Azote sur blé : mesurer le reliquat de sortie d’hiver tôt cette année

Le reliquat de sortie d’hiver (RSH) est déterminant dans le calcul des besoins en azote des cultures. Dans un contexte de disponibilité en engrais tendu, il est conseillé de le réaliser tôt afin de raisonner le premier apport d’azote (stade tallage) aux besoins réels du blé (impasse ou non, dose à apporter). Quelques rappels sur les bonnes pratiques de prélèvement et d’interprétation du RSH.

A quoi sert de connaître le reliquat d’azote du sol à la sortie de l’hiver ?

Au-delà d’être une contrainte réglementaire dans les zones vulnérables, le reliquat de sortie d’hiver permet d’estimer l’azote minéral contenu dans le sol disponible pour la culture. La valeur du reliquat est calculée à partir des quantités de nitrate (NO3-) et d’ammonium (NH4+) présentes dans les horizons 0-30 cm, 30-60 cm et 60-90 cm (la profondeur de prélèvement dépend de la profondeur du sol).

Les plantes absorbent principalement de l’azote sous forme de nitrate et, dans une moindre mesure, sous forme ammonium.

Tableau 1 : Utilisation normalisée des formes d’azote minéral mesurées dans le Reliquat Sortie Hiver

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Cette mesure permet de calculer au plus juste la dose d’engrais totale à apporter a priori au cours de la campagne. La valeur du RSH est variable d’une parcelle à l’autre et d’une année à l’autre. Elle résulte du reliquat présent à la récolte du précédent, de la minéralisation ou de l’organisation pendant l’automne (humus, résidus de culture, couvert, effluent), de la consommation d’azote par la céréale et de la lixiviation éventuelle avec le drainage hivernal.

Quelle tendance attendre sur les niveaux de reliquats cette année ?

Il est encore trop tôt pour donner de réelles tendances aux valeurs de reliquats de cette année, mais l’analyse climatique de l’automne et de l’hiver peut fournir quelques indications.

Les cumuls de pluies enregistrés depuis le 1er septembre sont aujourd’hui assez proches de la médiane historique de la région (cartes 1 et 2). En effet, les pluies ont été significativement supérieures aux normales sur septembre et dans une moindre mesure sur décembre, mais elles ont été inférieures en novembre. Avec un mois d’octobre proche de la médiane, l’hiver 2021-2022 se caractérise donc pour le moment par un léger surplus de précipitations par rapport aux normales. Cet indicateur est plutôt favorable à des niveaux de reliquats moyens à faibles.

En revanche, il est plus difficile d’évaluer aujourd’hui les postes de minéralisation et d’organisation de l’azote dans le sol. Seuls les premiers retours d’analyses de reliquats nous donneront des estimations fiables du niveau de l’année.

Carte 1 : Cumul des précipitations (en mm) enregistrés entre le 1er septembre 2021 et le 2 janvier 2022
 

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