Barrage de Sivens : un nouveau projet d'irrigation sera choisi le 9 septembre

Près de cinq ans après la mort de Rémi Fraisse et l'abandon du barrage de Sivens, l'arbitrage sur un nouveau projet d'irrigation dans la vallée du Tescou a été fixé au 9 septembre, a-t-on appris auprès de la mairie de Lisle-sur-Tarn.

L'Instance de co-construction (ICC) - qui réunit notamment élus locaux, associations environnementalistes et agriculteurs - doit alors prendre une décision "consensuelle ou par vote" au terme de trois ans de débats, a expliqué à l'AFP la maire de Lisle-sur-Tarn, Marylin Lherm (sans étiquette). L'ICC a été mise sur pied par l'État fin 2015 dans le cadre d'un projet de territoire, proposé après l'abandon du grand barrage, acté par l'Etat fin 2015. Ses participants, réunis le 4 septembre pour un dernier point, devront arbitrer entre deux propositions, a détaillé l'élue.  

Le  premier schéma inclurait en plus d'un captage "un barrage en amont du Tescou, approximativement sur le site initial du barrage de Sivens, de 700.000 à 1 millions de m3". Dans le second schéma, "proposé par les environnementalistes", le barrage serait remplacé par une captation des eaux du Tarn amenées par 25 km de conduite en amont du Tescou, a-t-elle complété.

À l'issue de la réunion, agriculteurs et environnementalistes ne partageaient pas la même analyse sur les besoins en eau de la zone, les seconds réclamant une évaluation précise. Représentant de l'association Lisle-Environnement, Christian Pince n'excluait pas de boycotter le vote en cas de désaccord. Le projet initial de barrage de Sivens, qui devait permettre la réalisation d'un réserve d'eau de 1,5 millions de m3 sur une zone humide accueillant des espèces protégées avait suscité une levée de boucliers d'opposants, et la mise en place en 2013 de la ZAD de la Métairie neuve.

Le 26 octobre 2014, lors d'une manifestation sur cette ZAD, Rémi Fraisse, un jeune militant de 21 ans, avait succombé à l'explosion d'une grenade offensive tirée par un gendarme. Quelques mois plus tard, en mars 2015, la ZAD était évacuée, avant l'abandon du projet. Les discussions se sont ensuite ouvertes au sein de l'ICC pour une solution alternative permettant notamment de répondre aux besoins en eau de l'agriculture locale. Pour de nombreux militants écologistes et de gauche, la mort de Rémi Fraisse est devenue un symbole de la "violence d'État". Son nom est encore associé, jusque dans les manifestations de gilets jaunes, au questionnement du maintien de l'ordre à la française.