Huile de palme à La Mède: l'Etat ne peut pas se dédire d'un accord déjà signé (Attal, LREM)

Le porte-parole de LREM Gabriel Attal a souligné dimanche à l'adresse des agriculteurs s'apprêtant à bloquer raffineries et dépôts de carburant que l'Etat ne pouvait pas se dédire de l'accord scellant l'importation d'huile de palme par la bioraffinerie Total de La Mède, mais qu'il était "vigilant".

Cette raffinerie est "issue d'un accord signé entre le précédent gouvernement et Total. On n'a pas pour habitude de revenir sur des accords, on respecte cet accord, mais on le respecte avec vigilance", a déclaré M. Attal lors de l'émission Le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI: "on a demandé à Total de réduire la part d'importation d'huile de palme dans cette raffinerie, elle sera en dessous des 50%", et de "développer une haute qualité 
environnementale", a-t-il ajouté.
   

Les agriculteurs "ne peuvent pas ignorer tout le travail" fait au niveau européen pour sortir de l'huile de palme, a-t-il aussi plaidé. Il a en outre voulu "dire aux agriculteurs qui se mobilisent - parce que derrière ça il y a un groupe, notamment Avril, le groupe de la filière colza française - que ce groupe lui-même importe 200.000 tonnes d'huile de palme chaque année et que donc il faut qu'ils disent qu'ils sont conscients des enjeux de compétitivité, et que si eux-mêmes importent des centaines de milliers de tonnes d'huile de palme, ils peuvent peut-être comprendre qu'aujourd'hui on ne peut pas en sortir tout de suite. Il faut donc balayer un peu devant sa porte", a jugé M. Attal.

La Mède

Les agriculteurs se préparent à bloquer à partir de dimanche soir des raffineries et dépôts de carburants pour dénoncer les contradictions d'un gouvernement qui les oblige à respecter des normes auxquelles ne sont pas soumis des produits importés comme l'huile de palme. Un maximum de 300.000 tonnes de cette huile, exploitée au prix de la déforestation en Malaisie ou Indonésie et présentant un très mauvais bilan carbone, fera tourner la bioraffinerie de Total à La Mède, près de Marseille, à partir de cet été. L'agriculture française peut fournir quant à elle des huiles de tournesol ou de colza, qui coûtent toutefois plus cher.
   

Les 300.000 tonnes maximum d'huile de palme couvriront moins de 50% de l'approvisionnement total de la raffinerie, a souligné auprès de l'AFP une porte-parole de Total. La bioraffinerie aura en effet besoin de jusqu'à 650.000 tonnes de matières premières en tout par an, dont 150.000 tonnes d'autres huiles végétales (tournesol, soja, et 50.000 tonnes de "colza français", a promis le PDG du groupe Patrick Pouyanné début juin), ainsi que d'huiles alimentaires usagées, de graisses animales et autres huiles résiduelles.