Bovin : conjoncture

Marché mondial en pleine évolution

 Le monde a besoin de viande, mais l’observation macroéconomique du marché a de quoi décourager les plus fervents défenseurs de l’élevage. La tempête géopolitique engendrée par la politique monétaire et fiscale de l’administration Trump a asséché les liquidités des pays émergents entraînant de nombreuses dévaluations monétaires (Brésil, Argentine, Turquie, Égypte…). Ceci à booster les exportations sud-américaines de bétail maigre notamment vers la Turquie au détriment des pays de l’UE. L’épizootie de peste porcine africaine a renforcé les flux de viande bovine vers l’Asie, mais nos coûts de production font que nous ne pouvons être compétitifs. Certes nos exportations sont en progression, mais cela se fait sur des marchés de niche avec des volumes homéopathiques à l’échelle mondiale (source dossier mondial viande bovine de l’institut de l’élevage). Les aléas climatiques sont le point d’orgue qui renforce les tensions sur les marchés, avec des sécheresses impressionnantes en Australie comme en France. La pandémie de Covid 19 a renforcé la segmentation de la consommation avec un accroissement des produits transformés (65%), majoritairement élaborés à partir de laitières et des aloyaux produits par les races à viande ou mixtes. Les autres pièces (avant des races à viande, tende de tranche…) entrent de plus en plus dans le circuit de la transformation. En revanche, cette pandémie a conforté les filières nationales et donné un coup de frein aux importations hors UE (CETA, Mercosur). Les impacts annuels et à moyen terme sur le commerce mondial sont encore difficiles à mesurer, mais entre difficultés logistiques, fermeture prolongée des restaurants et surtout une crise économique qui s’approfondit de semaine en semaine, tout tend vers une diminution des flux.