Brexit : ce qui change après le 31 janvier

Ce vendredi 31 janvier à minuit, le Royaume-Uni sort officiellement de l’Union Européenne. Pourtant aucun changement n’interviendra ce jour. Explications.

« Here we are ! » Après 3 ans de négociations et de rebondissements, nous y sommes : le Royaume-Uni quittera l'Europe ce vendredi 31 janvier à minuit ; mais cette séparation ne sera pour l'heure que juridique. Concrètement, le Royaume-Uni ne participera plus à la vie des institutions européennes mais continuera de vivre selon ses règles. En effet, au 1er février s'ouvre une période dite « de transition », qui durera selon l'accord, jusqu'au 31 décembre 2020. Elle pourra être étendue d'un an ou deux au besoin.

L'objectif est que cette période laisse le temps à chacun de préparer la mise en œuvre de l'accord de retrait et d'anticiper la relation future entre l'UE et le Royaume-Uni, qui doit encore être négociée. La facture sera lourde pour les britanniques puisqu'ils doivent maintenir leur engagement dans le plan pluriannuel en cours, qui dure au-delà de 2020. Elle s'élèverait à plus de 40 milliards d'euros et pourrait gonfler encore si la période de transition déborde sur le prochain plan pluriannuel. En échange de sa contribution, le Royaume-Uni bénéficiera des fonds structurels européens et de la PAC et ce, jusqu'à sa sortie pleine et entière de l'Europe.

Vigilance

Le Royaume-Uni importe 73% de sa consommation agroalimentaire, soit près de 40 milliards d'euros (2017) dont 10% en provenance de France. Le pays deviendra dès le 1er février le premier partenaire commercial de l'Europe. Amélie de Montchalin, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes a d'ores et déjà annoncé que la France sera « extrêmement vigilante » dans les négociations à venir avec le Royaume-Uni sur la protection de ses entreprises, agriculteurs et pêcheurs.

Et d'ajouter « nous avons plusieurs points de vigilance absolue pour que nous puissions protéger pleinement nos concitoyens, nos agriculteurs, nos pêcheurs, nos entreprises. » Pour Amélie de Montchalin, un accord pourra être signé rapidement à la condition de maintenir un alignement réglementaire. La secrétaire d'Etat à par ailleurs indiqué qu'une vigilance particulière sera apportée aux normes sanitaires de production agricole. En cas de différences, le « zéro tarif douanier, zéro quota » souhaité par Londres devra être garanti par un « zéro dumping », a-t-elle souligné.