Cet été, la cote de popularité d'Emmanuel Macron a plongé dans les sondages. Mais qu'en est-il auprès des agriculteurs ?

Micro-trottoir : les agriculteurs notent le Gouvernement


Cet été, la cote de popularité d'Emmanuel Macron a plongé dans les sondages. Mais qu'en est-il auprès des agriculteurs ? Comment évaluent-ils les premiers mois du Gouvernement et sa politique agricole ? Que pensent-ils des états généraux ? Pleinchamp a profité des Terres de Jim, évènement organisé du 8 au 10 septembre dans l'Oise, pour tendre le micro aux agriculteurs.


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&Agrave; l'occasion des &eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation, les professionnels de l'agriculture biologique r&eacute;clament la p&eacute;rennisation des dispositifs d'aide aux producteurs bio. &laquo;&nbsp;Il faut se d&eacute;faire de l'id&eacute;e que le march&eacute; est suffisant en agriculture biologique&nbsp;&raquo;, insiste Florent Guhl, directeur de l'Agence bio.Cette demande fait &eacute;cho &agrave; la tr&egrave;s forte croissance que conna&icirc;t le secteur. Au cours du 1er semestre 2017, le nombre de producteurs a encore augment&eacute; de 9,2 %. D&eacute;sormais, 6,5% de la surface agricole est convertie en agriculture biologique, soit 1,77 million d'hectares. La France compte 35 231 agriculteurs bio.Ce fort engouement pour l'agriculture biologique a conduit &agrave; l'ass&egrave;chement des budgets r&eacute;gionaux allou&eacute;s &agrave; l'agriculture biologique. &laquo;&nbsp;Certaines r&eacute;gions sont d&eacute;pass&eacute;es par les conversions, il va falloir faire un &eacute;tat des lieux&nbsp;&raquo;, constate le directeur. Des choix politiques vont devoir &ecirc;tre r&eacute;alis&eacute;s concernant l'avenir des aides &agrave; la conversion, des aides au maintien et le paiement des services environnementaux et sociaux rendus par les agriculteurs bio.Pour soutenir les fili&egrave;res et accompagner leur structuration, les acteurs de l'agriculture biologique voudraient aussi que soit doubl&eacute; le fonds Avenir bio. Dans le m&ecirc;me temps, ils sont favorables &agrave; l'orientation des outils de financement priv&eacute; en direction de la Bio, citant par exemple le livret d&eacute;veloppement durable.<h2>Priorit&eacute; au bio</h2>Au-del&agrave; de la question des aides, les acteurs de la bio souhaitent que les installations en agriculture biologique&nbsp;soient prioritaires pour l'acc&egrave;s au foncier. Ils proposent aussi que les produits bio et locaux soient introduits dans la restauration collective publique, avec un objectif de 20 % &agrave; l'horizon 2022.Les acteurs de l'agriculture biologique sont pr&eacute;sents dans les quatorze ateliers des &eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'alimentation qui sont en cours. Ces &eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux visent notamment &agrave; mettre autour de la table les producteurs, les transformateurs et les distributeurs, afin de trouver des solutions pour cr&eacute;er de la valeur et mieux la r&eacute;partir au sein des fili&egrave;res. Ils ont aussi la vocation de rapprocher les agriculteurs des diverses attentes soci&eacute;tales.&nbsp;


Les acteurs de l’agriculture biologique espèrent que les discussions en cours vont permettre de pérenniser les dispositifs de soutien aux producteurs et aux filières. Ils souhaitent aussi un accès prioritaire au foncier ou encore l’intégration de 20 % de produits bio dans la restauration collective publique d’ici 2022. 


Ce que l’agriculture biologique attend des états généraux

&laquo;&nbsp;Il ne peut pas ne rien se passer, nous avons une obligation de r&eacute;sultats&nbsp;&raquo;. St&eacute;phane Travert, le ministre de l'Agriculture, s'est exprim&eacute; dans les colonnes du Figaro, le 27 ao&ucirc;t, alors que les &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux reprennent cette semaine. Le premier chantier, qui doit se d&eacute;rouler jusqu'&agrave; fin septembre, est consacr&eacute; &agrave; la cr&eacute;ation et &agrave; la r&eacute;partition de la valeur. Sur ce sujet, le ministre envisage de s'appuyer sur la loi Sapin II et de modifier certains dispositifs. &laquo;&nbsp;Nous n'excluons pas non plus d'ajuster la LME&nbsp;(loi de modernisation de l'&eacute;conomie)&raquo;, a-t-il ajout&eacute;. Tout en pr&eacute;cisant&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Nous pourrions passer par des ordonnances ou d&eacute;crets pour &ecirc;tre op&eacute;rationnels rapidement&nbsp;&raquo;. &nbsp;Ces annonces vont dans le sens des attentes de la FNSEA. Cet &eacute;t&eacute;, Christiane Lambert, la pr&eacute;sidente du syndicat majoritaire, s'&eacute;tait prononc&eacute;e en faveur de &laquo;&nbsp;frappes chirurgicales&nbsp;&raquo; sur la LME et d'une am&eacute;lioration de la loi Sapin II. Ces &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux devraient donner lieu &agrave; une d&eacute;claration d'Emmanuel Macron, d&eacute;but octobre. &nbsp;De mani&egrave;re plus g&eacute;n&eacute;rale, St&eacute;phane Travert a rappel&eacute; les grandes orientations qu'il souhaite donner &agrave; la politique agricole&nbsp;: &laquo;&nbsp;lib&eacute;rer l'agriculture des carcans r&eacute;glementaires&nbsp;&raquo; ou encore &laquo;&nbsp;encourager la pr&eacute;vention des risques&nbsp;&raquo;.Enfin, concernant le scandale des &oelig;ufs contamin&eacute;s, il a indiqu&eacute; qu'il recevrait les repr&eacute;sentants de la fili&egrave;re dans les prochains jours pour r&eacute;aliser un &eacute;tat des lieux sur la situation. Il souhaite que soient consolid&eacute;s&nbsp;&laquo;&nbsp;les moyens de veille sanitaire au niveau europ&eacute;en&nbsp;&raquo; et gagner en &laquo;&nbsp;r&eacute;activit&eacute;&nbsp;&raquo; entre &Eacute;tats membres. Le ministre de l'Agriculture a aussi demand&eacute; l'harmonisation europ&eacute;enne des &laquo;&nbsp;mesures de gestion des &eacute;levages et des produits alimentaires contamin&eacute;s&nbsp;&raquo;.&nbsp;