[Les débats de Pleinchamp] Coûts de production : finis les coups ?

Issu des Etats généraux de l’alimentation, le projet de loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable » est attendu pour la fin du premier semestre 2018.

L'enjeu n'est pas mince : il s'agit ni plus ni moins de sauvegarder la souveraineté alimentaire nationale, menacée par la paupérisation des agriculteurs. Le projet a l'ambition de rebattre les cartes entre agriculteurs, industriels et distributeurs. Il prévoit d'inverser le processus de construction du prix payé aux agriculteurs. Contrat et prix sont désormais proposés par le vendeur et non plus par l'acheteur.

6 textes en 20 ans

Le texte donne aux interprofessions la mission de définir les coûts de production et les indicateurs de marché qui seront intégrés dans les contrats. Il prévoit des clauses de renégociation dans un délai d'un mois en cas de forte hausse des matières premières agricoles. Il renforce le pouvoir du médiateur et les sanctions. Le seuil de revente à perte par les distributeurs est relevé de 10 % et les promotions restreintes à 34 %. Le projet de loi met donc en exergue les coûts de production. Ce qui soulève quelques questions. Les agriculteurs en ont-ils une bonne connaissance ? Comment le coût de production moyen va-t-il être établi ? Quel niveau de marge va-t-on octroyer à l'agriculteur ? Quid des écarts entre exploitations ? Mais pour commencer, question fondamentale : le projet de loi va-t-il réussir là où pas moins de six textes de loi entourant les relations producteurs, transformateurs et distributeurs n'ont pas modifié l'ordre des choses au cours des deux décennies passées ? Éléments de réponse, avec Ludovic Brindejonc, Président d'Agri-Ethique France et Pierre-Gérard Pouteau, Directeur général de Cerfrance Maine-et-Loire.