Un milliard d’euros pour l’investissement agricole

Une convention signée entre le ministère de l’Agriculture, le Fonds européen d’investissement et quatre groupes bancaires va permettre aux agriculteurs de bénéficier de conditions de prêts plus avantageuses pour leurs projets innovants.

En septembre 2017, le gouvernement d'Edouard Philippe annonçait la mise en place d'un Grand plan d'investissement pour la période 2018-2022 de 57 milliards d'euros, dont 5 milliards dédiés à l'agriculture. Objectif affiché : consolider l'innovation et la compétitivité du secteur agricole. L'un des leviers d'action de ce plan a été officialisé le 4 décembre 2019 par le ministre de l'Agriculture. Il s'agit de l'Initiative nationale pour l'agriculture française (Inaf), un mécanisme financier conçu en collaboration avec le Fonds européen d'investissement (FEI) afin de faciliter l'accès aux financements des projets agricoles. 

L'Inaf devrait permettre de catalyser plus d'un milliard d'euros de prêts bancaires sur les quatre prochaines années. "Soit 10 000 agriculteurs concernés, sur la base d'un financement moyen d'environ 110 000 euros", a précisé le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume lors de la signature de la convention le 4 décembre.

Soutenir les jeunes agriculteurs

Quatre groupes bancaires vont proposer cette nouvelle offre dès 2020 : le Crédit Agricole (principal bénéficiaire avec 57% du portefeuille de crédits), le Crédit Mutuel (22%) le groupe BPCE (12%) et Arkéa (9%). Concrètement, l'Inaf fonctionne comme un outil de garantie, en couvrant une partie des pertes éventuelles d'un portefeuille de nouveaux prêts octroyés par ces banques. L'initiative a pour but de "soutenir la montée de gamme, la création de valeur ajoutée et la transformation des systèmes de production", indique-t-on au FEI. Cette offre de prêts sera allouée en priorité aux agriculteurs récemment installés et aux projets agricoles visant une "meilleure performance économique, sociale, environnementale et sanitaire". 

"C'est le point de départ d'une nouvelle offre de financement pour les agriculteurs, a indiqué Didier Guillaume. Elle répond à une demande très largement exprimée lors des Etats généraux de l'alimentation pour tendre vers une évolution des habitudes de financement bancaires". Regrettant que les agriculteurs devaient parfois prendre "trop de risques" pour certains investissements précis, le ministre a salué la mise en oeuvre de "cet outil financier très novateur qui doit servir à améliorer la compétitivité de notre agriculture"