Analyse économique et financière des entreprises de la filière viandes

CE QU’IL FAUT RETENIR

LA CRISE DE LA COVID A EU DES IMPACTS CONTRASTÉS SUR L’ACTIVITÉ DES ENTREPRISES

 • Le chiffre d’affaires de la filière Viandes dans son ensemble a connu une croissance de 1 % en 2020. Cette hausse est surtout liée à celle du secteur Porc & Charcuterie ; relativement peu impacté par la fermeture des restaurants, il a, en plus, bénéficié de prix en hausse.

 • La crise de la covid a par ailleurs, sans surprise, freiné l’activité internationale des entreprises de la filière Viandes.

LA CONJONCTURE PORCINE TIRE LA RENTABILITÉ DE LA FILIÈRE VERS LE HAUT

 • La rentabilité d’exploitation moyenne de l’ensemble de l’échantillon de la filière Viandes est en hausse notable en 2020. Elle est tirée par celle de la filière porcine qui a bénéficié de conditions de marché exceptionnelles.

 • Les autres secteurs ont globalement maintenu leurs taux de marge.

DES FONDAMENTAUX FINANCIERS À ANALYSER PRUDEMMENT

 • La structure financière globale de la filière Viandes ressort à des niveaux très satisfaisants. De fait, la hausse moyenne de la rentabilité et la baisse de la Dette Financière Nette (mise en suspens de certains investissements pendant la crise) ont un impact fort sur la solidité apparente des industriels.

• Ces données financières nécessitent cependant une lecture au cas par cas. En effet, les fondamentaux de qualité de la Volaille masquent une très grande dispersion des performances, et le faible endettement des métiers d’Abattage peuvent traduire un manque de vision stratégique et un accès globalement difficile à l’emprunt

2020 : L’ANNÉE DE TOUS LES RECORDS POUR LA CONSOMMATION À DOMICILE

 • De son côté, la consommation à domicile de produits carnés a bénéficié des reports de consommation d’une partie des volumes habituellement consommés hors domicile. Elle a ainsi logiquement connu une année 2020 exceptionnelle en volume. Cela s’est accompagné d’une hausse des prix d’achat, surtout pour les viandes de porc et de bœuf.

DES ÉVOLUTIONS TRÈS CONTRASTÉES POUR LA FILIÈRE VIANDES EN 2020

• Le chiffre d’affaires de la filière Viandes dans son ensemble a connu une croissance de + 1 % en 2020, en ralentissement par rapport à 2019, mais globalement en ligne avec la tendance historique.

•Cette hausse est liée notamment à celle du secteur porcin (+3,7 %). En termes de volumes de ventes, la viande porcine a peu souffert en 2020 de la fermeture partielle des restaurants et a plutôt constitué une viande refuge à domicile (viande relativement peu onéreuse). Par ailleurs, la forte demande de la Chine, au cheptel toujours décimé par la FPA (Fièvre Porcine Africaine), a entraîné le maintien de prix globalement élevés en 2020.

• Après de nombreuses années en forte croissance, le secteur de la Volaille voit son Chiffre d’Affaires diminuer (-2,6 %). Si l’activité française a cessé de croître (impact fort de la fermeture des restaurants, notamment sur les petites volailles), c’est surtout l’activité internationale qui a été touchée.

 • Le secteur bovin poursuit sa croissance lente. La diminution globale de la consommation de viande bovine en France a surtout touché les viandes importées destinées à la RHF. La VBF (Viande Bovine Française) a, elle, plutôt bénéficié d’un certain engouement à domicile.

 • À noter que le métier de Découpe exclusive a souffert en 2020 (-1,8 %). Cela s’explique notamment par le poids de la clientèle RHF chez ces acteurs.

L’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires du Crédit Agricole - Décembre 2021