Bovin : Une Europe plus verte !!!

[Bovin de boucherie : conjoncture sem 38-2021] La sauvegarde de la planète est une volonté louable et indispensable, mais laver plus « blanc que blanc » chez nous pour finir par importer des produits venus de pays moins soucieux de la planète est un non-sens.

Les stratégies européennes pour l'environnement et l'agriculture, prévoient une baisse de 50 % des pesticides d’ici 2030, une réduction de l’usage de fertilisants, et l’objectif de réserver au moins un quart des terres aux cultures biologiques tout en accroissant les surfaces en jachère ou rendues à la nature pour préserver la biodiversité. Les scénarios esquissés mettent en évidence des bénéfices environnementaux importants, au détriment de la souveraineté alimentaire. La sauvegarde de la planète est une volonté louable et indispensable, mais laver plus « blanc que blanc » chez nous pour finir par importer des produits venus de pays moins soucieux de la planète est un non-sens.

Le monde a besoin de viande, mais l’observation macroéconomique du marché a de quoi décourager les plus fervents défenseurs de l’élevage. Les tempêtes géopolitiques engendrées par la politique monétaire et fiscale de l’administration américaine ont asséché les liquidités des pays émergents (Brésil, Argentine, Turquie, Égypte, Algérie…). La crise de covid 19 et les milliards qu’elle a englouti ont accentué la fragilité financière de nombreux état y compris pour la France. Dans le même temps, la hausse généralisée des matières premières et surtout des céréales engendre dans tous les pays producteurs de viande une hausse spectaculaire des coûts de production. Les grands feedlosts américains ou brésiliens et toutes les productions hors sol sont fortement impactés. Les répercussions sur les prix mondiaux n’en sont qu’à leurs débuts. Au niveau mondial, la viande bovine reste la plus chère des viandes avec des tarifs ont progressé de 15,5% par rapport à 2011 et de 82,5% par rapport à 2001. Ces évolutions du prix mondial ont été bien différentes en Europe, mais pour des productions qui n’ont rien de comparable de ce qui est produit outre-Atlantique. La production mondiale qui a stagné ces dernières années pourrait connaître une croissance de 1,80%, alors que l’Europe et la France en particulier enregistrent une décroissance sans précédent de son cheptel. Quand les professionnels disent qu’il est urgent de réagir, l’inertie de la décroissance engendrée par des décennies de prix bas va mettre à mal le tissu de production pour les prochaines années.

Le niveau d’activité des abattoirs reste soutenu avec 61500 animaux abattus en sen 37 (500 de moins que l’an passé). Avec l’avancement des ensilages de maïs, l’offre en réformes laitières tend à se renforcer dans les régions de polyculture, cela n’est pas le cas dans les allaitantes dans le centre du pays.

Le durcissement des coûts de production touche également les viandes bio. De nombreuses exploitations sont en conversion, avec pour objectif une meilleure valorisation des produits et un revenu plus décent pour les éleveurs. Ce marché se porte assez bien avec des consommateurs qui répondent à une communication active des distributeurs. Attention à ne pas arriver à la saturation du marché (comme dans le lait) avec une évolution de la production qui doit être en phase avec la consommation.