La semaine prochaine s’annonce nettement moins remarquable côté météo, avec la fin des intempéries, le seul aléa à surveiller restant les crues des rivières et des fleuves en raison de la poursuite d’une météo humide sur tout le pays. A plus long terme, pas d’amélioration à attendre, en effet, les dépressions pouvant même à nouveau gagner en vigueur à l’approche du 11 novembre !

En résumé, au cours des 10 prochains jours, à minima, la météo demeurera fréquemment pluvieuse ce qui va permettre aux nappes phréatiques de se remplir progressivement.