BeeLive de BeeGuard, un peu plus qu’un compteur d’abeilles

Un capteur vidéo connecté et associé à des technologies d’intelligence artificielle permet de détecter les allées et venues des pollinisateurs à l'entrée de la ruche, avec un taux d'erreur inférieur à 5%. Une avancée au service de la biosurveillance.

Améliorer la productivité des ruchers, fournir en temps réel et en continu des indicateurs de qualité environnementale et de biodiversité, authentifier et valoriser les bénéfices induits par des pratiques vertueuses et enfin faire progresser la recherche en matière de la lutte contre le déclin des abeilles : telles sont les missions que s’est assignée l’entreprise toulousaine BeeGuard. Jusqu’à présent, ses capteurs permettaient de mesurer différents indicateurs tels que la ponte de la reine (par la température interne de la ruche et l'hygrométrie), le rendement de butinage et l'état des stocks (par la variation du poids) et enfin le contexte de météo vécu par les abeilles (vent, pluie, température).

La biosurveillance de l’environnement

Avec le compteur d’abeilles BeeLive, il est désormais d'évaluer l'effort de butinage heure par heure (fondamental pour la pollinisation) et la mortalité journalière qui permettra de détecter le jour même des dépopulations anormales. S’agissant de la biosurveillance, la caractérisation du bol alimentaire quantitatif va permettre de définir les périodes d'excédents, d'équilibre et de disette. La détection des périodes de disette pourra déboucher sur des actions d'amélioration de la biodiversité florale, au service des abeilles et des autres pollinisateurs (abeilles solitaires...). 

La caractérisation du bol alimentaire quantitatif va permettre de définir les périodes d'excédents, d'équilibre et de disette
La caractérisation du bol alimentaire quantitatif va permettre de définir les périodes d'excédents, d'équilibre et de disette

BeeGuard escompte développer une autre fonctionnalité, consistant à détecter des signaux faibles de dégradation de la santé des abeilles, en analysant leur comportement.

Son capteur vidéo connecté et ses technologies IA embarquées ouvrent la voie pour des analyses complémentaires du flux d'images. L'entreprise travaille déjà en partenariat avec l'INRAE et Apilab sur la discrimination des « castes »(mâle, ouvrière, reine...) et la détection du pollen. « La récupération de toutes ces données factuelles va permettre de cibler des actions à mettre en place et de prouver leur impact positif pour la biodiversité : un réel avantage pour les agriculteurs, les entreprises et les pouvoirs publics engagés, qui pourront s'appuyer sur cette innovation pour valoriser leurs démarches environnementales », estime la start-up.

Financement participatif

Depuis 2016, l’entreprise a équipé plus de 4000 ruches pour plus de 400 clients situés dans 14 pays, mais principalement en France et en Italie.

Selon BeeGuard, il y a en Europe 14 millions de ruches, 600 000 apiculteurs dont plus de 20 000 sont des professionnels. Un apiculteur professionnel européen gère en moyenne 500 ruches, via une dizaine de ruchers positionnés sur des emplacements différents en fonction des floraisons.

BeeGuard mène actuellement une campagne de financement participatif destinée à financer ses projets de R&D, dont le projet Econect centré sur les sentinelles de l’environnement (avec le CNRS)  ainsi que son expansion commerciale en France et à l’export.