Pédagogie et dialogue, valeurs fondamentales du Salon de l'agriculture

Dans un contexte d’incompréhension forte entre le monde agricole et le monde urbain, le Salon de l’agriculture se place comme un moment privilégié d’échange et de dialogue pour toutes les filières agricoles avec le grand public. A partir du 22 février et pour neuf jours à Paris, les visiteurs en quête de réponses pourront rencontrer des agriculteurs venus défendre l’excellence agricole française.

En choisissant comme thématique de sa 57eme édition « L'agriculture vous tend les bras », le Salon international de l'Agriculture (SIA), qui ouvre ses portes samedi 22 février à Paris, veut œuvrer à la réconciliation entre le grand public et le monde agricole. « Ce thème a un double sens : il montre que le monde agricole est ouvert au dialogue avec les visiteurs, et il montre aussi que l'agriculture peut faire vivre des personnes non issues du monde agricole », explique Valérie Le Roy, directrice du SIA.

« Nous voulons montrer que l'agriculture n'est pas un club fermé, indique Jean-Luc Poulain, agriculteur et président du SIA. L'agriculture française est en train de prendre le virage de la diversification, et celle-ci nécessite davantage de bras, de compétences et d'idées ». Tout en regrettant certaines « installations plus philosophiques qu'économiques » non pérennes, les organisateurs du Salon mettent l'accent sur les possibilités de reconversion qu'offre l'agriculture, à travers les témoignages d'agriculteurs non issus du milieu agricole. Car l'enjeu est bien celui du renouvellement des générations, alors que 50% des agriculteurs vont prendre leur retraite dans les 10 années à venir. Outre ce que cela implique en matière de formation, d'accès au foncier et d'accompagnement financier, l'attrait du métier est crucial pour convaincre les jeunes de s'installer.

La pédagogie, principale valeur

Le SIA est donc l'occasion, pour ses quelques 630 000 visiteurs, de parler avec de « vrais agriculteurs ». Et c'est d'ailleurs une demande de plus en plus forte de la part des visiteurs : « L'attitude du public change, fait savoir Valérie Le Roy. Il y a six ou sept ans, les gens venaient d'abord pour voir les animaux. Cette motivation existe toujours, mais il en apparait d'autres, comme mieux comprendre l'agriculture et voir des agriculteurs ». Ainsi, selon une enquête du SIA auprès des visiteurs, la visite des animaux n'arrive plus qu'en troisième position dans les motivations du public. En tête des priorités des visiteurs : découvrir et s'informer.

Et cela tombe bien, car les agriculteurs présents sur le Salon, qu'ils soient exposants ou visiteurs, ne demandent qu'à expliquer et défendre leur métier. A l'instar de Jean-Marie Goujat, l'éleveur d'Idéale, la charolaise égérie du SIA, qui a accepté ce rôle très prenant pour faire connaître le mode d'élevage « à la française » qu'il défend sur son exploitation : 125 vaches élevées de façon extensive, dont la viande est valorisée en partie en Label Rouge. Exactement le type de produits de qualité, respectueux de l'environnement, plébiscités par la société, mais qui restent minoritaires dans les actes d'achat. La pédagogie, l'une des valeurs fondamentales du SIA, devra donc plus que jamais être à l'ordre du jour, pour que le grand public puisse, lui aussi, tendre les bras vers l'agriculture.