Bovins : Des concours en demi-teintes

[Bovins : conjoncture sem 50-2021] Les volumes importants traités dans les abattoirs avec plus de 67000 gros bovins abattus/semaine entre S-46 et S-49 (+ 7% par rapport à l’an passé) confirment la décapitalisation engagée.

Si les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, les commandes auprès des abattoirs demeurent peu actives avec des ménages préoccupés par les achats de cadeaux à mettre au pied du sapin et qui limitent les frais pour pouvoir se faire plaisir le soir de Noël. Les morceaux nobles (Filets, Faux-filet...) sont mis en réserve, alors que les arrières (Rumsteck, côte de Bœuf…) se vendent très calmement. Le recul de la demande a particulièrement été observé sur les nombreux concours qui se sont déroulés la semaine dernière. Les carnets de commandes ont été facilement couverts avec des volumes qui restent abondants.

Près de 3500 animaux haut de gamme ont été commercialisés sur les gros et petits concours, cela représente environ 2100 tonnes de viande (en carcasse). Avec la montée en gamme des labels, vente de proximité, Bio ou autres signes de qualité, les magasins éprouvent moins de besoins d’investir dans une bête de concours, si ce n’est pour faire plaisir aux éleveurs qui les fournissent le reste de l’année. Le relationnel entre l’éleveur, la structure commerciale et le boucher (de magasin ou privé) est extrêmement important. Le relèvement des prix de ces derniers mois est également un frein à l’investissement pour certains magasins.

L’animation commerciale sur les concours a été assez décevante pour les éleveurs avec des tarifs souvent en retrait sur l’an passé. Dans certaines gammes de marchandise, le prix sur les concours est peu différent de ce qui est pratiqué sur les marchés ou dans les partenariats de magasin (4,50€ à 5,50€) et dans les championnes les niveaux tarifaires plafonnent entre 7 et 8€ mis à part quelques exceptions. Ces tarifs n’ont aucunement intégré la hausse des coûts de production que l’on peut estimer entre 150 et 250€ par animal en fonction de la race et de la durée de finition.   

Cette production d’animaux haut de gamme est le plus souvent liée à une passion commune entre des éleveurs et des artisans bouchers qui savent mettre en avant l’excellence de la production française.

L’ambiance dans les campagnes est meilleure que l’an passé à la même période, même si l’évolution de la pandémie de covid laisse toujours planer des restrictions pour les fêtes de fin d’année. Les tarifs se sont redressés et les éleveurs ont pu reconstituer des stocks. Ils sont nombreux à attendre comment la loi Egalim2 va être appliquée, que ce soit dans les tunnels de prix ou la contractualisation. Toute la production aspire à une revalorisation des prix au niveau des coûts de production. Les éleveurs ou négociants, qui voudront garder une certaine liberté pour commercialiser leurs animaux, pourront le faire sur les marchés en vif qui ont été exemptés de contractualisation. Dans un contexte d’offre déficitaire, ils restent des indicateurs objectifs et importants dans la formation des prix.