Charles-Henry Lebrun : "J’aimerais travailler le dossier des énergies renouvelables"

Charles-Henry Lebrun, 33 ans, est agriculteur à Coquainvilliers, dans le Pays d’Auge. L’ancien élu JA est responsable de la commission diversification, qui fait son entrée à la FDSEA.

>> Charles-Henry Lebrun, qui êtes-vous ?
Je suis le fils d’un agriculteur et d’une secrétaire de mairie. J’ai suivi un bac STAE à Giel Don Bosco, un BTS technologies végétales au Robillard et un CS en mécanique agricole à Yvetot. Après mes études, j’ai travaillé dans une exploitation en Seine-Maritime. En allant à la ferme, je passais devant un chantier de travaux publics. J’avais envie de voir autre chose depuis un bon moment. Alors, un matin, je me suis arrêté. Trois jours après, j’étais embauché. J’ai commencé manœuvre, en bas de l’échelle et j’ai évolué conducteur d’engins. J’ai travaillé sur des chantiers à plus de 500 personnes. Ça m’a plu. Je suis resté quatre ans. Mon père approchant de la retraite, je suis revenu salarié à la ferme en 2012. Et je me suis installé en 2014. La ferme était 100 % céréalières. A mon installation, j’ai repris des terres, des bâtiments allaient avec. Alors, j’ai cherché des solutions pour les occuper et j’ai décidé de créer un atelier d’engraissement de taurillons. Je travaille avec une coopérative (de Loire-Atlantique, NDLR). Les animaux sont pesés une fois par trimestre. C’est du boulot mais je les vends 10 à 20 centimes le kilo de plus.


>> Quel est votre parcours syndical ?
Je me suis engagé chez les Jeunes agriculteurs quand je me suis installé. En 2015, au moment des grandes manifestations, j’étais secrétaire général. J’ai été président des JA Basse-Normandie par intérim après la démission de Rodolphe Lormelet, jusqu’à la régionalisation. Ensuite, je me suis recentré sur ma ferme. J’étais trop souvent parti, j’ai préféré lever le pied avant d’être débordé. Au bout de quelques mois, ça m’a manqué : se retrouver en groupe, défendre le métier, apporter sa pierre à l’édifice, même petite.

>> Vous auriez pu retourner chez les JA. La FDSEA était la suite logique ?
Je suis toujours adhérent Jeunes agriculteurs. J’ai côtoyé plusieurs présidents FDSEA quand j’étais JA, je me suis toujours très bien entendu avec les gens de la fédé. C’était logique, oui, de continuer avec eux. Il y a trois ans, quand Christophe Macé a été élu, la fédé m’a proposé une place d’administrateur stagiaire, dans le Pays d’Auge. Là, aux dernières élections, Xavier Hay m’a proposé d’être membre du bureau et responsable de la commission diversification.

>> Cette commission est nouvelle. Que met-on dedans ?
Tout ce qui n’est pas agricole. Par exemple, la production photovoltaïque, le stockage Agrikolis (1), les productions atypiques comme le houblon, etc. On peut y traiter beaucoup de sujets. La commission existe depuis le début de l’année à l’échelle départementale. Son fonctionnement est encore en calage. Avec le confinement, c’est difficile de se réunir.

>> Vous avez devant vous un beau terrain de jeu. Qu’aimeriez-vous y engager ?
Pour l’instant, j’aimerais faire avancer le dossier des énergies renouvelables : le photovoltaïque et la méthanisation. Plusieurs projets sont en route, nous devons travailler sur la réglementation. Lors du dernier salon de l’agriculture, les ministres de l’Environnement et de l’Agriculture, à l’époque, avaient annoncé que les tarifs seraient réglementés jusqu’à 250 kW de production. Mais depuis, rien. J’ai encore ma fibre JA : sans foncier, on n’installe pas de jeunes. Et là, les panneaux solaires posés à terre me posent souci, sauf dans une friche industrielle ou sur une terre qui n’est plus exploitable. Car le solaire ne nourrit pas la planète. Nous ne devons pas perdre le but premier de notre métier.

Contact : Charles-Henry Lebrun : charleshenrylebrun@gmail.com ; 06 42 72 25 61


(1) Agrikolis est un point relais de proximité pour les produits lourds et volumineux, chez les exploitants.