Bovins : Des hausses, encore des hausses

[Bovins : conjoncture sem 42-2021] Les coûts de transports des animaux sont en forte hausse pour l’ensemble des maillons de la filière, du ramasseur de veau, aux livraisons de viandes par les abattoirs dans les magasins.

Alors que l’ensemble des Français voit s’envoler le prix des énergies et des matières premières, ces hausses pénalisent également l’ensemble des filières économiques. Le bois, les métaux ou les composants électroniques ont flambé en quelques mois. Cet embrasement a des répercussions importantes notamment sur les transports. Le Baltic dry index, principal indicateur du fret maritime, qui reflète chaque jour les prix pratiqués sur les vingt routes de transport maritime les plus représentatives, a été multiplié par 5 en un an. Cela induit des changements majeurs dans les flux mondiaux d’approvisionnement. Plus proche de nous, les coûts de transport des animaux sont également en forte hausse et cela pour l’ensemble des maillons de la filière. Du ramasseur de veau, aux livraisons de viande par les abattoirs dans les magasins. Cela va également engendrer des changements, avec une réduction des mouvements inter régions et une plus grande attention dans l’optimisation des transports et de leurs chargements.   

Charges en hausse

Les hausses des carburants sont également une lourde charge pour les implantations des cultures d’automne, mais la valorisation du prix des céréales permet de supporter plus facilement ces augmentations que dans le secteur animal où les tarifs restent bas. Le prix du lait est sans évolution alors que le lait spot atteint des plafonds (500€ en semaine 40). Il en est de même pour la production de viande avec des vaches Charolaises qui n'ont augmenté que de 5,7% en un an quand les charges ont progressé 8,6% (indice IPAMPA viande).   

Progression du prix des réformes laitières, du jamais vu

Le recul de la production nationale commence à se faire ressentir, que ce soit chez les grands opérateurs du lait ou de la viande. Le fait le plus révélateur est une progression du prix des réformes laitières à la veille des vacances de la Toussaint (du jamais vu). Quant on observe les niveaux tarifaires pratiqués chez nos voisins européens, la marge de progression peut être significative, avec des impacts qui devront inévitablement être répercutés dans le secteur aval de la distribution et de la RHF.    

La revalorisation des prix de la viande est sur une bonne voie avec une communication active sur les Labels, qui sont une vitrine alléchante pour relancer une consommation qui s’érode d’année en année, malgré une bonne tenue des ventes dans le haché (frais ou surgelé). Une grande partie des viandes dédiées aux fast-foods ou à la restauration spécialisée viande est d’origine française avec une volonté d’afficher une bonne image auprès des éleveurs et des consommateurs. Les produits de l’UE sont moins présents en raison de la revalorisation des prix à l’import.

L’animation commerciale est compliquée sur le marché de la viande avec des industriels qui doivent gérer l’adéquation entre une demande qui se tasse à la veille des vacances et la fermeture des cantines, et une offre affaiblie par les travaux d’implantation des céréales d’hiver, mais également par des températures douces qui retardent l’accentuation de l’offre dans les régions montagneuses avec les descentes d’Estive.