Après les hausses historiques de cours enregistrées au mois de mars, les marchés du porc vivant en Europe se sont plus ou moins stabilisés durant le mois d’avril

NOTE DE CONJONCTURE AVRIL 2022

Sur le marché de la viande, les hausses du prix du porc ont été répercutées d’autant plus que les entreprises de l’aval font également face à une flambée des coûts de production, mais la consommation reste en dessous des attentes face d’une part à cette inflation et d’autre part aux difficultés rencontrées dans le lancement de la gamme de printemps en raison d’une météo peu favorable.

En milieu de mois, le ou les fériés de Pâques ont apporté un répit aux entreprises européennes dans la fourniture d’une offre de porcs qui est entrée dans son creux de production. Au Marché du Porc Breton, la hausse totale mensuelle s’élève à 3,4 centimes pour un cours qui s’établit à 1,692 euro en fin de mois, niveau encore insuffisant face à la récente flambée des coûts de production.

Les abattages du mois d’avril sur la zone Uniporc Ouest sont en baisse de 1% environ en comparaison avec avril 2021 et de 2,4 % depuis le début de l’année. En Allemagne, le cours de référence est resté totalement stable durant le mois et ce, malgré la pression exercée par certains abattoirs parmi les plus importants pour obtenir des baisses non négligeables. Le prix allemand est à présent l’un des plus élevés en Europe ce qui réduit la compétitivité des entreprises allemandes déjà soumises à l’embargo de grands pays importateurs sur les marchés tiers. L’offre n’est pas excessive malgré les fériés de Pâques qui ont généré un peu de reports mais la demande et la consommation sont toujours insuffisantes. Les tensions présentes dans le commerce de la viande de porc se sont traduites par de légers replis sur les cours du porc en Belgique et aux Pays-Bas notamment.

En revanche, au Danemark, le prix d’acompte se redresse lentement et réduit le grand écart avec ses principaux partenaires européens.

En Espagne, le cours du porc à Mercolleida a progressé de 7,3 cents du kilo vif en avril. Malgré la présence de plusieurs fériés à Pâques, les poids ont peu évolué et l’offre peine toujours à couvrir les besoins des abattoirs notamment dans le nord du pays qui se fournissent en porcs vifs auprès de la Belgique, des Pays-Bas et de la France.

En revanche, le commerce de la viande, national et international, reste laborieux, entravé par le niveau élevé des prix. Aux Etats-Unis, la hausse du prix du porc s’est momentanément interrompue face à la stabilisation de la valeur de la découpe. Les offres de porcs sont inférieures de l’ordre de 5% par rapport aux 4 premiers mois 2021, soit un déficit de 2 millions de porcs environ.

En Chine, le prix moyen se redresse lentement, en partie en raison des pénuries temporaires d'approvisionnement causées par les restrictions de transport dans le but de contenir l’épidémie de COVID-19. La hausse mondiale des prix des céréales engendre de lourdes pertes financières pour tous les élevages chinois. Beaucoup de porcs ont été abattus au cours du 1er trimestre 2022 y compris des truies et il semblerait que l’offre future soit en baisse.

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