Aléas climatiques : passer du curatif au préventif

Dans son dernier rapport de l’été 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) annonce que sans actions correctives, le réchauffement climatique pourrait atteindre 3 °C en 2050. Face à ce dérèglement, l'agriculture doit aujourd'hui prendre les devants.

Bien sûr, des mesures de soutien aux agriculteurs victimes des aléas climatiques (grêle, gel, inondation, sécheresse, …) existent, comme l’assurance climatique privée et le régime public des calamités agricoles. Mais, s'il est important d'améliorer le "curatif", il devient aussi indispensable de se pencher sur le « préventif ».

Ainsi, la gestion de la ressource en eau doit être mieux anticipée. L’augmentation des prélèvements de l’eau pour les usages agricoles mais aussi industriels et urbains combinés aux effets du changement climatique sur les écosystèmes naturels font apparaître les limites de la ressource et la nécessité d'une gestion intégrée. Pendant les périodes critiques de sécheresse, la mise en place d'arrêtés préfectoraux permet de garantir l'approvisionnement en eau de la population en limitant voire en interdisant l’irrigation agricole. Pour l'INRAE, il faut donc privilégier le bon sens : limiter l’irrigation à "la bonne dose au bon moment" permettrait par endroit de diminuer la consommation de 30 %.

Améliorer ses pratiques

Plusieurs voies peuvent être explorées. Ainsi, la pratique du bilan hydrique, l’adaptation du matériel d’irrigation, le choix de cultures moins consommatrices d’eau (tournesol, sorgho…) Pour les fourrages (prairies, maïs, …), les avancées de la recherche génomique devraient là-aussi permettre l'obtention de variétés plus résistantes à la sécheresse.

Augmenter la ressource

Autre possibilité : augmenter la ressource en eau. Dans de nombreuses régions, fleurissent des retenues collinaires qui permettent de disposer d'eau pour les périodes d'arrosage estivales. Le principe de ces retenues est simple : un étang est créé, il est alimenté, essentiellement en hiver, par les eaux de pluies, des prélèvements dans des rivières ou par le pompage de nappes. Cette eau stockée est redistribuée pour les besoins de l'irrigation. Toutefois, ces retenues ne font pas l'unanimité, certains n'y voyant qu'un moyen de détourner le remplissage naturel hivernal des nappes et cours d’eau.

Certes, agir sur le climat est bien difficile à l'échelle d'une exploitation. Toutefois, une bonne gestion agronomique de ses cultures et une bonne adéquation avec ses ressources en eau, c'est déjà un premier pas. N'oublions pas : "Ce sont les petits lits qui font les grandes rivières".