Didier Guillaume : « c’est par le bio que l’agriculture se transformera »

A l’occasion des Assises de la Bio qui se tenaient mardi 27 novembre à Paris, Didier Guillaume ministre de l’Agriculture a réaffirmé son engagement en faveur du bio et est revenu sur les retards de paiement des aides « inadmissibles ».

Citant l'agriculture biologique comme exemple, Didier Guillaume, « militant du bio depuis des années », a déclaré « c'est par le bio et l'exemplarité du bio que l'agriculture se transformera. »  Pour le ministre de l'agriculture, il ne faut pas opposer les modèles mais la bio pourrait permettre de réconcilier agriculteurs et citoyens. « Les français aiment leur paysans, aiment manger de bons produits, mais il y a encore trop d'oppositions entre la société française et leurs agriculteurs. Ca ne peut pas durer. J'y travaillerai de toutes mes forces. »

Autre vertu de la bio pour Didier Guillaume, une meilleure valorisation des productions qu'en conventionnel. Il explique « grâce à la valorisation des produits, par la façon de vendre des produits et d'organiser la filière d'amont en aval, on sait qu'il y a une augmentation de la valeur pour l'ensemble des acteurs » à l'instar de l'ambition de la Loi issue des Etats généraux de l'alimentation.

Inciter aux conversions

Dans sa courte allocution, Didier Guillaume a réaffirmé les objectifs du Plan ambition bio présenté avant l'été, à savoir 15% de surfaces agricoles converties au bio avant d'ici 2022 et 20% de produits bio en restauration collective. Pour le ministre de l'Agriculture, ces transitions sont en cours puisqu'en 2017, plus de 5 000 exploitations se sont engagés dans la bio. Rappelant les moyens engagés par l'Etat dans le Plan ambition bio, plus d'un milliard d'euros pour accompagner, entre autre, les conversions. Le marché de l'agriculture biologique qui représente plus de 8 milliards d'euros « ce chiffre montre combien nous devons inciter les conversions au bio » insiste ce militant de la première heure.

"L'Etat à failli"

Le ministre de l'Agriculture, comme d'autres avant lui, a argumenté pour une simplification de la Politique Agricole Commune (PAC). Didier Guillaume a rappelé qu'aujourd'hui la PAC est constituée de 9 000 critères « alors qu'on en utilise que 4 000. » Il souhaite également « réorienter la PAC, en gardant des aides fortes et directes du premier pilier qui sont absolument indispensables » mais pour le ministre, la future politique européenne doit évoluer pour qu'elle « prenne mieux en compte le bio. »

Concernant les retards de versement, Didier Guillaume a déclaré « ce qui se passe pour le paiement des aides est inacceptable. L'Etat a failli. L'ASP a failli. » Il insiste et dénonce « je vous dis que les aides de 2016 ne seront pas payées d'ici la fin de l'année. » Le ministre promet cependant que celles-ci seront versées « dès les tous premiers mois de l'année 2019.» Et d'ajouter « je ferais en sorte que les aides 2017 et 2018 soient payées le plus rapidement possible. »