Taxes sur la solution azotée : « la coupe est pleine ! »

Les droits antidumping sur l’importation de solution azotée ont été validés par la Commission européenne et inquiètent les producteurs de grandes cultures.

La Commission européenne a validé jeudi dernier la mise en place des taxes antidumping provisoires sur les importations de solution azotée. Ces taxes sont annoncées sur des niveaux de 16,3% pour la solution importée de Trinidad, 22,6% pour celle des Etats-Unis et 34% pour celle de la Russie. Près de 50% des importations de solution azotée en France provient de ces trois pays. 

« Une nouvelle hausse des cours sera à prévoir tandis que les agriculteurs français ont déjà pu observer une hausse d'environ +10 €/t sur les prix annoncés en nouvelle campagne », annonce le cabinet Agritel.

Selon les associations de producteurs de grandes cultures, ces taxes représenteraient un coût supplémentaire de 500 millions d'euros par an à la charge des agriculteurs. 

Front commun contre ces nouvelles taxes

« La coupe est pleine ! Les producteurs de grandes cultures ne peuvent plus supporter de nouvelles taxes ! » alertent les associations de producteurs de blé (AGPB), maïs (AGPM), betterave (CGB) et oléo-protéagineux (FOP) dans un communiqué de presse commun daté du 12 avril. Pour ces organisations, le surcoût que pourraient engendrer ces nouveaux droits antidumping s'ajouterait aux distorsions de concurrence auxquelles font déjà face les producteurs européens. 

« Nos concurrents hors Union européenne ayant accès à des fertilisants moins onéreux, un surcoût évalué à un milliard d'euros par an est déjà supporté par les agriculteurs européens », indique le communiqué.

Les associations de producteurs, aux côtés de la FNSEA, demandent au ministre de l'Economie et des finances Bruno Le Maire que la France vote contre la mise en place de ces droits antidumping. Elles espèrent que le gouvernement puisse convaincre les autres Etats membres de faire de même.  

« Les mesures définitives devraient être publiées cet été ou au maximum le 11 octobre prochain pour définir si ces taxes seront maintenues », précise le cabinet Agritel.