Quand BFMTV adopte les méthodes des militants anti-élevage

La chaîne d’information en continu s’est rendue illégalement dans un élevage porcin avec l’association anti-élevage Dxe pour y tourner une vidéo sur les conditions d’élevage des porcs. Une nouvelle intrusion qui scandalise la profession.

"On sait que c'est illégal, on n'est pas censé rentrer chez les gens mais on ne fait pas ça pour le plaisir". Ces paroles proviennent du président de l'association anti-élevage Dxe et sont enregistrées par BFMTV, qui a accompagné les militants dans une de leurs opérations nocturnes visant à s'introduire illégalement dans des élevages afin d'y dénoncer les conditions de production. Diffusée le 8 octobre, la vidéo de BFMTV montre la journaliste et les membres de l'association entrer dans une maternité porcine des Côtes-d'Armor pour y filmer les truies et leur porcelets. Des propres dires de la journaliste, cet élevage respecte les conditions légales de l'élevage intensif de porcs. Mais le reportage dénonce la présence de porcelets morts "qui côtoient les vivants" et l'étroitesse des cages d'allaitement des truies. "Dans ces conditions de vie, de nombreux porcelets meurent : leur taux de mortalité est de 20%", rapporte le reportage de BFMTV. Une affirmation qui reflète la réalité des élevages porcins conventionnels, mais qui omet de dire qu'en moyenne, le taux de mortalité des porcelets est encore plus élevé dans les élevages de plein air (25%). 

Une intrusion que dénonce "fermement" la fédération nationale porcine (FNP) dans un communiqué publié le 9 octobre. "Après l'intrusion d'un élu de la République il y a quelques mois, un nouveau cap est franchi avec cette fois la caution de la presse",  alerte la fédération. En plus de faire "le jeu des délinquants fondamentalistes de la cause animale", la FNP rappelle que ces intrusions bafouent les règles de biosécurité "dans un contexte compliqué par la fièvre porcine africaine". Le syndicat appelle le gouvernement à "condamner avec fermeté les méthodes de ces individus".