Certaines abeilles capables de nettoyer les alvéoles contaminées par le varroa

Une étude révèle que certaines abeilles sont capables de détecter à la présence de nymphe de varroa dans les alvéoles et de déclencher un comportement hygiéniste, permettant de contrôler la propagation du parasite. Des tests pourraient permettre de sélectionner les colonies résistantes à l’acarien.

Produits phytosanitaires systémiques, facteurs pathologiques parasitaires viraux ou bactériens, insuffisance de traitements appropriés, prolifération d’espèces envahissantes, stress liés à des changements dans l’alimentation, évolutions des conditions climatiques, diminution de la biodiversité agricole et forestière, importation non maîtrisée de reines : le déclin des colonies d’abeilles est multifactoriel. Il faut aussi compter avec le varroa (Varroa destructor), un petit acarien parasite, capable de décimer des colonies entières.

Des chercheurs de l’Inrae, du CNRS, de l’Université de Rennes 1 et de l’Université d’Otago (Nouvelle-Zélande) ont découvert que les alvéoles parasitées par le varroa émettent un cocktail spécifique de molécules qui déclenche, chez certaines abeilles, un comportement hygiénique consistant à percer et nettoyer les alvéoles contaminées, sacrifiant la nymphe en cours de développement et permettant ainsi de contrôler la propagation du parasite et de préserver la colonie.

Abeilles hygiéniques

Les chercheurs ont constaté que toutes les abeilles d’une même colonie n’avaient pas les mêmes capacités hygiénistes. Si elles sont toutes capables de détecter les molécules au niveau de leurs antennes, seules les abeilles hygiéniques vont pouvoir intégrer les informations au niveau central dans le cerveau et ainsi adopter un comportement de nettoyage des alvéoles contaminées.

La découverte de ce cocktail de molécules spécifique aux alvéoles contaminées par Varroa destructor ouvre de nouvelles perspectives pour les apiculteurs dans la lutte contre ce parasite. Cela leur permettrait de pouvoir repérer et sélectionner les colonies qui seront plus résistantes face au parasite en étudiant leur réaction face au cocktail de molécules. L’Inrae et l’Université d’Otago ont déposé un brevet sur ces molécules et leur application. Des recherches sont actuellement en cours pour développer des tests fiables et utilisables par les apiculteurs pour sélectionner les colonies potentiellement armées pour résister au varroa.