Agroécologique, le bambou s’invite dans les assolements

Basée dans les Landes, la société Horizom propose un accompagnement de longue durée incluant la vente des plants et de la biomasse produite annuellement, assortie de crédits carbone. Un produit brut de 3500 €/ha peut être escompté au bout de 7 à 8 ans.

Une explosion de la demande de crédits carbone et une pénurie de biomasse, le tout sur fond de course à la neutralité carbone et à la substitution des ressources fossiles : c’est sur ce postulat que s’est créée en 2022 la société Horizom, basée à Magescq (Landes). Son credo : la culture du bambou, plus précisément les bambous traçants adaptés au climat français. Horizom a commencé par créer une pépinière de 7 ha et a implanté deux bambouseraies pilote de 5 ha chacune chez deux agriculteurs basés dans le Sud-Ouest. Entre 30 et 50 ha pourraient être plantés cet automne.

Peu de travail, zéro phyto, 1500m3/ha/an d’eau

A raison de 400 plants/ha, le bambou couvre l’intégralité du sol au bout de 4 à 5 ans, échéance qui correspond à la première récolte, le plein potentiel étant atteint en année 7 ou 8. Outre la plantation, le travail se réduit à la couverture et l’entretien du sol les premières années et au broyage du pourtour des parcelles les années suivants pour éviter la propagation des rhizomes. La culture ne requiert aucun produit de protection. Horizom préconise une irrigation localisée à raison de 1500m3/ha/an d’eau, destinée sécuriser l’implantation et les rendements, tout en véhiculant la fertilisation. Moyennant des sols profonds (60 cm) et non hydromophes, le bambou est adapté à l’ensemble du territoire hexagonal, en dehors des zones montagneuses et arides. La récolte s’opère en hiver au moyen d’un ensileuse équipée d’un bec de coupe adapté aux matières ligneuses, en usage pour les Taille à très courte rotation (TTCR).

Le modèle économique d’Horizom (Crédit photo : Horizom)
Le modèle économique d’Horizom (Crédit photo : Horizom)

Le relais des crédits carbone

Horizom propose trois formules d’accompagnement (étude pédoclimatique, conception de l’irrigation, suivi agronomique, garantie de revenus minimum...), dont la plus basique intègre la fourniture des plants et le contrat de valorisation du carbone et de la biomasse. L’investissement (plants, plantation, irrigation...) est à la charge de l’agriculteur. Horizom annonce un retour sur investissement compris entre 7 et 8 ans, ce qui correspond au début de la pleine production, la durée d’exploitation potentielle étant comprise entre 25 et 30 ans. Le potentiel annuel de biomasse est de l’ordre de 25 à 30 t/ha/an de matière sèche, générant un produit brut de 3500€/ha. Les cinq première années, Horizom rétribue les producteurs en crédits carbone, contribuant à l’amortissement de la plantation.

En ce qui concerne les débouchés, Horizom cible le marché des fibres végétales et ses trois filières de valorisation que sont les biomatériaux (ameublement, isolant, bétons végétaux, papiers et emballages, biocomposites...), la chimie du végétal (bioraffinage biochar, silice organique, antioxydants) ou encore les fibres alimentaires (alimentation animale).