Surplus de production : la restauration hors-domicile appelée à acheter français

En raison du confinement, la fermeture de certains débouchés (particulièrement la restauration hors-domicile) et la modification des modes de consommation ont provoqué une accumulation des stocks dans de nombreuses filières agricoles. A l’heure de la réouverture de la restauration commerciale, les syndicats appellent à une valorisation de ces produits d’origine France, dans la lignée de la loi Egalim.

« Les établissements qui s'approvisionnent localement en produits de qualité restent l'exception », déplorait la Confédération paysanne dans un communiqué de presse le 3 juin. En raison des stocks accumulés pendant la période de confinement, la profession agricole appelle plus que jamais à une valorisation des produits français dans la restauration commerciale. Mais « plus qu'un sursaut exceptionnel en situation d'urgence », l'importance est de « développer et de renforcer des partenariats durables pour sécuriser le revenu des producteurs », ont rappelé la FNSEA et les JA lors d'une réunion avec le gouvernement le 15 juin.

Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume et la secrétaire auprès du ministre de l'Economie Agnès Pannier-Runacher avaient réuni la profession agricole, les industries agro-alimentaires, les interprofessions concernées et les acteurs de la restauration hors domicile pour mettre en avant les solutions permettant de valoriser les stocks en produits agricoles et alimentaires français.

Dans un communiqué, la FNSEA et les JA saluent « l'esprit et les engagements pris par l'ensemble des acteurs de la restauration hors-foyer, certains concrets et chiffrés, qui permettront de renforcer la consommation de produits français ».

« Comme souligné par certains acteurs présents ce jour, l'origine France n'est pas une contrainte mais devient un réel avantage consommateur. A nous collectivement de renforcer cet attachement des français à des produits alimentaires français », ont indiqué les syndicats.

En plus d'un engagement solidaire de l'ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire, « nous avons besoin de politiques publiques cohérentes et adaptées pour relocaliser l'approvisionnement de la restauration », clame-t-on à la Confédération paysanne. La relocalisation de l'approvisionnement alimentaire amène aussi à devoir repenser l'épineux sujet des importations, en particulier de viande bovine et de fruits et légumes, poursuit la Conf'.

Autant de sujets qui s'inscrivent dans la mise en œuvre de la loi Egalim, qui « devra prendre de l'ampleur dans les mois à venir », rappelle la FNSEA. Promulguée le 1er novembre 2018, cette loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole a notamment pour objectif l'approvisionnement de la restauration collective à 50% de produits bio, sous autres signes de qualité ou locaux d'ici 2022.