L’investissement ne faiblit pas en agriculture

Malgré la crise sanitaire, les investissements agricoles se sont maintenus à un niveau très élevé en 2020. Et si la dynamique se poursuit, 2021 pourrait bien dépasser les records, selon les derniers chiffres dévoilés par le Crédit Agricole.

Les nouveaux prêts accordés à l’agriculture se sont élevés en 2020 à 7,6 milliards d’euros, selon les chiffres du Crédit Agricole, qui représente 82% du marché de l’agriculture en France. C’est en légère baisse de 4% par rapport à 2019, mais celle-ci était une année record. « On dépasse les 7 milliards d’euros sur le marché de l’agriculture pour la huitième année consécutive, ce qui confirme que le marché est très dynamique », a indiqué Jean-Christophe Roubin, directeur du marché de l’agriculture à Crédit agricole SA lors d’une conférence de presse au Space le 14 septembre. Les investissements sont en hausse pour l'ensemble des productions animales, et en baisse sur les productions végétales.

La moitié des prêts concerne les prêts Agilor sur le machinisme, avec une croissance de 4% par rapport à 2019. « Les changements de pratique, comme les conversions au bio, ainsi que le plan de relance, participent au renouvellement du matériel », poursuit Jean-Christophe Roubin. « Il y a aussi eu un effet PGE pour un certain nombre de filières, notamment viticoles ».

Modernisation des élevages

Les investissements liés à la modernisation des élevages ainsi qu’à la biosécurité participent également à la hausse des prêts. En matière de bien-être animal, « beaucoup d’investissements ne sont pas imposés par la réglementation, mais sont liés à la demande sociétale et aux attentes des consommateurs », constate Stéphane Bouganim, chef de file du marché de l’agriculture au Crédit agricole de Bretagne, une région pour laquelle les crédits étaient en hausse de 1,1% en 2020, alors qu’ils étaient en baisse de 4% au niveau national.

Et l’année 2021 pourrait bien être une nouvelle année record en termes d’investissement. Selon le Crédit Agricole, les attributions de crédits pour le premier semestre de cette année s’élèvent à 4,1 milliards d’euros, en hausse de 14% par rapport au premier semestre 2020. Elles concernent toutes les filières à l’exception de la volaille. Les productions concernées par une demande accrue de crédits au plan national sont les légumes (+40%), les céréales (+21%), le porc (+19%) et les ovins (+13%). « La dynamique sur la fin de l’année sera cependant à surveiller, au regard du contexte économique un peu différent et la reprise de l’inflation », tempère Jean-Christophe Roubin. La hausse des coûts des matières premières et des composants pourrait aussi remettre en question des projets d’investissements, tant en agroéquipements qu’en bâtiments.