Adapter la Haute Valeur Environnementale aux productions avicoles

<strong>La certification environnementale, centrée sur les pratiques culturales</strong>, pourrait évoluer pour mieux valoriser les efforts environnementaux des productions animales

Née du Grenelle de l’environnement en 2007, la certification environnementale vise à valoriser les bonnes pratiques agricoles.

C’est une démarche volontaire et progressive avec trois niveaux de reconnaissance : niveau 1 : respect de la réglementation environnementale, niveau 2 : mise en place d’une obligation de moyens autour d’un référentiel de 16 exigences de bonnes pratiques, niveau 3 : obligation de résultat mesurée par des indicateurs de performances. C’est ce niveau qui donne accès au label HVE.

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Encadrée par la Commission nationale de la certification environnementale (CNCE), cette démarche de qualité concerne l’ensemble de l’exploitation, tous ateliers compris. Son référentiel porte uniquement sur les pratiques culturales autour de 4 domaines environnementaux : la protection de la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et de la ressource en eau. Cela explique pourquoi les 8 218 exploitations certifiées HVE au premier juillet 2020 sont quasi exclusivement à dominante végétale (viticulture).

Valoriser les pratiques avicoles

Peinant à décoller les premières années, ce label qualité pourrait devenir incontournable à l’avenir, même pour les productions animales. Intégré dans la définition du local de la loi Egalim, il pourrait conditionnaliser certaines futures aides (PAC, PCAE…). La loi Biodiversité fixe un objectif de 50 000 exploitations certifiées HVE d’ici 2030.

Des réflexions sont en cours, au niveau de la CNCE ainsi que des instances agricoles (Coop de France, FNSEA, Itavi…), pour faire en sorte que la HVE soit plus accessible aux productions animales. Les propositions portent soit sur une révision de la grille du référentiel en ajoutant des exigences plus en adéquation avec les pratiques d’élevages, soit sur un dispositif de bonification. « Certaines pratiques agroenvironnementales déjà existantes dans les élevages avicoles mériteraient d’être valorisées, suggère Yann Brice, par exemple, l’utilisation d’une litière issue d’une filière durable, l’intégration paysagère avec les haies bocagères, la production d’électricité par des panneaux photovoltaïques… »