L’incubateur ScanStation révolutionne la détection et le comptage des bactéries

Interlab et Lial, deux entreprises cantaliennes qui conjuguent leurs compétences en microbiologie dans le cadre d’un projet phare d’automatisation de l’analyse.

Le Cantal peut être fier de compter en son sein quelques fleurons de la technologie. Deux entreprises cantaliennes ont ainsi prouvé, la semaine dernière, que l'on pouvait rivaliser mondialement dans le secteur de la microbiologie en combinant les compétences locales. ScanStation est le fruit d'un produit imaginé par Interlab/Interscience, à Mourjou, et développé sur le site du Lial MC, à Aurillac. "C'est une technologie révolutionnaire dans le sens où, pour la première fois, on peut mesurer en temps réel la croissance de bactéries, expliquait jeudi Emmanuel Jalenques, co-président d'Interlab/Interscience. C'est intéressant car cela permet d'obtenir des résultats beaucoup plus rapidement puisque tout est automatisé."

Un instantané de la bactérie avec grande précision

Pour faire simple, ce ScanStation peut accueillir juqu'à 100 boîtes de Pétri simultanément (Interlab travaille ardemment à la création de stations pouvant accueillir 200 et même 300 boîtes). Alors que jusqu'ici la méthode d'analyse des bactéries était manuelle, longue et minutieuse, "la machine va, en temps réel, toutes les demi-heures, prendre une photo de chaque boîte. À la fin, vous avez comme une vidéo, un instantané de la bactérie, pour voir sa croissance." L'automatisation du processus de contrôle et surtout la précision dans les contrôles permettent d'identifier, dans son comptage, s'il s'agit bien d'une colonie de bactéries et non d'une poussière qui ce serait glissée. "Cela apporte une précision plus élevée", confiait Emmanuel Jalenques. Depuis plus de 30 ans, Interlab/Interscience collabore avec le Laboratoire interprofessionnel d'analyses laitières en fournissant du matériel de mesure. Une coopération renforcée depuis une dizaine d'années. "Le Lial est comme notre laboratoire pilote. Dès qu'on a des prototypes, on leur amène, ils les testent. Cela permet ainsi de se confronter au terrain car nous, depuis notre bureau d'étude, cela marche souvent parfaitement, mais en conditions réelles, on découvre d'autres choses." Du coup, autre avantage pour le Lial, la possibilité d'adapter la station à ses propres préconisations. "Des échanges entre nos différents techniciens ont eu lieu, notamment sur la partie métrologie (respect de la consigne de température et l'uniformité dans l'enceinte)", révélait Jean-Vincent Gauzentes, directeur du Lial Massif central. Collaboration donc nécessaire pour un produit issu de quatre années de développement, dont une in situ, et deux millions d'euros d'investissements. Les dix ScanStation produits à ce jour ont déjà été vendus.